Éprouvé par la crise sanitaire et avec l’élection présidentielle de 2022 en perspective, Emmanuel Macron n’a que faire des états généraux de la laïcité, organisés par Marlène Schiappa alors que la loi « séparatisme », sous le feu des critiques, est en discussion au Parlement. « Les Français s’en fichent et moi aussi. Il y a une loi, il faut l’appliquer », aurait lancé le président de la République ce mercredi 21 avril, lors d’un nouveau Conseil des ministres, cité par BFMTV. Et d’ajouter, recadrant davantage la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté: « On n’a pas besoin de colloque, de forum ou de je ne sais quoi. Si c’est pour regarder le film de Caroline Fourest sur Tariq Ramadan, on l’a déjà vu, on a bien compris ! »
Une réprimande sans doute importante pour le chef de l’État, qui, de ce fait, calme le zèle de la ministre. Ce mardi 20 avril, Marlène Schiappa a annoncé le lancement d’états généraux de la laïcité, qui dureront jusqu’à l’été 2021. Et ce, sans en avertir le locataire de l’Élysée au préalable, toujours d’après la chaîne d’information en continu. « Le Président a toujours été clair sur le fait que sa priorité est l’application de la loi que la majorité a fait voter et la formation de tous à la laïcité », avance l’intéressée auprès de nos confrères. « Je suis la feuille de route que le président de la République et le Premier ministre m’ont donnée. »
Ses initiatives ne font pas l’unanimité
Elle est certainement accoutumée au caractère exigeant du président de la République, qui ne se prive jamais de recadrer ses ministres et collaborateurs. Au mois de mars 2020, Marlène Schiappa a subi son courroux lorsqu’elle a évoqué la Journée internationale des droits des femmes lors d’un autre Conseil des ministres. Emmanuel Macron, coupant court à sa prise de parole, l’a invitée à « revenir la semaine prochaine pour une présentation qui correspond à [ses] attentes. » Ses initiatives peinent aussi à convaincre les anonymes. Habituée aux critiques – et même aux polémiques – Marlène Schiappa a vu son projet de Quartiers sans relous (qui tend à contrer le fléau du harcèlement de rue) vivement raillé sur les réseaux sociaux.
Source : Gala