En juillet 2011, dans une tribune publiée dans le journal le Monde, François Durpaire, 51 ans, historien des États-Unis, posait la question en pleine affaire DSK : « Faut-il être nécessairement vertueux pour être reconnu comme victime d’une agression sexuelle ? » Il ajoutait : « Vous pouvez même avoir cherché à profiter financièrement d’une odieuse agression — c’est ce que laisserait penser un appel téléphonique passé au lendemain des faits (au Sofitel de New York) — et avoir réellement subi cette agression. »
C’est deux mois avant la parution de cette tribune, en 2011, que se seraient produits les faits dénoncés par une jeune femme dans une plainte le visant. Cette figure connue des téléspectateurs de BFMTV, où il intervient régulièrement en tant que « consultant États-Unis » a été mise en examen ce jeudi 1er septembre pour viol et placé sous contrôle judiciaire.
Les faits se seraient déroulés dans son appartement de la rue de la Roquette (Paris XIe). L’historien et la jeune femme, aujourd’hui âgée de 39 ans, auraient entretenu une brève relation. C’est alors qu’elle venait chercher des explications qu’elle raconte qu’elle a été violée. L’histoire reste enfouie jusqu’en 2020. Les deux ex-amants se retrouvent et reparlent de cet événement. Selon nos informations, ils se seraient alors mis d’accord sur une transaction financière… À l’américaine !
« Il a confiance dans la justice »
La somme convenue : 60 000 euros avec 5 000 euros versés immédiatement. Mais la solution ne plaît pas à la trentenaire qui se ravise et dépose plainte. Le parquet de Paris ouvre une enquête confiée au 2e district de police judiciaire (DPJ). François Durpaire est convoqué ce mardi pour être placé en garde à vue.
Devant les enquêteurs, il a parlé mais a souhaité conserver le silence lors de son interrogatoire de première comparution devant les magistrats instructeurs, qui ont décidé de le placer sous contrôle judiciaire, sans le cautionnement que demandait le parquet.
« C’est le signe que la justice a aussi confiance en lui et dans ses garanties de représentation et que les juges vont instruire à charge et à décharge », note Me Dorothée Bisaccia-Bernstein, qui assiste l’historien. L’avocate ajoute : « Cela faisait quelques mois qu’il entendait parler d’accusations, cette ouverture d’information judiciaire l’a rassuré, cela lui permet de connaître les accusations qui sont portées contre lui. Cela permettra la manifestation de la vérité. M. Durpaire livrera ses explications lors de l’interrogatoire sur le fond qui interviendra dans quelques semaines. »
Source : leparisien.fr