Malte est une place financière connue comme la plaque tournante des commissions et de la corruption libyenne ; Ce qui n’a jamais été dit, c’est que Nicolas Sarkozy (et son entourage) aurait eu des liens avec une fiduciaire « Emmanuel Mallia & Associates » dirigée à l’époque par l’avocat John Cremona (coordonnées : Mob +356 79319116, First floor, Msida court 65, Msida Seafront, Msida Malta – http://
emaadvocates.com) spécialisé notamment dans la création de sociétés « off shore » servant souvent de « véhicule à usage unique » pour des versements illicites…
Dans le cadre du financement de la campagne électorale la somme de 50 millions évoquée est cohérente avec les « habitudes » libyennes… Cependant toute somme supérieure à 10 millions d’euros est difficilement transportable car le poids est alors de 22 kg en billets de 500 euros (2.000 billets de 1,1g) – beaucoup plus encore s’il s’agit de plus petites coupures (billets de 200 ou 100 euros) – Pour rappel 50 millions d’euros, en billets de 500 euros, pèsent 110 kg…
Si un transport physique d’une telle somme devait être organisé discrètement la voie maritime sur un bateau temporairement « présidentiel » appartenant à un proche serait alors la plus cohérente et furtive… L’argent nécessaire au financement d’une campagne est apparemment utile avant et pendant la campagne, néanmoins Sarko n’en manquait pas et le cadeau libyen pouvait-être considéré comme « sur-numéraire »… La présence physique de Nicolas Sarkozy, n’aurait pas forcément été nécessaire pour un tel transfert d’argent liquide, a contrario de la liquidation d’un « véhicule financier temporaire » dont il aurait été l’unique bénéficiaire…
En revanche, les petites sommes transportées par Ziad Takkedine plus facilement transportables n’étaient pas destinées au financement de la campagne électorale stricto sensu.
Au stade de mon enquête, il conviendrait de s’intéresser aux voyages réalisés par l’entourage de Nicolas Sarkozy à Malte avant et après cette période électorale. Idem pour certains officiels Libyens…
Par ailleurs, dans la nébuleuse Sarkozienne, Patrick Balkany est souvent un leurre utile pour Sarko le magicien, une diversion incarnée également par Brice Hortefeux dans une moindre mesure… Ces leurres masquent les activités beaucoup plus lucratives du très discret Thierry Gaubert ami intime avéré de Ziad Takkiedine…
Aucun journaliste n’a vraiment cherché les raisons profondes de son parachutage comme « Directeur de Cabinet » du Président des Caisses d’Epargne, ni de sa proximité avec la Banque Palatine… D’autre part, n’est-il pas étrange que juste après le départ de Thierry Gaubert provoqué par les révélations de son épouse qu’il avait inintelligemment bafouée (épouse ayant fait cause commune avec celle de Ziad), Sarko place immédiatement un de ses proches collaborateurs élyséens, François Pérol, à la Direction des Caisses d’Epargne…
Pour mémoire, François Pérol était à la tête de la « war room » souhaitée par Sarko après l’échec de la vente du Rafale au Maroc, « war room » totalement opérationnelle lorsque le Rafale est présenté en Libye au « Salon Aéronautique » organisé par Kadhafi sur la base aérienne de Mitiga à Tripoli…
Par ailleurs, personne ne s’est penché sérieusement sur les coordonnées géographiques des premières frappes aériennes françaises en Libye, il ne serait pas étonnant de découvrir qu’elles ne correspondaient pas à des cibles d’intérêt « militaire »…
On ne cherche pas au bon endroit et il manque des pièces dans l’enquête de Médiapart comme dans celle du Juge Tournaire, le travail des journalistes et des policiers laissent également apparaitre de gros défauts d’analyse ! Il conviendrait donc vérifier les infos supra et enquêter sérieusement sur les pistes « Malte » et « Gaubert » qui permettraient d’obtenir des preuves…
« Mistral Perdant», le scénario de l’inacceptable…
Comment les russes ont-ils eu l’idée d’acquérir les BPC (Bâtiments de Projection et de Commandement), navires porte-hélicoptères, auprès de la France ? Aussi bien conçus soient-ils, en ont-ils vraiment besoin ?
