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Amour réinventé : "Shall I Compare You to a Summer’s Day?" de Mohammad Shawky Hassan et les échos de Shakespeare

Dans un paysage cinématographique où les sentiers battus dominent souvent, Shall I Compare You to a Summer’s Day? (2022) de Mohammad Shawky Hassan se distingue comme une œuvre audacieuse et novatrice.

Amour réinventé : "Shall I Compare You to a Summer’s Day?" de Mohammad Shawky Hassan et les échos de Shakespeare

Présenté en première au Berlinale Forum, ce premier long-métrage du cinéaste égyptien réinterprète avec brio le célèbre Sonnet 18 de Shakespeare, transformant ses vers intemporels en une exploration contemporaine de l’amour queer dans un contexte moyen-oriental. Mêlant prises de vue réelles, animation et musique dans une structure expérimentale, Hassan signe un film aussi fragmenté et riche que l’amour lui-même, invitant le spectateur dans un univers où les épiphanies personnelles et les voix diverses se rencontrent.



Un sonnet réinventé : Shakespeare au moyen-orient
Au cœur de Shall I Compare You to a Summer’s Day? se trouve le Sonnet 18 de Shakespeare, un poème universellement reconnu pour sa réflexion sur la beauté et la pérennité de l’amour. Mais loin de se contenter d’un simple hommage, Hassan réinvente ce texte pour une audience moderne, en l’imprégnant des complexités de l’amour queer dans une région où de telles expressions sont souvent réprimées. En situant son récit au Moyen-Orient, le cinéaste défie les tabous culturels et sociaux, tout en revendiquant les vers de Shakespeare comme un langage universel du désir et de la résistance. Cette œuvre résonne ainsi à la fois avec l’intemporalité des mots du Barde et avec l’urgence des luttes actuelles pour l’identité et l’acceptation.


Une beauté fragmentée : une tapisserie expérimentale de l’amour
Tel un recueil de sonnets, Shall I Compare You to a Summer’s Day? délaisse les conventions narratives traditionnelles au profit d’une structure fragmentée et épisodique. Des séquences en prises de vue réelles se mêlent à des interludes animés et à des passages musicaux évocateurs, formant une mosaïque cinématographique qui reflète la nature fracturée de l’amour et de l’identité. Cette approche expérimentale, bien que déroutante pour certains, agit comme une métaphore puissante des expériences diverses et souvent désarticulées des individus queer face aux normes sociétales. Chaque vignette devient une « épiphanie personnelle », un écho à l’idée que les sonnets de Shakespeare sont des révélations intimes. Sous la direction de Hassan, ces moments de lucidité forment un chœur de voix – chacune unique, mais unie dans une exploration des multiples visages de l’amour.


Un chœur de voix : la diversité comme force narrative
L’un des atouts majeurs du film réside dans sa célébration de la diversité, tant dans sa forme que dans son fond. Décrit comme porté par un « chœur polyamoureux », Shall I Compare You to a Summer’s Day? entrelace les histoires de personnages aux identités culturelles et sexuelles variées, tissant une riche tapisserie d’expériences humaines. Cette multiplicité de perspectives fait écho à la série The Sonnets by William Shakespeare diffusée sur Marquee TV, où des acteurs tels que Patrick Stewart ou Kim Cattrall insufflent leurs interprétations uniques aux vers du Barde. De la même manière que cette série redonne vie aux sonnets à travers des voix diverses, le film de Hassan amplifie les thèmes universels de l’amour et du désir en les ancrant dans des réalités spécifiques et souvent marginalisées. Ce faisant, il transcende le statut de simple film pour devenir une déclaration culturelle, affirmant la validité et la visibilité de l’amour queer dans toute sa complexité.


Un acte de résistance audacieux : contexte et courage
Le film de Hassan est autant un geste politique qu’une création artistique. Égyptien basé à Berlin, le cinéaste évolue dans un espace culturel singulier, entre Orient et Occident, tradition et modernité. Dans une région où les identités queer sont souvent criminalisées ou invisibilisées, Shall I Compare You to a Summer’s Day? se dresse comme une revendication audacieuse de l’espace narratif. En s’appuyant sur Shakespeare – une figure souvent associée à des interprétations hétéronormatives – Hassan renverse les attentes, exploitant l’ambiguïté du sonnet pour explorer l’amour au-delà des binarités. Cet acte de réappropriation culturelle témoigne du courage du film, offrant une vision de l’amour à la fois profondément personnelle et politiquement engagée.


Critiques divisées, vision unifiée : le pouvoir de la provocation
Sans surprise, Shall I Compare You to a Summer’s Day? a suscité des réactions contrastées. Certains critiques le saluent comme un « chef-d’œuvre de la représentation » et une « œuvre audacieuse émergeant du Moyen-Orient », tandis que d’autres le jugent « incohérent » ou « prétentieux ». Cette polarisation reflète pourtant la nature provocatrice du film. Comme nombre d’œuvres expérimentales, il invite le spectateur à s’immerger dans l’inconfort, à accepter l’ambiguïté et à remettre en question ses propres préjugés sur le récit et l’identité. En cela, la réception du film fait écho aux débats plus larges sur la représentation queer au cinéma, où la quête d’authenticité entre souvent en conflit avec les attentes mainstream. Loin de diminuer son impact, ces critiques soulignent son importance comme précurseur dans un paysage cinématographique souvent trop prudent.


Un nouveau langage de l’amour

Shall I Compare You to a Summer’s Day? est un film qui refuse toute forme de confinement – qu’il s’agisse de genre, de culture ou de convention. À travers sa structure fragmentée, ses voix diverses et son exploration intrépide de l’amour queer, il propose une vision du cinéma comme espace de libération et de célébration. En dialoguant avec les sonnets de Shakespeare, Hassan ne se contente pas d’honorer leur héritage : il l’élargit, démontrant que l’amour, sous toutes ses formes, transcende le temps, l’espace et les préjugés. Pour le public d’apar.tv, ce film rappelle que les histoires les plus puissantes sont souvent celles qui osent briser les moules, nous invitant à voir le monde – et nous-mêmes – sous un jour nouveau.


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