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Pourquoi lui ?
Pour avoir une preuve définitive que tout ce qui se dit la nuit ne tient pas le jour. Après avoir gagné des millions Hubert Boukobza, ancien patron des Bains Douches, vit aujourd’hui dans un deux pièces et ne reçoit que 750 euros de retraite par mois. Loin des 5 grammes de cocaïne mensuels et des tours du monde en jet privé.
Pour l’hisoire, en 1986, Hubert Boukobza, restaurateur dans le quartier Saint-Michel, rachète les Bains Douches, rue du Bourg-l’Abbé, au coeur du Marais. Très vite, ce club devient la plus célèbre boîte de nuit du monde. Le temple des années 80-90. S’y engouffrent les stars, l’argent, la création, le sexe, l’amour, et la première drogue de ces nuits blanches : la cocaïne. Multimillionnaire et toxicomane, » Hubert » devient l’ami de toutes les gloires, de Los Angeles à la Riviera, de New York à l’île Moustique. Dans un luxe inouï, une fantaisie féroce, un appétit de tout, il ouvre dix affaires, avec Robert De Niro, avec Jean-Luc Delarue, traite avec Mohamed al-Fayed… Des Mémoires souvent désopilants, sans fard, teintés d’enfance et d’indécence, où défilent sur le vif Jack Nicholson, Annie Lennox, Naomi Campbell et toutes les tops de l’époque, U2, Prince, David Bowie, Leonardo DiCaprio, le couple Lacroix, Azzedine Alaïa, Grace Jones, les Guetta… et des milliers d’inconnus passionnants. Cette tribu eighties légendaire a été sa famille. Aujourd’hui, seul, drôle, sincère et pauvre, Hubert se souvient d’un monde d’avant la crise, qui a fait de Paris et de la vie une fête, la dernière fête du siècle et d’un millénaire.
Où le lire ?
Seul, chez soi, ça évite de se réveiller avec la gueule de bois.
Le passage à retenir par cœur ?
« J’en étais à cinq grammes par jour, soit 300 euros. Je me laissais bercer par un fleuve continu d’images télévisuelles. Tourbillon mou, mou. Je sentais la chaleur de mon corps sous le souffle délicieux de la clim ou du large, l’instant présent s’étirait à l’infini jusqu’à devenir une journée, des journées. La nuit durait longtemps, ou quelques minutes. Cette volonté, cette sensation de se laisser choir entièrement, j’imagine que certains surmenés ont pu les éprouver, ou bien ceux que la vie a trop frappés. La plupart y résistent ou s’offrent un profond moment d’abandon à l’amorce d’un vendredi soir jusqu’au lundi matin, avant de remonter à la surface… Moi, j’ai laissé faire, j’avais encaissé trop de sales coups. La main noire m’a envahi, quasi maternelle. Je me suis coulé au fond de moi, au niveau des besoins primaux. Un gros pigeon, qu’on a fini de plumer. Un bébé de cent trente kilos. »
A qui l’offrir ?
Aux fans de « Mémoire d’un jeune homme chic » d’Alain Pacadis et « Bel de nuit, Gérald Nanty » d’Elisabeth Quin.

« Dix mille et une nuits » d’Hubert Boukobza, avec Jean-François Kervéan, Ed. Robert Laffont, 298 pages, 20 €.