Chronologie parlante d’évènements non-directement liés…
1/ Fin septembre 2006 :
Le Président Jacques Chirac décore le Président russe Vladimir Poutine de l’Ordre de la Légion d’Honneur.
2/ Fin mai 2008 :
À Paris, lors de son premier grand déplacement à l’étranger depuis qu’il a quitté la Présidence et pris la tête du gouvernement russe au début du mois, Vladimir Poutine, devant les médias, annonce à Jacques Chirac, retraité de la République, qu’il lui remettra le 12 juin à Moscou la distinction russe la plus élevée : le Prix d’État…
Le Premier Ministre russe sera ensuite reçu successivement par son homologue français François Fillon, puis par le Président Nicolas Sarkozy.
3/ Août 2008 :
Conflit Russie/Georgie. Nicolas Sarkozy, Président en exercice de l’Union européenne, s’érige en pacificateur… 4/ Novembre 2009 :
Alexandre Djouhri envoie son fils Germain à Corbeil-Essonnes pour essayer de renflouer, à hauteur de 70 millions d’euros, le fabricant de semi-conducteurs Altis en difficulté (un dossier ensuite repris par Yazid Sabeg qui est un obligé du premier nommé). Serge Dassault, qui espère bien récupérer un jour sa mairie, apprécie le geste…
5/ Fin novembre 2009 :
Un an et trois mois après les évènements de Géorgie, le porte-hélicoptères Mistral fait escale à Saint Petersbourg « à la demande de la marine russe ».
Au même moment, Vladimir Poutine est à Paris pour évoquer son acquisition auprès de François Fillon, Nicolas Sarkozy étant à l’étranger… Les négociations sont même annoncées par la presse française comme étant dans leur phase finale…
6/ 1er mars 2010 :
À Paris, Dmitri Medvedev donne le coup d’envoi officiel des négociations…
7/ 9 mars 2010 :
À Paris, le Président Nicolas Sarkozy décore Sergeï Chemezov au grade d’Officier de l’Ordre de la Légion d’honneur.
8/ Fin juin 2010 :
Reçevant le Premier Ministre russe, Vladimir Poutine, à l’Elysée, le Président Nicolas Sarkozy évoque le transfert de technologie et le partage de fabrication des porte-hélicoptères.
Vladimir Poutine déjeune à Paris avec Jacques Chirac, la veille de l’inauguration d’une Exposition Nationale Russe, au Grand Palais, dans le cadre de l’année « France-Russie »…
À Moscou, l’amiral Viatcheslav Popov, président de la commission navale du sénat russe déclare que la Russie a besoin de navires de type Mistral en premier lieu pour améliorer la manoeuvrabilité de sa Flotte du Pacifique, citant le chef de l’Etat-Major général de l’armée russe Nikolaï Makarov, selon qui, les plus grands navires de débarquement russes sont quatre à cinq fois plus petits que le Mistral français.
Lors du G20 à Toronto, les présidents Sarkozy et Medvedev laissent croire que l’affaire est bouclée. 9/ Fin juillet 2010 :
En visite aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire, le Président Nicolas Sarkozy déclare devant les salariés : « Avec nos amis russes, vous allez fabriquer les deux BPC. Le contrat, on est en train de le négocier, mais la décision de le faire, elle est certaine ! »
10/ Fin août 2010 :
Les autorités russes confirment les déclarations du porte-parole des chantiers navals russes OSK au sujet du lancement d’un appel d’offre qui pourrait ouvrir ce marché à la concurrence.
11/ Début septembre 2010 :
En visite à Paris, où il doit rencontrer le Président Nicolas Sarkozy, le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov déclare : « nous attendons des conditions financières détaillées. Nous allons les examiner et faire appel à des experts pas seulement russes mais aussi étrangers. »
Hypothèses officielles…
Tout baigne à Paname ? L’optimisme de façade ne masque pas une réelle inquiétude, tant certains voient des similitudes avec les atermoiements du contrat « Rafale » au Brésil… En fait, rien de commun.
