On se trompe souvent sur le compte de la publicité. Ce n’est pas parce qu’elle cherche à vendre à tout prix qu’elle est cynique. Mais parce qu’elle cherche à imposer le beau, le bonheur, la simplicité comme réalité. Parce qu’en supprimant l’anxiogène de la réalité, elle la viole. Elle retire de ses visuels tout ce qui s’approche de près ou de loin de la souffrance. C’est pour cela que la pub ne sera jamais un art, parce que l’art se nourrie de la souffrance et ne l’évite pas comme un enfant apeuré.
Mais comme une image vaut tous les mots, Joe Webb est allé au plus simple : la superposition. Ce qui ne va pas sans rappeler la bourde du service ordonnancement du Monde publiant en Une la photo du petit Aylan et la page suivante une pub Gucci avec une femme échouée sur la plage.