Effectivement, à l’approche de l’élection présidentielle en France, le réseau social américain adapte sa stratégie de lutte contre la désinformation aux risques toujours plus grands de débordements, comme lors de la présidentielle américaine de 2020.
Mais le problème n’est pas Twitter, c’est « Dominion » qui est une société spécialisée dans le matériel et des logiciels de vote électronique. En effet, la Dominion Voting Systems Corporation, est une société spécialisée dans le matériel et des logiciels de vote électronique, qui a été pointée du doigt par les pro-Trump comme l’instrument du «vol» de l’élection présidentielle américaine de 2020 par Joe Biden.
Il se trouve que Gérald Darmanin a confié à cette société américaine Dominion (celle qui a coordonné la fraude aux USA) la compilation des résultats de l’élection présidentielle 2022 et des législatives.
Twitter anticipe donc les critiques qui vont (re)naître en cas de perturbations plus ou moins grave de l’élection présidentielle française à venir ? C’est en tout cas à 23 jours du premier tour du scrutin que le réseau social américain dévoile sa stratégie de lutte contre la désinformation et les manipulations électorales.
Les « tweets qui contiennent des informations fausses ou trompeuses sur les modalités de participation aux élections » seront notamment supprimés par le système de modération. Plus sensible, les messages « sapant la confiance dans l’élection ou dans ses résultats » sont autorisés mais seront labélisés. Autrement dit, un tweet dans lequel son auteur s’oppose à la victoire du candidat qui a obtenu le plus haut score ne sera pas supprimé, mais sera identifié comme trompeur à l’aide d’un label visible. Néanmoins, Twitter précise :
Les tweets labellisés dans le cadre de cette politique auront une visibilité réduite sur notre service »
Par ailleurs, des bandeaux de contexte sur l’élection seront mis en place, avec « des sources officielles, de confiance » et des vérificateurs. Twitter ne donne pas de précisions sur les noms de ces sources et fact-checkers.
Ce n’est pas la première fois que Twitter prend des dispositions pour apporter un minimum de contrôle à la diffusion de messages à caractère politique. En 2019, il avait interdit « la publicité par des médias affiliés à un Etat et les publicités délivrant des messages politiques », des actions de communications déjà prohibées par la loi française à l’approche d’une élection. Mais les scandales ces dernières années poussent les géants des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook à prendre des dispositions et à communiquer sur la bonne prise en compte des enjeux qui entourent la diffusion d’informations (diffusion manipulée et fausses informations) et les appels à contester les résultats d’un scrutin.
En 2018 notamment, le scandale de Cambridge Analytica avait révélé comment cette entreprise britannique avait utilisé les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook à leur insu pour mener des campagnes massives de publicité ciblée, afin d’influencer les électeurs britanniques et américains.
Plus récemment, depuis 2020, le candidat à sa réélection Donald Trump, qui était l’un des utilisateurs de Twitter les plus suivis avant d’être banni, est accusé d’avoir manipulé ses abonnés pendant la campagne présidentielle en leur laissant entendre que l’élection pourrait être truquée par les Démocrates. Des propos répétés qui ont conduit à l’assaut du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2011, faisant 5 morts.
Tous ces évènements ont amené de nombreux pays à critiquer l’attitude de Twitter et Facebook, accusés de laxisme dans la lutte contre les fausses informations et la haine en ligne, sous prétexte de défendre une liberté d’expression quasi-totale.