Ils ont choisi d’essayer de retirer cette dernière d’un groupe de hamsters syriens, dans l’espoir de renforcer les liens et la coopération entre ces adorables petites bêtes. En effet, l’Avpr1a régule des éléments tels que le travail d’équipe et l’amitié, ainsi que la dominance et les liens affectifs.
Leur attente s’est avérée être fausse.
« Les résultats nous ont vraiment surpris », a déclaré le professeur H. Elliot Albers, chercheur principal de l’étude. « Nous pensions qu’en éliminant l’activité de la vasopressine, nous réduirions à la fois l’agression et la communication sociale. Mais c’est le contraire qui s’est produit ».
Les chercheurs ont découvert que ces adorables peluches se transformaient en véritables monstres de colère présentant « des niveaux élevés d’agression envers d’autres individus du même sexe ».
Tous les hamsters, indépendamment de leur génotype ou de leur sexe, ont fait preuve d’agressivité (notamment en se poursuivant, en se mordant et en se pinçant) lorsqu’ils étaient exposés à un congénère non agressif du même sexe dans une arène neutre.
Le professeur Albert a admis que les résultats de l’expérience étaient une « conclusion surprenante ».
Les scientifiques ont choisi d’expérimenter avec des hamsters syriens car, contrairement aux souris, ils ont une organisation sociale similaire à celle des humains.
Le professeur Albert explique : « Même si nous savons que la vasopressine augmente les comportements sociaux en agissant dans un certain nombre de régions du cerveau, il est possible que les effets plus globaux du récepteur Avpr1a soient inhibiteurs. Nous ne comprenons pas ce système aussi bien que nous le pensions ».
CRISPR-Cas9 editing of the arginine–vasopressin V1a receptor produces paradoxical changes in social behavior in Syrian hamsters. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2022; 119 (19) DOI: 10.1073/pnas.2121037119