« Avant de s’indigner il faut essayer de comprendre ce qui se passe »
Anne-Laure Bonnel, réalisatrice et reporter de guerre.
Lavrov cite le travail de la journaliste Anne-Laure Bonnel reporter de guerre. C’est une perche tendue à Macron, si celui-ci reconnait ces violences faites aux populations civiles du Donbass, on peut envisager une sortie de crise honorable pour la Russie.
Et voici le reportage d’Anne-Laure Bonnel : Donbass, lien Youtube pas encore censuré :
https://www.youtube.com/watch?v=fAo81bUOIb8
Plus récemment, la journaliste Anne-Laure Bonnel est intervenue sur CNews, le 1er mars, pour dénoncer les frappes ukrainiennes sur la population russophone du Donbass. Allant jusqu’à mentionner « des crimes contre l’humanité ».
« La Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur », a déclaré Emmanuel Macron le mercredi 2 mars lors d’une allocution télévisée. Moscou a très vite réagi par le biais de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, accusant le président de censurer une journaliste française : « Elle, qui s’est rendue au Donbass, a publié ses observations […] et a appelé les Occidentaux à regarder la vérité en face. Elle n’a pas eu le droit de faire cette publication mais son commentaire est disponible sur internet, donc je vous invite à prendre connaissance des faits ». Il fait ici allusion aux tweets de la journaliste française, supprimés par la plateforme.
Mais Anne-Laure Bonnel s’est surtout fait remarquer lors de son passage sur Cnews rappelant que le conflit dans le Donbass dure depuis huit ans. Elle a ensuite déclaré « que la population ukrainienne russophone du Donbass a été ciblée par son propre gouvernement. Elle a été bombardée par le gouvernement de Kiev ». Affirmant que de là où elle se trouvait les « exactions sont ukrainiennes ». Elle a aussi mentionné 13 000 morts depuis 2014.
Après son passage sur CNews, l’engouement a été énorme sur les réseaux sociaux, propageant la fausse rumeur de la suspension de son compte. Ce qui lui est principalement reproché est son manque de partialité, notamment dans son documentaire de 2016.
Le correspondant du Monde en Russie, Benoît Vitkine lui reproche de n’avoir été que vers les séparatistes pro-Russes. « Elle était trimballée dans les territoires séparatistes par… des responsables de ces mêmes territoires. C’est eux que l’on entendait, dans le film, poser des questions aux témoins, pas la journaliste ». Elle s’en défend auprès de CheckNews en affirmant avoir fait « une demande à Kiev pour me rendre dans le Donbass, mais ils avaient bloqué l’accès à la zone insurgée aux journalistes. J’ai appris ensuite que j’étais interdite de territoire pendant dix ans pour avoir filmé l’autre côté ».
Autre problème : elle affirme que 13 000 victimes ont été comptabilisées dans le Donbass depuis le début du conflit en 2014. En effet d’après le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) le nombre de victimes est bien établi à 13 000, mais il est nécessaire de le détailler. Selon l’ONU on dénombrerait « au moins 3 350 civils, environ 4 100 membres des forces ukrainiennes et environ 5 650 membres de groupes armées pro-Russes ». La majorité d’entre eux n’était donc pas des civils. Des exactions ont été commises des deux côtés, ce qui est malheureusement souvent le cas lors d’un conflit armé. La Cour Pénale Internationale à néanmoins ouvert une enquête…Mouais.