Nous sommes des êtres sensibles. Nous nous sentons tous immédiatement concernés ou offusqués par les inégalités, les injustices, les barbaries, perpétrées partout dans le monde. Alors quand on nous sert une publicité bien puissante, pour dénoncer un acte inqualifiable ou violent, on est les premiers à se dire » c’est bien d’en parler » « c’est important de communiquer sur ce sujet pour lutter » » c’est horrible, je vais peut-être pouvoir agir en faisant un don ».
C’est evidemment ce que l’on se dit lorsque l’on peut relayer une information importante lorsque l’on a plusieurs millions de lecteurs. Alors voilà, aujourd’hui c’était le spot belge de l’association Plan Belgique pour dénoncer les mariages forcés d’enfants dans le monde qui nous a frappés. Mais peut-être pas là ou il faut.
Tous les ingrédients sont réunis : un réalisateur très apprécié du grand public, une starlette française, et la découverte de sa fille (en avant-première) pour incarner cette jeune fille, celle qui n’a pas le choix, enfin, pour de faux.
C’est ce qui est gênant lorsque l’on n’a pas les images, lorsque l’on n’est pas journaliste, lorsque l’on fait appel à des agences de communication et de publicité, qui ne proposent jamais à leurs clients des documentaires sans mises en scène, avec des vrais gens. C’est ce qui est gênant avec l’humanitaire, c’est que les messages doivent être forts, impactants, que tout part d’une bonne intention, mais que le fonctionnement de ces institutions reste encore malheureusement enroués par le manque d’argent ou d’idées ou d’intérêt des foules.
On comprend, on voudrait que ça change, alors on fait ce qu’on peut pour relayer au maximum. Mais c’est gênant de voir Marie Gillain introduire sa fille dans les médias par ce biais, comme une Lily Rose Deep dans sa version US, de savoir à l’avance, que cette même jeune fille sera égérie comme sa maman pour une marque de cosmétique dans moins de deux ans.
Le Népotisme est aussi une forme de soumission de la masse à une continuité non désirée, l’élévation des uns faisant l’impossibilité des autres.