Du glyphosate a été découvert dans tous les aliments testés pour enfants à base d’avoine

Réfléchissez-y : Le glyphosate, comme de nombreux autres produits au cours de l’histoire, a été approuvé pour une utilisation à grande échelle malgré une pléthore de données scientifiques montrant clairement à quel point il est nocif pour la santé humaine, animale et environnementale.
De nombreuses régions interdisent désormais ce produit.
Où peut-on voir l’approbation de produits basés sur la science des entreprises alors que la science qui remet en question ces produits reste ignorée par les médias et les gouvernements ?

Des niveaux significatifs de glyphosate, un produit chimique désherbant, ont été trouvés dans tous les échantillons dérivés de l’avoine qui ont été échantillonnés par l’Environmental Working Group (EGW), une organisation de santé publique.

Le rapport, publié en 2018, a été publié par Olga Naidenko, Ph.D., conseillère scientifique principale et Alexis Temkin, Ph.D., toxicologue. Ils expliquent, « de grandes entreprises alimentaires comme General Mills continuent de vendre des céréales populaires pour le petit-déjeuner des enfants et d’autres aliments contaminés par des niveaux troublants de glyphosate, l’ingrédient cancérigène de l’herbicide Roundup. Le désherbant, produit par Bayer-Monsanto, a été détecté dans les 21 céréales et snacks à base d’avoine échantillonnés lors d’une nouvelle série de tests commandés par l’Environmental Working Group. »

Les tests ont détecté du glyphosate dans les 28 échantillons de produits fabriqués avec de l’avoine cultivée de manière conventionnelle. Tous les échantillons, sauf deux, présentaient des niveaux de glyphosate supérieurs au seuil de 160 parties par milliard (ppb) fixé par l’EWG.

Selon l’EWG, « les produits testés par Anresco Laboratories à San Francisco comprennent 10 échantillons de différents types de Cheerios de General Mills et 18 échantillons de différents produits de la marque Quaker de PepsiCo, notamment des flocons d’avoine instantanés, des céréales pour le petit-déjeuner et des barres de collation. Le niveau le plus élevé de glyphosate trouvé par le laboratoire était de 2 837 ppb dans les céréales pour petit-déjeuner Quaker Oatmeal Squares, soit près de 18 fois plus que le point de référence de l’EWG pour la santé des enfants. »

Vous pouvez consulter les résultats complets des tests et chaque produit testé, ici.

En avril 2018, des courriels internes obtenus de la Food and Drug Administration (FDA) ont montré que les scientifiques trouvaient du glyphosate sur un large éventail d’aliments de consommation courante, au point qu’ils avaient du mal à identifier un aliment sans la présence du produit chimique.

Bien que Quaker et General Mills aient déclaré qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter étant donné que leurs produits respectent les normes légales, il existe une pléthore de documents suggérant qu’aucune quantité de glyphosate ingérée n’est sans danger.

« On croit généralement que le Roundup est l’un des pesticides les plus sûrs… Malgré sa réputation, le Roundup était de loin le plus toxique des herbicides et insecticides testés. Cette incohérence entre les faits scientifiques et les affirmations des industriels peut être attribuée à d’énormes intérêts économiques, dont on a constaté qu’ils falsifiaient les évaluations des risques sanitaires et retardaient les décisions en matière de politique de santé. »

R Mesnage (et al., Biomedical Research International, 2014, article ID : 179691

Ces conclusions particulières de l’EWG sont intervenues après une décision historique d’un tribunal de San Francisco qui a condamné Monsanto (aujourd’hui Bayer) à verser 289 millions de dollars de dommages et intérêts à Dewayne Johnson, qui était à l’époque un ancien gardien d’école de 46 ans. Le jury a estimé que le désherbant Roundup avait causé le cancer de Johnson et qu’il n’avait pas réussi à le mettre en garde contre les risques sanitaires liés à son exposition.

En 2020, le New York Times a rapporté que la société avait déboursé 10 milliards de dollars pour couvrir environ 95 000 cas.

C’est pourquoi l’EWG et d’autres groupes soucieux de la santé plaident en faveur des aliments biologiques. Les tests ont toujours montré une réduction significative des substances nocives, comme le glyphosate, dans les aliments biologiques. Dans de nombreux cas, aucune trace de ces substances ne peut être trouvée dans les aliments biologiques, mais dans certains cas, elles le sont.

En 2019, une étude publiée dans la revue Environmental Research a révélé qu’une alimentation biologique réduisait significativement les niveaux de pesticides chez les enfants et les adultes. Leur urine a été utilisée pour mesurer les niveaux de pesticides et en seulement une semaine, les niveaux de pesticides ont chuté de 60 pour cent. D’autres études ont constaté une réduction de 90 %.

