Le storytelling de données, le journalisme de données et même la fiction de données – depuis l’avènement du Big Data, nous utilisons de plus en plus les données comme outil de narration.
La narration basée sur les données a conquis la plupart des publications non romanesques. Des éditeurs de news comme le New York Times ou The Guardian emploient d’énormes équipes de spécialistes en infographie pour enrichir leurs rapports avec une visualisation de données significative. Certains de leurs éditeurs ont rassemblé des collections impressionnantes de beaux exemples, par exemple informationisbeautiful.net.
Nos données les plus personnelles sont cependant générées sur nos appareils mobiles et portables. Sur nos smartphones, bracelets ou smartwatches, une vingtaine de capteurs suivent en continu nos comportements et nos actions. Il existe une multitude d’applications utilisant les données mobiles: pour guider nos itinéraires, pour trouver des amis à proximité, pour partager des images, etc. etc.
De nombreuses personnes partagent déjà leur entraînement quotidien via des applications comme Strava ou Runtastic. Il est même assez courant de laisser de telles applications publier automatiquement les résultats de votre formation dans votre chronologie des médias sociaux, par exemple sur Twitter ou Facebook.
Les données sont des médias non seulement en ce qui concerne le contenu. La publicité, qui est généralement basée sur les données depuis des décennies, est confrontée à une transformation majeure. La planification et l’achat média – l’art de placer des publicités de la manière la plus efficace, c’est-à-dire d’optimiser l’effet pour un budget donné – change radicalement.
Environ 20% de toutes les annonces sont désormais placées en programmatiques. L’achat programmatique signifie qu’un algorithme décide quel utilisateur exact serait approprié pour regarder l’annonce au lieu d’acheter le spot via un ordre d’insertion explicite, comme c’était le cas auparavant.
La décision de savoir si un certain nombre d’utilisateur correspondrait à l’objectif de la campagne est prise par des prédictions basées sur le comportement observé des utilisateurs. Les données pilotent ainsi les publicités que nous voyions.
Avec l’idée de « The Quantified Self », les données commencent à conquérir même le concept de notre identité. Nous ne sommes pas seulement ce que nous disons, comment nous apparaissons, comment nous agissons volontairement, mais nous sommes aussi bien définis par par les fonctions de notre corps que par les données qui proviennent de notre être physique.
Le concept de «soi» change par cette notion, surmontant la stricte séparation de l’esprit et du corps, du conscient et de l’inconscient. Les aspects physiques de nos vies reçoivent maintenant un crédit égal, comme faisant véritablement partie de notre être.
Les données deviennent partie intégrante de nos histoires. Il imprègne tous les médias. Nous devons apprendre à voir les données comme faisant partie de nos vies de la même manière, que nous nous sommes habitués à raconter des choses avec des mots.