Depuis des décennies, c’est une bataille rangée feutrée mais sans pitié : les deux principaux groupes de luxe européens, Kering et LVMH, s’affrontent sur chaque artère commerçante des plus beaux quartiers de la capitale. Chacun veut mettre la main sur les meilleurs emplacements pour leurs différentes maisons.
Et des enseignes de luxe, elles en ont chacune de plus en plus à caser… LVMH (actionnaire minoritaire de Challenges), contrôlé par Bernard Arnault, possède, entre autres, Louis Vuitton, Christian Dior, Givenchy, Céline, Kenzo, Fendi, Guerlain, Marc Jacobs, Chaumet, Thomas Pink, Loewe, Bulgari et, depuis quelques mois, l’américain Tiffany & Co. De son côté, le groupe Kering, contrôlé par François Pinault et sa famille, est propriétaire des marques Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen et Brioni.
Chacune de ces maisons veut, forcément, un emplacement idéalement situé sur l’une des artères clés de Paris, et notamment dans le triangle d’or, autour du triptyque Champs-Élysées/Place Vendôme/Rue Saint-Honoré. Pour elles, « idéalement situé » veut évidemment dire des boutiques, des bureaux ou un siège avec pignon sur une artère très fréquentée.
Mais pas seulement. Cela signifie aussi être situé le plus loin possible de la boutique, des bureaux ou du siège de la marque concurrente appartenant à l’autre groupe ! Cela donne un jeu complexe, un puzzle urbain. Les équipes de Bernard Arnault avaient pris une longueur d’avance, mais comme le racontent nos confrères de CFNewsImmo, celles de Kering savent aussi placer leurs pions.
Le groupe de Luxe s’installe toujours sur les artères les plus prestigieuses des grandes capitales, comme ici sur la 5ème avenue, à New-York
LVMH en son royaume
LVMH a fait du 8ème arrondissement le cœur de sa stratégie d’enveloppement parisien. Et depuis quelques mois, elle a accéléré le rythme de ses implantations. Jugez plutôt. Fin 2022, le groupe devenait locataire du 21 rue Jean Goujon, un actif de 8600 m², stratégiquement placé, et détenu par le groupe Covivio. Le groupe de Bernard Arnault l’avait laissé passer en 2021, quand il avait été commercialisé. Et c’est la société de conseil Roland Berger qui avait décroché le bail de sa partie la plus intéressante, pour un loyer qui à l’époque, avait surpris le tout paris de l’immobilier : 930 euros/m²/an.
« Le problème, explique Sophie Da Costa, rédactrice en chef du site spécialisé d’informations CFNewsImmo, c’est que Bernard Arnault voulait cet immeuble… »
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