Le magazine Capital vient de publier que « la plateforme numérique dédiée aux jeunes a demandé au tribunal de commerce de nommer un mandataire ad hoc. Déficitaire, la société a fermé plusieurs déclinaisons à l’international. »
En cadeau, le magazine balance aussi entre deux paragraphes, que ce média basé sur un positionnement écolo-rigolo, est en fait détenu par un duo milliardaire détenteur d’une compagnie pétrolière et dirigé par leur ami, un ancien banquier d’affaire chez Rothschild. Pour l’image écolo-rigolo de la plateforme d’ados c’est foutu. Il faudra changer le positionnement dès demain ou fermer le site en s’excusant.
Le directeur général de Konbini SAS s’appelle Irakli Lobzhanidze. C’est un ancien banquier d’affaires de Rothschild infiltrant Konbini avec le titre fictif de « directeur du développement », le temps, sans doute, de prendre ses marques avant d’éventrer la bête.
Personne ne va être heureux d’apprendre que la « très secrète famille Perrodo n’a même jamais annoncé ou confirmé être devenue le principal actionnaire de Konbini. Cet investissement a d’ailleurs été effectué de manière discrète via une holding luxembourgeoise baptisée Ommirep TMT Holdings, elle-même détenue par trois sociétés immatriculées aux Bahamas, Tchack Ltd, Annacha Ltd et Magny-Cours Ltd. Toutefois, selon les documents consultés par Capital, les bénéficiaires effectifs (c’est-à-dire ceux qui détiennent le capital et/ou le contrôle) de Ommirep TMT Holdings sont bel et bien François, Bertrand et Nathalie Perrodo, la fratrie qui détient Perenco. »
Konbini est donc officiellement un site média détenu par une compagnie pétrolière et plus particulièrement par les Perrodo, la famille la plus trouble du pays. En 2017, j’avais eu, malgré tout, la bonne intuition de poser cette question : Konbini est-il un nouvel organe de propagande pour laver le cerveau des plus jeunes ? J’attaquais avec une phrase simple : « Nous croirons vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu’il pense vraiment de Konbini. Dans Konbini. »
Mais reprenons l’analyse des manœuvres, selon les documents obtenus par Capital, « Konbini SAS a perdu 4,7 millions d’euros en 2018, terminant l’année avec des fonds propres négatifs de 2 millions d’euros. Parallèlement, le site a visiblement fait évoluer sa stratégie à l’international. Il avait ouvert des bureaux aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Suisse et au Nigéria. Les adresses web de ces sites montrent qu’ils sont désormais tous fermés. »
Ça c’est mignon. Le plus intéressant reste à venir. Selon, encore une fois, le magazine Capital, « depuis 2018, le principal actionnaire de Konbini est la famille Perrodo. Propriétaire de la compagnie pétrolière Perenco, cette famille est à la tête d’une fortune de 6 milliards d’euros, selon les estimations de Challenges. En pratique, les Perrodo ont acheté les actions Konbini détenues par le fonds Nextstage, et parallèlement souscrit à une augmentation de capital. L’un dans l’autre, ils ont investi au total 18,8 millions d’euros pour détenir 61,8% du capital à fin 2018, selon les documents consultés par Capital. Toujours en 2018, ils ont prêté 10 millions d’euros au site : 3 millions d’euros sous forme de prêt, plus 6,8 millions d’euros sous forme d’obligations convertibles en actions. Enfin, ils ont aussi prêté 1,5 million d’euros sous forme d’obligations à Ich Liebe Dich SAS, la holding personnelle des dirigeants-fondateurs de Konbini David Creuzot et Lucie Beudet. »
Voilà, vous venez de comprendre le montage et surtout vous venez de prendre une leçon pour savoir vous cacher fiscalement. L’important c’est que les lecteurs de Konbini, très jeunes, n’apprennent pas que leurs contenus écolo-rigolos est contrôlé par une compagnie pétrolière ainsi que par leur agent en interne, un ancien banquier de chez Rothschild. Pour tuer « le cool » rien de mieux. En fait, la seule question à se poser, c’est est-ce qu’un média contrôlé secrètement par une compagnie pétrolière, peut convaincre ses lecteurs d’être avant-gardiste et progressiste ? A titre personnel, je ne crois pas qu’un seul annonceur voudra demain collaborer publiquement avec une compagnie pétrolière et qu’entre temps un hashtag risque de naître, plus viral encore que ce média-pétro-écolo, à savoir, #boycottkonbini.