A l’heure où la visibilité a remplacé la créativité et où le marketing a remplacé l’art, il est simple de deviner par avance tout ce qu’il va se passer dans la rentrée médiatique française. De Septembre 2017 à Juin 2018, il ne se passera justement rien.
Tout est sous contrôle. La surveillance est parfaite. Pour le plus grand désespoir de la culture contemporaine.
Quelques super-riches avec l’aide de leurs médias-esclaves ont pris possession de la culture sans un coup de feu. Et la chose la plus étrange, à nos yeux, est que peu de gens comprennent ce qui est arrivé et la majorité semble même ne pas s’en soucier.
Heureusement que l’un des résultats principaux des réseaux sociaux 2.0 est que les enfants expriment maintenant des pensées adultes. C’est vrai dans la mode, la télévision, les films et la musique pop.
Mais en contrepartie, avec internet, Google en particulier, cela a renforcé les créateurs à regarder le passé pour définir le présent. La presse, la radio et la télévision vont être encore une fois la preuve de ce désastre.
Aujourd’hui, tous les spectacles du monde médiatique sont à l’image d’une cour royale, avec seulement les journalistes les plus obéissants ayant une audience continue avec les suzerains (les propriétaires de la marque), les seigneurs (les gestionnaires de la marque) et les élus (les concepteurs).
Vous pouvez affirmer que l’organisation des médias à notre époque est un miroir symétrique de la cour de l’ancien régime.
En effet les médias ne sont pas une institution démocratique. C’est un état aristocratique qui reflète une monarchie.
Et personne ne veut bouleverser la hiérarchie de la cour parce que personne ne veut être expulsé du château. Les sièges au premier rang, les réceptions au champagne, l’attention des paparazzis, qui veut perdre ces privilèges spéciaux, gagnés à la dure depuis des années d’obéissance ?
Tour d’horizon donc des fausses nouveautés médiatiques qui n’ont de neuf que l’effet d’annonce qu’on veut bien leur accorder.
Fréderic Beigbeder a quitté Canal+ et la direction de LUI Magazine, il a senti le vent tourner au bon moment, dommage que Fréderic Taddei qui le remplace n’ai su capter que Jean-Yves Le Fur, propriétaire de ce magazine-prétexte, ne disait pas tout de l’état financier de cette ancienne revue que plus personne ne lit, pas même les pervers et encore moins la nouvelle génération de femmes. Le magazine passe donc en trimestriel avant qu’il ne retourne d’où il vienne, à savoir de la cave ou du grenier.
Les Inrockuptibles, eux aussi dans la tourmente puisque plus personne n’écoute leur prescription depuis la fin des années 90, essayent de se refaire une santé avec le portefeuille de Mathieu Pigasse qui décidément après son désir de relancer Actuel tout en épongeant les déficits du site VICE France, a du mal à s’offrir ce qu’il voulait tant, une crédibilité d’homme de presse rock.
En même temps, quand tous disent aimer David Lynch au cinéma, David Bowie en musique, Andy Warhol en art et Roland Barthes dans le monde des livres, il fallait bien se douter que tout allait se ressembler pendant un sacré moment.
Jusqu’à ce que certains producteurs élisent en nouvel icône des jeunes, Jeremstar, un chroniqueur de télé-réalité qui se présente lui-même – non sans clairvoyance – comme une vermine. Le nouvel idiot du village internet accompagnera une nouvelle émission de papy Ardisson tout en faisant la promotion d’une web-série pour les enfants sur l’application des petits génies, blackpills. Une année riche en émotions on vous dit.
Seule bonne nouvelle de la rentrée télévisuelle, Anne-Sophie Lapix qui rendra heureux les téléspectateurs du JT de France 2.
Le contraire de Ségolène Royal qui n’ayant plus d’ex-mari au pouvoir n’a plus que la télévision pour exister. La dernière d’une génération socialiste survivante. Mitterrand ne s’était pas trompé. Il l’a préférée de loin à son mari, il l’a trouvait plus tenace, plus longue à fatiguer. Il serait malgré tout très triste de la voir terminer en speakerine sur LCI. Un constat d’échec pour une fin de carrière politique.
Dans la même ligne, Maïtena Biraben n’a pu trouvé de boulot que chez RMC pour animer un radio-bistrot que seuls les chauffeurs de taxi acariâtres comprendront. La fin d’une belle carrière pour celle qui a été aimée par François Hollande au moins autant que Ségolène.
La gentille illettrée Fanny Agostini qui a sur son curriculum vitae le summum de l’expérience crédibilité, à savoir la présentation de la Météo pendant 6 ans sur BFM TV présentera Thalassa, sans doute pour son amour des mollusques.
Parlant de coquillages, il y a sur TMC, en première partie de soirée, un non-évènement d’une bêtise crasse sous l’œil d’Alessandra Sublet qui ne sait rien faire à part parler en mangeant. Elle présentera donc une émission où elle s’invitera à dîner chez les célébrités. D’ores et déjà culte avant la diffusion, la pouf du paf se fera attaquer par Thierry Ardisson pour plagiat qui retirera sa plainte si elle ne fait pas la fine bouche à passer une soirée avec lui rue de Rivoli, chez lui.
Et puis il y a un drame télévisuel en préparation, les Enfants de la télé présenté par Laurent Ruquier, un puit de nostalgie sans aucune pertinence, en 2017 on a honte pour tout ceux qui ont contribué au retour de ce concept en toc.
Quotidien sur TMC, continuera a vendre la même fausse impertinence, en embauchant le Noam Chomsky du pauvre, Julien Bellver, rédacteur en chef de l’inénarrable site PureMédias. Bref, du lourd, du très lourd pour décrypter le monde d’aujourd’hui et de demain.
En même temps à l’heure où Vanessa Burggraf devient directrice adjointe de la chaîne France 24, tout devient possible pour tout le monde. C’est un espoir sans précédent pour tous les mauvais élèves. La sélection ne se fait pas sur le talent ou la pertinence mais sur des aspects si absurdes qu’aucun expert média ne pourrait répondre à la question : mais pourquoi elle plutôt que sa stagiaire ?
Dans les vieux pathétiques qui ne veulent pas lâcher la rampe, il y aura aussi William Leymergie la tristesse, nouvel employé de Cyril Hanouna sur C8 qui animera une émission qui l’ennuie déjà lui-même.
Toujours dans la même veine, Antoine de Caunes va s’époumoner sur France Inter pour se faire croire que sa culture pop n’est pas morte et enterrée. Une façon de s’éloigner du dernier clou bientôt planté dans son cercueil.
Evidemment, ce n’est pas que tout ces sexagénaires n’ont pas eu de talent au XXe siècle mais il serait tout de même temps de passer au siècle suivant. 17 ans après la naissance du XXIe siècle, cela ne nous semble pas trop demander.
Sinon, les français vont se retrouver pendant neuf fois avec Edouard Philippe dans leur salon qui prendra la parole devant Yann Moix et Christine Angot. Ou Emmanuel Macron qui acceptera de jouer dans la cours de récréation de Cyril Hanouna, pour faire oublier le carnage qu’il va faire vivre aux petites gens.
Niveau prospective, on peut facilement faire la prédiction qu’on fêtera probablement la dernière année de Michel Drucker, Frantz-Olivier Gisberg et Thierry Ardisson. Et dans le même mouvement, Cyril Hanouna, ne pouvant plus être aussi libre qu’avant face caméra, devra se résigner en Janvier à laisser les reines de son émission TPMP. Finalement la seule bonne nouvelle de ce mercato de la honte.