Les baisses les plus importantes ont été observées dans une catégorie de pesticides neurotoxiques appelés organophosphates. Cette classe comprend le chlorpyrifos, un pesticide hautement toxique lié à l’augmentation des taux d’autisme, aux difficultés d’apprentissage et à la réduction du QI chez les enfants. Les organophosphates sont si nocifs pour le développement du cerveau des enfants que les scientifiques ont demandé leur interdiction totale.

Une étude publiée dans le British Journal of Nutrition met en évidence une différence significative dans le contenu nutritionnel des aliments biologiques par rapport aux aliments non biologiques.

De nombreuses substances que nous pulvérisons aujourd’hui sur nos aliments ont été initialement développées comme gaz neurotoxiques pour la guerre chimique. Elles sont liées à une grande variété de maladies, du cancer à la maladie d’Alzheimer, en passant par la maladie de Parkinson, les maladies du foie et plusieurs autres.

C’est pourquoi il n’est pas surprenant qu’une consommation d’aliments biologiques exempts de pesticides soit fortement corrélée à une réduction spectaculaire du risque de cancer, selon une étude publiée en 2018 dans une revue de l’American Medical Association. L’étude observationnelle menée par une équipe de scientifiques du gouvernement français a suivi le régime alimentaire de près de 69 000 personnes. Quatre ans plus tard, celles qui consommaient le plus d’aliments biologiques avaient 25 % de risques en moins de développer un cancer. Bien sûr, l’étude comporte de nombreuses limites et d’autres facteurs qui pourraient expliquer pourquoi le groupe biologique a connu moins de cas de cancer.

Il y a tellement d’exemples de produits approuvés pour une utilisation massive qui n’auraient pas dû l’être. Il existe d’innombrables exemples de corruption et de collusion entre les gouvernements, les agences fédérales de réglementation sanitaire et les entreprises qui fabriquent ces produits. Les données scientifiques remettant en cause la sécurité de ces produits ont longtemps été ignorées, tandis que les données scientifiques de l’industrie qui prétendent que ces produits sont totalement sûrs et inoffensifs pour la santé humaine et l’environnement ont été utilisées pour leur approbation.

Au fil des ans, les employés d’agences sanitaires, comme les Centres de contrôle des maladies (CDC), ont également insisté sur ce point. Par exemple, en 2016, un groupe de plus d’une douzaine de scientifiques de haut niveau a déposé une plainte éthique alléguant que l’agence fédérale est influencée par des intérêts corporatifs et politiques. Ils se sont baptisés SPIDER. Scientists Preserving Integrity, Diligence and Ethics in Research (scientifiques préservant l’intégrité, la diligence et l’éthique dans la recherche).

Ils ont déclaré,

« Nous sommes un groupe de scientifiques du CDC très préoccupés par l’état actuel de l’éthique au sein de notre agence. Il semble que notre mission soit influencée et façonnée par des parties extérieures et des intérêts malhonnêtes. Il semble que notre mission et l’intention du Congrès pour notre agence soient contournées par certains de nos dirigeants. Ce qui nous préoccupe le plus, c’est que cela devient la norme et non l’exception rare. Certains hauts responsables du CDC sont clairement conscients de ces comportements et les tolèrent même. D’autres le voient et détournent le regard. Certains membres du personnel sont intimidés et font pression pour faire des choses qu’ils jugent maintenant incorrectes.

Nous avons des représentants de toute l’agence qui sont témoins de ce comportement inacceptable. Il se produit à tous les niveaux et dans toutes nos unités respectives. Ces pratiques douteuses et contraires à l’éthique menacent de saper notre crédibilité et notre réputation de leader de confiance en matière de santé publique. »

Il est bon de voir que le glyphosate est maintenant interdit dans de multiples pays et villes. Par exemple, depuis le 1er janvier 2022, la vente et l’utilisation domestique de 39 pesticides, pour un total de plus de 100 produits distincts, sont illégales dans la ville de Montréal. Cela inclut les produits qui contiennent du glyphosate.

En 2021, Bayer a annoncé qu’elle cessera de vendre le Roundup pour usage domestique en 2023 sur le marché américain de la maison et du jardin.

Il est regrettable que nous ayons dû attendre des décennies pour que ces initiatives portent sur quelque chose qui semble évident depuis longtemps. Combien d’autres produits clairement nocifs pour la santé humaine et environnementale ont été approuvés par les gouvernements ? Des milliards de livres de glyphosate ont été pulvérisées sur notre planète. Quel type d’espèce intelligente ferait une telle chose ?

Source : The Pulse