Une étude scientifique et historique menée par l’université Duke de Caroline du Nord vient de démontrer que les femmes étaient plus résistantes que les hommes face à la famine et à la maladie. Comme l’écrit le Guardian qui relaie cette étude : “Les scientifiques confirment ce que les femmes ont toujours su : les hommes sont en fait le sexe faible”.
On sait que, de façon générale, les femmes ont une espérance de vie supérieure aux hommes, même si cet avantage semble avoir tendance à diminuer peut-être du fait que celles-là ont tendance à adopter les mauvaises habitudes de ceux-ci, tels l’usage immodéré du tabac et de l’alcool. Mais cette étude s’est intéressée aux situations de crise. Titrée “Les femmes vivent plus longtemps que les hommes même durant les famines sévères et les épidémies”, elle remonte 250 ans en arrière et étudie les taux de survie de plusieurs populations confrontées à des épisodes dramatiques, parmi lesquelles les travailleurs et ex-esclaves à Trinidad et aux États-Unis au début des années 1800, les victimes de famine en Suède, en Irlande et en Ukraine aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles ou les Islandais affectés par les épidémies de rougeole de 1846 et 1882.
Un coupable : la testostérone
Même si l’espérance de vie dans ces périodes tragiques était très faible, l’avantage féminin persiste : Ainsi entre 1820 et 1843, les ex-esclaves d’Amérique qui se sont réinstallés au Liberia ont connu un des plus forts taux de mortalité jamais recensés : 43 % de décès dans l’année suivant leur arrivée. Mais là aussi l‘espérance de vie – effroyablement basse – était de 1,68 an pour les garçons, et de 2,23 ans pour les filles.
Les participants à cette recherche concluent donc que, même si les facteurs sociaux ont certainement un rôle, “l’avantage de survie des femmes a des fondements biologiques fondamentaux” puisqu’il existe chez les tout-petits, à des âges où les facteurs sociaux n’ont qu’une faible influence.