Ils auraient tous été missionnés dans une grande tentative de dissimulation. Plusieurs policiers, anciens policiers et proches de Jacques Bouthier, l’ex-PDG d’Assu 2000, sont soupçonnés d’avoir couvert, à diverses échelles, l’affaire ayant fait tomber l’ancien magnat des assurances, révèle Le Monde ce jeudi.
Incarcéré en mai, Jacques Bouthier est mis en examen pour « agression sexuelle sur mineure de moins de 15 ans, traite d’êtres humains, viols sur mineurs et une association de malfaiteurs en vue de commettre un enlèvement ou une séquestration en bande organisée ».
Dans ce dossier révélé par Le Monde, un ancien membre du GIGN, un ancien boxeur reconverti dans la sécurité privée, un policier de La Courneuve et un autre policier basé en Martinique seraient impliqués à des degrés divers.
Un ancien du GIGN, un ex-boxeur et un policier en service
Christian G., l’ancien membre du GIGN, et Philippe L., ex-boxeur, placés en détention provisoire, sont soupçonnés d’avoir suggéré à Freddy V., policier à La Courneuve, d’effectuer une sorte de surveillance d’une des plaignantes accusant Jacques Bouthier d’abus sexuels et l’ayant filmé avec une autre victime âgée de 14 ans.
L’ancien boxeur, reconverti dans la sécurité privée, a été mis en examen fin juin pour association de malfaiteurs, non-dénonciation d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et corruption active sur personne dépositaire de l’autorité publique.
D’après les informations du Monde, Freddy V., a demandé à trois de ses collègues de se rendre au domicile de la plaignante à plusieurs reprises jusque dans le Val-de-Marne, alors qu’ils exerçaient en Seine-Saint-Denis. L’objectif ? Partir à la poursuite de la jeune femme, menacée par Jacques Bouthier d’être expulsée au Maroc, son pays d’origine.
Placé en garde à vue fin juin, le policier assure que Philippe L. lui avait menti sur les raisons de sa mission, lui expliquant que la jeune fille, Nadia, issue « du monde de la nuit », livrait de la cocaïne et aurait dérobé le passeport d’un homme d’affaires. Il a été mis en examen début juillet pour « corruption passive » et « abus de confiance » et placé sous contrôle judiciaire. Il a interdiction d’exercer sa fonction de policier.
Contactée par l’AFP, l’avocate du policier mis en examen, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, a souligné que son client était « placé sous contrôle judiciaire ». « Il conteste avoir participé aux faits reprochés », a-t-elle déclaré, ajoutant: « il a été instrumentalisé par la personne qui lui a demandé son intervention ».
Des soupçons visant d’autres policiers
Freddy V. est également soupçonné d’avoir sollicité un de ses contacts basé en Martinique, un policier, qui a admis avoir consulté un fichier de police pour déterminer si elle avait porté plainte contre l’ex-PDG accusé d’abus.
Au total, huit personnes sont mises en examen dans ce dossier. Une enquête administrative a été demandée par Didier Lallement, le préfet de police de Paris, et confiée à l’Inspection générale de la police nationale. Elle vise Freddy V. et deux de ses collègues de son unité qui se sont rendus au domicile de la plaignante.
Toujours selon Le Monde, les enquêteurs dans l’affaire Jacques Bouthier soupçonnent d’autres policiers ou anciens policiers d’avoir joué un rôle trouble auprès de l’ex-PDG des assurances, qui se vantait d’avoir de « très bons amis » à la police.
Source : leparisien.fr