Une heure et cinquante-deux minutes, et pas un mot sur le climat. On devrait prendre l’habitude. Je n’y arrive pas. Dans l’ordre, le dernier show présidentiel, auquel TF1 a complaisamment ouvert son antenne, a traité du Covid, de la zemmourologie (immigration, sécurité, prénoms) et du pouvoir d’achat, ainsi que de Joséphine Baker, et surtout, surtout, de lui-même, Macron Emmanuel, ses états d’âme, ses doutes, ses « regret. Mais sur le climat, pas un mot.
Pas un mot non plus sur Jean-Michel Trogneux. Comment ? Vous ne connaissez pas Jean-Michel Trogneux ? Il est temps de vous affranchir. Naïfs que vous êtes ! C’est le vrai nom de Brigitte Macron. Oui, car Brigitte Macron, en réalité, est un homme. Prénommé Jean-Michel. Jean-Michel Trogneux. Oui, car Brigitte Macron est son frère. D’ailleurs, son frère, Jean-Michel Trogneux, où est-il passé ?
Installez-vous et préparez le pop corn : la sale, la poisseuse, l’absurde rumeur, vient d’apparaître. Sur Twitter, le mot-dièse #JeanMichelTrogneux s’est hissé ces derniers jours en tête des tendances. Supprimé des tendances par la modération de Twitter, il s’est transformé en #JeanMichelTrognieux (avec un « i »), qui régnait encore la nuit dernière, et a lui aussi disparu ce matin, au bénéfice du plus neutre #Brigitte.
D’où vient la rumeur ? Par où est-elle passée ? Deux médias sérieux, Numérama et Libération, ont comme d’habitude enquêté. Leurs enquêtes sont en accès libre. Lisez-les. Sur le chemin de la rumeur, on trouve des comptes par ailleurs vecteurs des thèses d’extrême droite, et des intox antivax. Comme par hasard, on y retrouve aussi le site d’un certain Alain Soral. Tiens, ça faisait longtemps… Bref, Brigitte Macron envisage de porter plainte.
Quel rapport avec le show de TF1 ? On n’imagine pas Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin posant à Macron la sale question. Certes non, d’autant que l’émission a été enregistrée plusieurs jours à l’avance, alors que la rumeur n’avait pas encore émergé. Mais tout de même, la rumeur et l’opération de com’ sont liées. De la même manière que les mensonges initiaux du gouvernement sur les masques ont nourri le complotisme antivax à la Hold-up, que le long mensonge d’État sur le chlordécone a nourri la méfiance antigouvernementale aux Antilles, l’insolente et cynique coproduction TF1 / Élysée (notamment sur le thème « mais non, il n’est pas candidat ») nourrit, en souterrain, les plus folles rumeurs. Cette communication contrôlée, bétonnée, et la folie souterraine, sont complémentaires, complices, et au final alliées. Elles dansent ensemble un infernal tango.
Source : arretsurimages.net