Une procédure très rare
En revanche, sur sa page sur le réseau social Facebook, un message attire l’œil des policiers. Il a été posté mardi 21 mars et dit ceci : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures ». Le lendemain, Emmanuel Macron devait donner un entretien télévisé aux journaux de la mi-journée sur France 2 et TF1. La Saint-Martinghémoise se défend d’avoir voulu utiliser ce terme et plaide la maladresse : « C’est bien moi qui ai fait cette publication mais je voulais faire un jeu de mots et écrire « l’or dur », le correcteur a modifié et je n’ai pas relu avant d’envoyer. D’ailleurs, je ne le cite même pas. » L’argumentaire n’a pas convaincu les enquêteurs.
Vers 18 heures, Valérie a été présentée au procureur du tribunal de Saint-Omer. Elle sera jugée le 20 juin pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique.
« On veut faire de moi un exemple »
L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard. « J’ai eu connaissance de photos et de publications injurieuses et c’est mon devoir de le signaler », explique-t-il. Pour Valérie, les choses sont claires : « On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1. » Sur Facebook, elle dit avoir vu des dizaines de publications qui reprennent cette insulte contre le même chef de l’État. Très peu, voire aucune, ont fait l’objet de poursuites.

Valérie assume de partager « énormément de vidéos de violences policières ou de violences politiques, je dis souvent ce que je pense mais toujours dans le respect de la loi ». Selon cette figure des gilets jaunes dans l’Audomarois, « on est dans une période où l’intimidation est forte et elle se fait sur les militants », en référence à la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela n’aura pas d’impact son engagement. « On continuera à manifester et à publier mais je me relirai plus attentivement. »
Son combat en cours, c’est « cette réforme des retraites totalement injuste. Je me bats pour la justice sociale. Je suis militante depuis une vingtaine d’années et s’il faut, je le serai encore pendant deux ans supplémentaires ».
Source : lavoixdunord.fr