À l’occasion de la Journée internationale des enfants disparus, chaque 25 mai, le 116 000 Enfants disparus, le numéro d’urgence officiel géré par la fondation Droit d’Enfance, publie son premier rapport sur les disparitions de mineurs en France. Le Point revient sur les chiffres marquants.
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Plus de 40 000 signalements de disparitions de mineurs en 2022
43 202 disparitions de mineurs ont été signalées à la police et aux gendarmes en France l’an dernier, selon le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2021, mais qui représente tout de même un enfant disparu toutes les 12 minutes. 37,9 % des disparitions signalées concernent des mineurs de moins de 15 ans.
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95 % des disparitions signalées sont liées à des fugues
Ce sont surtout des garçons, âgés de plus de 15 ans, qui décident de fuguer. La plupart quittent leur domicile en raison de conflit avec leurs parents. Seules 14 % des fugues concernent des mineurs placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Mais si la portée des fugues est « souvent minimisée », par rapport aux disparitions jugées inquiétantes, souligne le rapport, elles « représentent pourtant un véritable espace de mise en danger pour l’enfant ».
L’exploitation sexuelle est ainsi soupçonnée ou avérée dans un tiers des dossiers de fugues de jeunes filles. Les cas de prostitution de mineures vont croissant, et un réseau, PARE, a été lancé en février dernier pour aider à structurer la lutte contre ce phénomène, qui amène de plus en plus de jeunes filles à franchir les frontières de la France pour se rendre dans des pays limitrophes.
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1 140 des signalements inscrits au registre des « disparitions inquiétantes »
Si toute disparition d’enfant est par définition inquiétante, cette catégorie n’en intègre que certaines, concernant des mineurs ou de jeunes adultes jugés particulièrement fragiles et en danger. Les disparitions d’enfants de moins de 13 ans ou de mineurs présentant un handicap sont par exemple considérées comme particulièrement préoccupantes, et donnent lieu à des recherches spécifiques. Les jeunes filles représentent 56 % des cas de « disparitions inquiétantes ».
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564 disparitions d’enfants causées par des enlèvements parentaux
Une part croissante des enlèvements parentaux – 43 % – concerne des enfants emmenés par un de leurs parents dans un pays étranger. Une véritable problématique, car, si elle reste rare, la soustraction d’un enfant par l’un de ses parents vers un autre pays complique énormément les poursuites. Certains pays refusent en effet de coopérer avec la justice française, et le parent restant doit souvent entamer un parcours du combattant pour tenter de retrouver son enfant. Pour accompagner et soutenir ces parents qui peuvent être privés de leur enfant pendant plusieurs années, des groupes de parole ont été mis en place par le 116 000 Enfants Disparus.
Source : Le Point