Ludovic Sarmento, plus connu sous le nom du photographe Jls Birdy, est un jeune artiste qui a toujours su provoquer notre curiosité avec beaucoup d’humour et surtout beaucoup d’amour. Sous son objectif, il offre un nouveau regard sur la sexualité contemporaine. Parfois étrange, parfois hilarante, parfois choquante. Bref, il fallait absolument qu’on en sache plus sur ce professionnel de l’imaginaire que Freud aurait volontiers choisit comme disciple…
Tu emmêles dans tes photos toujours le sexe et l’humour parce que selon toi l’un ne va pas sans l’autre ?
Pour moi il ne s’agit pas vraiment d’humour, ça serait plus le « bizarre » que j’essaie d’entremêler au sexe. Je pense que pour qu’une image soit intéressante il lui faut une part de bizarre, ou de laid, qu’il y ait du sexe ou pas. J’aime voir et photographier, ce que généralement on cache, sentir le lâcher prise, la sincérité, c’est à ce moment que l’instant devient photographie. Le beau ne m’intéresse pas. Un proverbe résume bien cela : « La beauté est à fleur de peau, mais la laideur va jusqu’à l’os. »
On s’est permis de te présenter comme le Terry Richardson français, j’imagine que ce n’était pas une insulte pour toi ?
Pas du tout, c’est même un compliment. J’aime son travail, il a marqué par son style la photographie. Quand on voit une de ses photos, on sait que c’est lui.
Des transsexuels, plus d’une centaine de filles, de garçons ou de transgenres sont déjà passés devant ton objectif, qu’en retires-tu ?
Ce que je retiens de toutes ces séances, ce sont les rencontres. Elles sont généralement rapides (un shoot dure environ 2 heures) et intenses comme un rêve en pleine journée. J’ai rencontré des gens très différents, je suis resté très proche de certains que je n’aurais jamais rencontrés autrement.
Y a-t-il une photo qui a changé ta vie ? Et si oui comment ?
Il y a mes premières images, argentiques noir et blanc que je gardais pour moi. Un jour j’ai trouvé la personne à qui j’avais envie de les montrer sans peur de son jugement. Elle les a regardées, a fermé mon dossier en me disant c’est ça ton histoire. J’étais à l’époque directeur artistique en agence de pub et je ne pensais pas du tout que la photo prendrait autant de place dans ma vie aujourd’hui. Il y a une photo qui a changé ma vie, celle de mon fils Albert sur mon avant-bras, maintenant que quelqu’un m’appelle papa, ca change pas mal la vie.
Y a-t-il une image que tu gardes toujours en mémoire pour une raison connue ou inconnue ?
Oui il y en a une, l’image d’un drame que j’ai vécu quand j’étais très jeune et que j’aimerais reproduire un jour, faire de cette image une photo.
Qui admires-tu le plus et pourquoi ?
Je n’aime pas le verbe admirer, pour moi admirer s’associe à « ressembler à… » et ça ne m’intéresse pas. Admirer c’est se placer en spectateur inactif et passif, ce n’est pas dans mon caractère. Je n’admire que ce à quoi je ne peux pas ressembler, un paysage, un coucher de soleil. Pour le reste, j’aime.
La personne sur Facebook que tu aimes le plus ?
Mon Robin si j’étais Batman, ou mon Batman si j’étais Robin. Mon ami Francois Icart, j’aime ses photos culinaires dans les restaurants qu’il découvre à Paris.
Le compte Twitter que tu préfères ?
J’ai un compte Twitter mais je ne m’en sers pas du tout.
Le Tumblr que tu as honte de regarder ?
Je ne regarde rien qui génère chez moi de la honte, je ne vois pas de quoi tu parles.
Ton photographe favori ?
Il n’y en a pas qu’un ! Mes préférés sont Guy Bourdin et Helmut Newton pour la mode, James Nachtwey pour le photoreportage.
Le site internet qui t’inspire le plus ?
Je regarde beaucoup d’images via les tumblr et ensuite je fais ma petite cuisine au fond de mon crâne, mais je reste très attaché au livre. Ce sont plus les livres qui m’inspirent finalement.
L’émission de télé qui te console ?
Thalassa ! Quand je regarde cette émission à Paris j’ai l’impression d’être moins loin de chez moi (la côte Aquitaine).
Ta vidéo préférée ?
Plus qu’une vidéo un film préféré, ca serait « Les choses de la vie » de Claude Sautet. Avec Romy Schneider, extraordinaire de beauté et Michel Piccoli, tous deux sur un vélo, la plus belle scène du cinéma français, accompagné par la musique de Philippe Sarde. Un vrai moment.
Ton clip favori ?
Sans hésiter le clip d’Alain Baschung « La nuit je mens » réalisé par Jacques Audiard avec à l’époque sa future femme Chloé Mons que j’ai eu la chance de photographier depuis.
L’acteur que tu préfères ?
Reda Kateb. Je l’ai découvert dans le film « Un prophète » de Jacques Audiard et tout de suite je l’ai trouvé incroyable. Une super « gueule », un jeu physique et instinctif. Il y a aussi un acteur que j’aime beaucoup, Dimitri Storoge, charismatique et habité, il me fait penser à cet immense acteur qu’était Patrick Dewaere.
L’actrice que tu désires ?
Alors pour les actrices que je désire « photographier », j’adorerais une séance avec Juliette Binoche, Charlotte Rampling et Kristin Scott Thomas. Trois actrices et artistes formidables. Et pour ce qui est du fantasme, Monica Bellucci , La « femme italienne sublime ». On a envie qu’elle vous serve un plat de pâtes maison seulement vêtue d’une paire de Sergio Rossi.
Et dernière question, as-tu le droit de nous dévoiler ici ton prochain projet photographique ?
Pour ce qui est de mon futur projet photographique, je vais faire plus d’images en extérieur. Je viens par exemple de shooter la fameuse Liz Earls, (« Days of the Cougar » Chez Taschen ) dans un appartement lors de sa venue à Paris. Un exercice très intéressant, loin de mon fond blanc…