Impossible d’y échapper ? Alors qu’EDF pensait pouvoir tenir la cadence et fournir l’ensemble du pays en électricité si les Français faisaient de « petits gestes ».
Mais ce jeudi 13 octobre en Conseil Social et Economique de l’entreprise, Philippe Page le Mérour, secrétaire du comité, a déclaré qu’il ne voyait pas comment il serait possible de fournir les Français sans coupures cet hiver.
En plus de dire que « les capacités d’effacement ne suffiront pas », ce dernier a affirmé que même en cas d’hiver « normalement froid », les coupures seront inévitables.
Jusqu’alors EDF redoutait cette hypothèse seulement en cas d’hiver « très froid ». « Si nous avons un hiver normalement froid, ou très froid, nous ne pourrons pas nous passer de délestage », a-t-il ainsi déclaré.
L’option de coupures momentanées et ciblées géographiquement a déjà été évoquée par le gouvernement, mais jusqu’ici les délestages ne devaient intervenir qu’en cas d’hiver particulièrement rigoureux. Le climat social dans le pays, déjà glacial pour sa part, est venu aggraver encore un peu plus la situation déjà tendue dans les unités de production d’électricité. Alors que les ouvriers de la centrale EDF de Gravelines, dans le Nord, ont débuté une grève reconductible à compter de ce jeudi 13 octobre, la FNME, Fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT, a annoncé une grève élargie, en soutien aux grévistes des raffineries et en vu de réclamer des augmentations de salaires.
Cette grève toucherait déjà huit réacteurs nucléaires, donc trois réacteurs à Cruas (Ardèche), deux à Cattenom (Moselle), deux autres au Tricastin (Drôme) et un à Bugey (Ain).
Des coupures d’électricité risquent-elles d’avoir lieu dans votre région ?
RTE a mis en place un site web, MonEcoWatt.fr qui se présente comme une « météo de l’électricité » et permet d’évaluer la situation du réseau électrique aujourd’hui et dans les jours qui viennent. La carte offre plusieurs échelles (France métropolitaine mais aussi région ou département) et un code couleur. S’il est vert, la situation est jugée « normale ». En orange, le système électrique est jugé « tendu » et des « écogestes » sont les bienvenus. En rouge, le système électrique est « très tendu ». Des coupures sont inévitables si la consommation ne baisse pas.
Paris, Lyon, Marseille… Quelles sont les villes à risque de coupure d’électricité ?
Si on sait que les grandes métropoles sont particulièrement gourmandes en énergie, difficile dans le détail de déterminer les villes les plus exposées aux pannes et délestages. Du point de vue des installations (sites) et de la consommation, les données sont régionales. On apprend ainsi que la région Ile-de-France enregistrait la plus forte consommation en 2015 avec 29,8 millions de mégawattheures et 6,3 millions de sites, suivie de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 23,9 millions de mégawattheures et 4,5 millions de sites et enfin par les régions PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-
En toute logique, les zones urbaines à forte concentration comme Paris, Lyon, Marseille et plusieurs autres villes sont les plus consommatrices et donc, peut-être, les plus exposées. La Bretagne vient s’ajouter à la liste, avec la Provence-Alpes-Côte d’Azur, « péninsule électrique » et donc territoire sensible.
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