Mais, c’est quoi déjà la blockchain ?
Sans entrer dans une explication technique qui pourrait mériter un article dédié, la blockchain est une technologie de stockage de données, fiable, rapide et décentralisée. Chaque blockchain est donc composée de “blocs”, où chacun contient des informations (transactions, propriétaire, contrats…) cryptées, non modifiables a posteriori par les utilisateurs. En étant décentralisée, les données qui transitent sur cette blockchain sont accessibles publiquement sans intermédiaire, et totalement autogérées par le code informatique.
Cela est l’une des grandes forces de cette technologie, qui pourrait à terme remplacer totalement le système financier actuel, opaque et vieillissant. Imaginez donc un monde avec des services bancaires plus efficaces, accessibles à tous… sans banques. C’est en tout cas ce que de nombreux entrepreneurs ambitieux tentent d’achever, et vu le cours des choses, ce n’est plus une question de faisabilité, mais une question de temps.
Pour en savoir plus vous pouvez regarder cette vidéo très bien expliquée :
Et dans le divertissement alors ?
Même si effectivement beaucoup de projets se concentrent en ce moment sur la DeFi (Decentralized Finance), les applications sont aussi intéressantes dans tous les domaines, et notamment dans le divertissement comme la musique, les jeux vidéos, les jeux d’argent et l’art. Voyons alors ensemble quelques projets qui tentent d’émerger en utilisant la puissance de la blockchain dans ces domaines.
Jeux vidéos
Les jeux en ligne continuent de connaître une croissance grandissante et sont désormais considérés comme un véritable sport compétitif, avec des prix à gagner qui valent parfois beaucoup d’argent. La blockchain est très applicable à ce domaine puisqu’il existe déjà de nombreux jeux qui utilisent une monnaie virtuelle pour acheter/vendre des objets et les joueurs y sont donc déjà habitués.
La blockchain pourrait alors résoudre un certain nombre de problèmes : éliminer les articles frauduleux, créer de la rareté et inciter à davantage d’achats en rendant les articles transférables d’un jeu à l’autre.
Nous ne sommes donc pas loin d’un Second Life supporté par la blockchain, un monde totalement virtuel où tout pourrait être monétisable, avec une traçabilité des transactions et des propriétaires, et ce sans intermédiaire. D’ailleurs Decentraland est un projet assez intéressant, qui reprend les mécaniques de Second Life mais en profitant de la puissance de la blockchain. Il est divisé en parcelles de terre virtuelles que l’on peut acheter à d’autres joueurs sous la forme de LAND, le NFT du projet, grâce à du MANA, la cryptomonnaie associée au jeu.
Jeux d’argents
Les jeux d’argent en ligne ont connu une croissance importante au cours des dernières années. Mais certains de ses problèmes fondamentaux – à savoir un énorme manque de transparence – n’ont pas encore été résolus.
L’introduction de la technologie blockchain peut contribuer à établir la transparence et à instaurer la confiance entre une entreprise et ses consommateurs. La technologie permet de garantir l’équité des jeux : les enregistrements ne peuvent pas être manipulés, et le dicton “la maison gagne toujours” prend un peu moins de sens.
La décentralisation rend les jeux d’argent universellement accessibles et équilibre de manière fiable les coûts pour les casinos en ligne. De plus, elle permet un certain niveau d’anonymat, ce qui est important pour de nombreux joueurs. Les sites qui exigent trop de documentation et de vérification empêchant les prospects de jouer ou pouvant être considérés comme des cibles pour les pirates informatiques.
Musique
L’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les musiciens débutants est le financement du développement de leur première chanson ou de leur premier album. Les artistes peuvent mettre toute leur passion et leurs compétences dans leur art, mais ce sont généralement les labels qui en conservent la propriété. Les services de streaming ont mis un frein à ce système problématique en permettant aux artistes de suivre facilement leur revenue et même de lancer leur musique sans label. La blockchain cherche à poursuivre cette tendance en créant une relation plus directe entre les créateurs et les fans.
On peut ainsi mentionner Audius, une startup californienne qui a lancé l’année dernière son service de streaming musical sur le réseau Ethereum, et rentre donc en compétition directe avec Spotify ou Soundcloud. L’objectif est simple, redonner du pouvoir aux artistes en ayant une plus grande transparence sur leurs revenus et en leur permettant d’avoir le contrôle sur leurs productions. L’aspect communautaire est aussi un point clé de la proposition d’Audius, en étant propriétaire de leur token $AUDIO, chacun peut influer sur le développement du projet.
Art
Le secteur de l’art a déjà commencé à adopter la blockchain, et la tokenisation est un moyen d’accroître l’accès mondial au marché de l’art et de réduire les coûts de transaction. Le succès du moment sont les “NFTs” (Non Fungible Tokens), qui permettent d’authentifier dans la blockchain le propriétaire de n’importe quel objet digital, comme une œuvre d’art, par exemple.
L’artiste Beeple vient par exemple de battre un record, en vendant une de ses œuvres via la prestigieuse maison d’enchères Christie’s pour 69,3 millions de dollars. Une somme pharaonique pour un simple fichier jpeg, mais qui montre justement que le monde de l’art, qui reste très clos, est prêt à s’ouvrir au numérique.