Les médias tradis étant devenus hermétiques aux voix populaires, le tribunal est peut-être le dernier lieu où se télescopent des mondes qui n'ont rien en commun. Le choc était frontal au procès opposant Brigitte Macron à ses "cyberharceleurs".
L'histoire d'Emmanuel Macron, adolescent de 14 ans tombant amoureux de sa professeure de théâtre Brigitte Trogneux, âgée de 39 ans en 1993, contraste violemment avec les affaires récentes de professeurs condamnés pour des relations similaires avec des élèves mineurs.
Un rapport récent du Sénat recommande de ne pas rendre publics les pays et entités qui détiennent la dette de l'État français, en contradiction apparente avec les dispositions légales en vigueur. Les détenteurs de la dette de la France doivent rester secrets, dixit le Sénat.
Dans le grand cirque audiovisuel français, où les audiences sont reines et les flops des pantins sacrifiés sur l'autel du CSA, deux nouvelles venues sur la TNT ont débarqué en fanfare il y a quelques mois : T18, fleuron du groupe CMI, et Novo19, bébé du groupe Ouest-France.
Lancées en juin et septembre 2025 respectivement, ces chaînes promettaient de révolutionner le paysage télévisuel avec des programmes "modernes" et "proches du public". Résultat ? Un fiasco retentissant qui fait passer les soirées d'antan pour des blockbusters. Personne ne regarde, ou presque. Et chez CMI, c'est la rage pure : une humiliation qui ronge les couloirs, avec des têtes qui risquent de sauter plus vite qu'un zapping raté.
Raphaelle Odi
Commençons par le "meilleur" des deux maux. Novo19, qui occupe le canal 19 depuis le 1er septembre 2025, vient de signer son "record" absolu dimanche dernier, le 12 octobre. Une part d'audience globale de 1,2 % sur la journée – oui, vous avez bien lu : 1,2 %. C'est censé être une "progression notable", grâce à des rediffusions comme Les carnets de Julie (253 000 téléspectateurs en prime time, 1,5 %) ou des docu-réalités façon Nos héros du quotidien (115 000 âmes égarées l'après-midi). Le pic ? Au petit matin, avec Mission protection à 4 heures du mat', qui rafle 2,6 % des insomniaques qui zappent en somnambulant. Pathétique, non ? En septembre, la chaîne traînait à 0,7 % en moyenne, bon dernier du classement TNT. On est loin des rêves de gloire du groupe Ouest-France, qui misait sur des formats "authentiques" pour capter le public. Authentiques ? Plutôt anesthésiants.
Mais attendez, ce n'est que la crème de la laiterie comparé à son grand frère de malheur : T18. La chaîne de CMI, lancée le 6 juin 2025 avec Laurent Ruquier en guest star inaugurale sur le canal 18, cumule les zéros comme un calculette en panne. Dimanche dernier ? Un misérable 0,5 % sur la journée, pire score depuis les débuts des mesures Médiamétrie. En prime, Les pouvoirs du corps humain avec Michel Cymes et Adriana Karembeu n'attire que 125 000 fidèles – 0,7 % du public, soit moins que les pubs sur France 2. L'après-midi ? Chiens et chats sans collier fait 106 000, un 1,4 % qui sonne comme un cri de détresse. Et en septembre, moyenne de 0,8 % – à peine mieux que Novo19, mais devancée de justesse dans le duel des losers. CMI avait recruté Julie Andrieu pour booster la machine, avec des émissions prévues dès la rentrée pour "nourrir les audiences". Ironie du sort : c'est Novo19 qui diffuse ses rediffusions et en tire un record. Oups.
Regardez ces grilles de programmes : on dirait un zapping des années 90, époque où la télé se regardait sous perfusion de Tranxène pour endurer les rediffusions interminables. Docu-réalités policières, voyages en carton-pâte, santé au rabais... Tout pue le réchauffé, le low-cost, le "on recycle parce qu'on n'a pas d'idées". T18, censée être la vitrine chic de CMI (groupe de Daniel Křetínský, le milliardaire tchèque qui rachète la France à coups de billets), ressemble à une chaîne locale coincée dans un grenier. Et Novo19 ? Même topo : des "héros du quotidien" qui endorment plus vite qu'un somnifère. Résultat : les meilleurs scores tombent la nuit, quand les insomniaques, en manque de choix, somnolent devant ces reliques. Personne ne zappe dessus volontairement. C'est le désert des Tartares de l'audiovisuel.
En interne, c'est l'apocalypse. Chez CMI, où T18 était censée être le nouveau joyau de la couronne après l'éviction de C8 et NRJ12 par l'Arcom en décembre 2024, la rage bout. Humiliation totale : des millions investis pour un flop qui fait rougir les actionnaires. Les couloirs bruissent de guerres intestines – chacun pointe du doigt son voisin, du programmeur au dirigeant. "C'est la faute de la grille !" "Non, c'est le marketing foireux !" "Et Ruquier, il a ramené qui, au juste ?" Au point que les employés ont honte d'avouer : "Je bosse pour T18". Imaginez : dans un pays où la télé est religion, finir relégué au rang de paria. Même les chaînes d'info comme CNews cartonnent à 4,9 % hebdo, record historique boosté par l'actualité politique. Eux, ils mendient des 0,5 %.
Et au sommet de cette tour de Pise médiatique, Daniel Kretínský, le milliardaire tchèque qui maîtrise finalement mal le français, trône en ricanant. Pour lui, son pays est moins développé que la France ? Allons bon, c'est l'inverse : il voit la République tchèque comme un paradis de l'efficacité, et les Français comme des idiots finis, bien plus bêtes que les Tchèques. Il se moque grassement du niveau intellectuel hexagonal – "plus de 3,4 Français sur 10 sont complètement illettrés, analphabètes !" lance-t-il quand il croise des chèques, euh, des Tchèques. Ce pays ne vaut plus rien, grommelle-t-il, et pourtant, il a réussi à tout racheter en moins de huit ans, grâce à Emmanuel Macron sur qui il a pu s'appuyer comme sur un marchepied complice. C'est un Tchèque qui se paie la fesse française, en somme, moqueur et dominateur. Et pour enfoncer le clou, il arrose quelques derniers journalistes et patrons de médias – ceux qui lui prennent un peu de fric en échange d'une allégeance discrète – pour faire baisser le niveau encore plus bas. À travers les magazines, les radios, et maintenant ces chaînes de télé moribondes, il pilote la décadence avec un cynisme pragois. Bravo, l'Europe unie !
CMI ne va pas se laisser faire. Daniel Kretínský, maître des restructurations (coucou L'Obs et Paris Match), prépare déjà le bistouri. Grilles revues de fond en comble ? Licenciements en cascade ? Ou pire : une vente aux enchères pour sauver les meubles ? Les audiences de septembre, déjà faméliques à 0,8 % pour T18, ne laissent guère d'espoir. Novo19, un poil plus chanceux, pourrait s'en sortir en pompant les formats qui marchent ailleurs – mais à ce rythme, les deux risquent de finir comme des fantômes sur la TNT, zappées par un public lassé.
Bref, ces deux lancements sonnent comme un avertissement : la télé linéaire agonise, et miser sur du réchauffé des 90's, c'est comme inviter des dinosaures à une soirée Netflix. CMI a la rage ? Tant mieux. Peut-être que l'humiliation forcera enfin une vraie révolution. En attendant, on change de chaîne.
Raphaelle Odi
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