Cette réunion, révélée par La Lettre, intervient alors que la France fait face à une multiplication des campagnes de désinformation, souvent attribuées à des acteurs étatiques comme la Russie ou la Chine, mais aussi à des groupes non étatiques exploitant l'intelligence artificielle. Mais que peut-on attendre de cette initiative ?
Le contexte de la convocation : une réponse à une menace croissante
Selon les informations publiées par La Lettre, ce Conseil de défense réunit les principaux acteurs de la sécurité nationale : le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Intérieur, ainsi que des représentants des services de renseignement (DGSE, DGSI) et des experts en cybersécurité. L'objectif affiché est d'analyser les vulnérabilités de la France face à la manipulation de l'information, particulièrement en période pré-électorale – les élections européennes de 2029 approchent, et les souvenirs des ingérences russes lors des scrutins passés hantent encore les esprits.
Les discussions porteraient sur des cas concrets : l'amplification de théories conspirationnistes via les réseaux sociaux, l'utilisation de deepfakes pour discréditer des figures politiques, et les opérations d'influence étrangère visant à polariser l'opinion publique. Macron, connu pour son discours pro-européen et sa vigilance face aux "fake states" (comme il les a qualifiés dans un discours antérieur), pourrait chercher à renforcer les outils existants, tels que la loi sur la manipulation de l'information de 2018 ou le règlement européen DSA (Digital Services Act).
Mais cette convocation n'est pas anodine. Elle survient après une série d'incidents récents : une vague de désinformation autour de la crise énergétique européenne, des attaques coordonnées contre des médias français, et l'émergence de bots IA capables de générer du contenu viral en temps réel. Prédire les suites de ce Conseil, c'est anticiper une évolution majeure dans la stratégie française de défense numérique.
Prédictions à court terme : des mesures opérationnelles immédiates
À l'issue de ce CDSN, on peut s'attendre à des annonces rapides. D'abord, un renforcement des capacités de veille et de réponse. La France pourrait accélérer le déploiement d'une "task force" interministérielle dédiée à la guerre informationnelle, intégrant des outils d'IA pour détecter et contrer les deepfakes en temps réel. Imaginez un "bouclier numérique" national, inspiré des modèles estoniens ou américains, où des algorithmes scrutent les plateformes comme X (ex-Twitter), TikTok et Meta pour identifier les contenus malveillants.
Sur le plan législatif, Macron pourrait pousser pour une réforme de la loi anti-fake news, imposant des obligations plus strictes aux géants du web. Par exemple, des amendes exponentielles pour non-suppression de contenus identifiés comme manipulés, ou l'obligation de transparence sur les algorithmes de recommandation. Predisons un partenariat accru avec l'Union européenne : une initiative franco-allemande pour un "fonds de résilience informationnelle" doté de plusieurs milliards d'euros, finançant des médias indépendants et des programmes d'éducation numérique.
À court terme (d'ici fin 2025), attendez-vous à des exercices de simulation nationaux, simulant des scénarios d'attaque informationnelle massive. Cela pourrait inclure des blackouts médiatiques fictifs ou des tests de résilience des infrastructures critiques, comme les systèmes électoraux.
Scénarios à moyen terme : vers une régulation globale ou une fracture numérique ?
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