Les témoignages se poursuivent contre Patrick Poivre d’Arvor. Après la plainte de Florence Porcel en février 2021, plus de 20 autres femmes ont déposé plainte contre le journaliste. Interviewées par Mediapart, les victimes présumées accusent l’ancien présentateur du JT de 20h de TF1 de viol ou d’agression sexuelle. Certaines ont accepté de témoigner à visage découvert, tandis que d’autres ont préféré conserver l’anonymat, de crainte de représailles. Et ce lundi 19 septembre, l’enquête a pris une nouvelle tournure. Comme l’a dévoilé Libération, deux plaintes pour viol et agressions sexuelles ont été déposées contre le journaliste. Une troisième victime présumée a adressé un signalement au procureur de la République chargé de la deuxième enquête préliminaire du dossier. Parmi les plaignantes, l’on retrouve le témoignage de l’écrivaine Bénédicte Martin.
C’est en décembre 2021 que Libération a obtenu le témoignage de la plaignante. Âgée de 44 ans, l’écrivaine a déposé plainte contre PPDA le 12 septembre pour une agression sexuelle qui aurait eue lieu dans le bureau du journaliste en novembre 2003. Elle a expliqué qu’à l’âge de 24 ans, elle venait de déposer un manuscrit de nouvelles érotiques aux éditions Flammarion, où Frédéric Beigbeder travaillait en tant qu’éditeur. En novembre, Bénédicte Martin est retournée chez TF1 où elle a rencontré Patrick Poivre d’Arvor, qui aurait fait une surprenante comparaison avec sa fille Solenn, qui souffrait d’anorexie mentale. Il aurait ensuite tenté de l’agresser sexuellement en lui faisant une clé de bras.
Un “sermon dédramatisant”
Dans son témoignage, Bénédicte Martin a expliqué qu’elle est retournée chez Flammarion quelques jours plus tard. “PPDA est fou…”, aurait-elle dit à Frédéric Beigbeder, en racontant son récit. “C’est normal, tu es une fille”, lui aurait répondu l’écrivain. Une réaction qui a “estomaquée” la plaignante. Toujours selon le récit de Bénédicte Martin, Michel Houellebecq serait entré dans le bureau au même moment, intrigué par la situation. “Il se passe que PPDA a essayé de sauter Bénédicte”, lui aurait expliqué Frédéric Beigbeder. “Rien ne change alors”, aurait répondu Houellebecq.
Bénédicte Martin aurait ensuite subi un “petit sermon dédramatisant » de la part de l’éditeur. “Oui, bon, mais il est comme ça, Patrick, tout le monde le sait. Tu t’attendais à quoi ? Si tu veux écrire, il y a des passages obligés… Toutes les jeunes filles y sont passées. Ton livre marche très bien. De quoi tu te plains ?”, aurait déclaré l’ancien directeur littéraire de Flammarion. Frédéric Beigbeder et son attachée de presse ont été sollicités par Libération pour réagir aux déclarations de Bénédicte Martin, mais n’ont pas répondu.
Source : Voici