D’après les médias allemands, des espions russes utiliseraient l’application de rencontres Tinder pour obtenir des renseignements sur la guerre en Ukraine. Les soldats allemands seraient particulièrement ciblés.
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La Russie séduite par Tinder. D’après le très sérieux quotidien allemand Die Welt, Moscou aurait trouvé une nouvelle technique pour soutirer des informations outre-Rhin. Des espions russes utiliseraient l’application de rencontres Tinder dans le but de piéger des soldats allemands, après avoir construit avec eux une relation de confiance, et ainsi bénéficier de données sensibles, notamment sur la situation en Ukraine. Selon la même source, un avertissement a récemment été lancé lors d’une conférence auprès de militaires de plusieurs pays de l’Otan.
« Recruter des sources prend les formes les plus évidentes »
« Des membres d’autres services de renseignement, par exemple la Russie, utilisent les réseaux sociaux pour établir des contacts avec des membres de la Bundeswehr (forces armées allemandes, NDLR) et tenter d’obtenir des informations », prévient le Renseignement militaire allemand. Une technique qui n’étonne pas Jérôme Poirot, ancien adjoint du coordonnateur national du renseignement. « Recruter des sources prend les formes les plus simples et évidentes », assure-t-il sur LCI (voir vidéo en tête de cet article). « Les services de renseignement s’adaptent aux évolutions technologiques. »
D’après l’expert, d’autres réseaux sociaux, comme Linkedin, sont par exemple « très utilisés par les services de renseignement chinois pour recruter des sources dans le domaine de l’espionnage industriel et scientifique », ou encore Facebook « pour nouer des contacts ». Sur Tinder, les espions se créent de faux profils et apparaissent « comme quelqu’un avec qui vous avez envie d’entrer en relation », poursuit Jérôme Poirot.
Le soldat peut alors être « extrêmement flatté », et le piège se referme sur lui. « Il est difficile de résister à ce type de tentations », admet le spécialiste du renseignement. « Souvent, les personnes susceptibles de devenir des sources – du personnel politique, des militaires, le monde économique, scientifique… – sont sensibilisées à ces questions. Mais cela ne veut pas dire que l’on est capable de résister. […] Cela peut marcher, et cela marche, sinon ces méthodes ne seraient pas utilisées. »
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Source : TF1