Alors pour les commentateurs français les plus optimistes, il pourrait simplement s’agir d’une manœuvre des russes pour accélérer les décisions françaises en matière de transfert de technologies…
Mais l’argument ne tient pas car les technologies à transférer concernent des éléments de coque. Les systèmes de communication (notamment les liaisons OTAN « liaison 11 » et « liaison 16 ») et les systèmes électroniques sensibles sont exclus du contrat ainsi que l’armement dont la Russie produit des modèles aux qualités et aux performances au moins équivalentes (pour d’autres équipements militaires la coopération Franco-Russe bat son plein…).
Du rififi chez Poutine ? Pour les commentateurs russes les chantiers navals d’État OSK (dont le Président n’est autre que le Vice-Premier Ministre de Vladimir Poutine, Igor Setchine) devraient s’associer aux Sud-Coréens de Daewoo pour présenter une offre concurrente à celle de DCNS associée aux chantiers navals OPK de Saint Petersbourg, propriété du banquier russe et francophile Sergeï Pugachev (« réputé » proche de Poutine mais en proie à des difficultés financières avérées)…
Décryptage
De l’importance des fils et des filles…
Sergeï Pugachev est propriétaire en France de l’épicerie fine Hédiard, et plus récemment du quotidien France-Soir, confié à son fils Alexandre âgé de 23 ans… lui même « ami » de Germain Djouhri…
Installé à Genève, Alexandre Djouhri, souhaite mettre en avant son fils Germain, qui partage sa vie entre Paris, Londres et Moscou depuis qu’il a épousé la fille de Sergueï Chemezov, un proche de Poutine…
À Londres, où il réside, Germain s’est rapproché d’un ancien associé de Messier Partners installé à son compte, Jean-Charles Charki qui se trouve être le gendre de Claude Guéant…
Opération Glasnost…
Ex du KGB, Sergueï Chemezov, proche de Poutine (étaient tous deux en poste pour le KGB en RDA), est l’homme fort du complexe militaro-industriel russe. Il transforme Rosoboronexport, l’agence étatique chargée des exportations d’armes, en un empire (moteurs d’avions militaires, hélicoptères, chantiers navals) la Corporation d’État Russian Technologies, mais il à également des intérêt dans l’automobile (Avtovaz) et surtout le titane.
Les chantiers russes sont parfaitement capables de construire eux-mêmes de tels navires, avec une aide extérieure minimale… Alors, à part le temps gagné, quel intérêt ?
Sous contrôle de son père, il apparaît que Germain Djouhri est le porteur des commissions liées au contrat et que le taux de commission qu’il demande est de 25% soit un montant digne d’une époque révolue… L’intérêt serait-il donc l’argent ?
Analyse impertinente : « le plan dans le plan… »
Avec cette affaire, l’équipe de Vladimir Poutine a «éclairé» l’ensemble du dispositif financier français pour le versement des commissions et leurs «ayant-droits»…. Il semble également probable que, forts de leur savoir-faire en terme de « captage » de technologies, les russes soient déjà détenteurs des plans du «Mistral»…
D’autre part, l’appel d’offre international annoncé ne peut remettre en cause l’excellence de la conception du bâtiment français qui surclasse toute offre qui émanerait de Corée du Sud, de Hollande ou d’Espagne (de plus trois pays très liés aux américains)… En revanche il apparaît de plus en plus clairement que l’acquisition du BPC français vierge de tout équipement sensible, permettrait la remise à niveau, « à peu de frais », des chantiers navals issus de l’ère soviétique et dont la vétusté résulte de l’absence de commandes et d’investissements.
Or si l’acquisition devait être confirmée, il semble probable que les chantiers navals OSK d’Igor Setchine absorbent les chantiers navals OPK, de Sergeï Pugachev, privé de fait de toute implication dans le volet financier, ce qui remettra en cause le circuit des commissions organisé avec Germain Djouhri…
Il y a là tous les ingrédients d’une « Deceptive Operation » à l’américaine qui permettrait au «maître espion Poutine» (Chiraquien dans l’âme), de faire payer au «Siono-atlantiste Sarkozy» ses ambiguïtés politiques et stratégiques et pour le moins de désormais pouvoir le contenir…