Zoé Sagan : On commence par la question la plus difficile. L’amour c’est quoi pour toi ?
Alexandra de Taddeo : L’amour, c’est la force qui unit deux personnes et les fait se sentir invincibles. C’est aussi ce que j’ai le plus voulu, avec le plus de constance, d’aussi longtemps que je me souvienne.
z/S : Pourquoi selon toi plus personne dans la société ne parle d’amour ?
AdT : Je pense qu’il y a une ambiguïté ici. Je remarque que les gens épiloguent sur les petits sentiments, les relations sexuelles, les lubies et flirts éphémères – sans doute parce qu’ils rendent un peu moins fades nos vies tristes et monotones, mais c’est vrai qu’on ne parle plus beaucoup d’Amour… Peut être que les gens désespèrent d’aimer, et d’être aimés; peut être qu’ils se l’interdisent – les récits négatifs : abus, violences, trahisons…. ont la côte et ça n’aide pas; peut être que les gens ont cessé de prendre l’amour au sérieux, comme ils ont cessé de prendre l’art au sérieux; sans doute aussi, la culture bourgeoise qui infuse notre société a un impact : les gens privilégient le confort, la sécurité, la prudence et ont peur de vivre de grandes aventures…
Mon avis sur cette tendance à l’invisibilisation voire au rejet de l’amour dans notre société, c’est que c’est de la merde.
z/S : Est-ce que « l’Amant » de Marguerite Duras est au 20e siècle ce que « L’amour » d’Alexandra De Taddeo est au 21e siècle ?
AdT : Ma source d’inspiration principale pour la création de ce livre n’est pas l’oeuvre de Duras (oeuvre qui m’est globalement peu familière), mais celle de Tracey Emin.
Quand Emin a créé « Everyone I ever slept with » et « Tracey Emin CV », j’avais 4 ans.
Quand elle a fait « My bed », j’en avais 7.
J’ai découvert cette artiste quand j’avais 26-28 ans, peut-être. J’ai presque tout oublié de ce que j’ai vu ou lu à cette époque, mais je n’ai jamais oublié l’art d’Emin. C’est fort, bouleversant, trivial – d’une certaine façon, radical – aussi, même après plusieurs décennies.
J ’ai écrit ce livre de mes 30 à mes 32 ans avec la conviction qu’une oeuvre sincère, basée sur la vie intime de son auteur, pouvait avoir un puissant impact sur d’autres personnes, comme l’oeuvre d’Emin en a eu sur moi. Elle a inspiré beaucoup de caractéristiques de « L’Amour » : le thème, la structure, l’intention.
z/S : Comment on arrive à écrire ce qu’on a finalement jamais osé dire ?
AdT : C’est beaucoup plus facile pour moi de m’exprimer à l’écrit qu’à l’oral. A l’écrit, le rapport à l’autre est indirect. J’ai réussi à exprimer ce que je n’avais jamais osé dire parce que je l’ai fait en me disant que personne ne lirait ce que j’étais en train d’écrire.
z/S : Tu abordes l’amour de façon provocante comme si aujourd’hui il était finalement plus transgressif de parler d’amour que de pornographie ?
Adt : L’amour est moins accessible que la pornographie, donc peut être plus dérangeant. J’ai aussi une vision assez extrême de l’amour, une vision qui n’est pas particulièrement novatrice, mais qui est loin, très loin d’être partagée par tout le monde.
A la fin du livre, il y a un chapitre qui a fait l’objet de beaucoup de discussions avec les éditeurs – en général, on me disait : « Alexandra a trouvé l’amour, elle devrait être apaisée, elle ne devrait pas être en colère ». Je ne suis pas d’accord avec cette analyse. Je pense que l’amour est un sentiment extrême et qu’en se laissant aller à lui, on s’autorise à exprimer d’autres sentiments qu’on se force à réprimer dans la vie en société – la colère, par exemple, qui est un noble sentiment, mais qui a mauvaise réputation.
z/S : Quel a été le déclencher pour écrire ce livre?
Adt : Je dirais que ça s’est fait par étapes. J’ai toujours voulu écrire, et j’ai toujours écrit, mais jamais jusqu’au bout. Je n’avais pas les couilles d’aller jusqu’au bout. En 2020, j’ai terminé mes études mais je voulais m’éloigner du droit et des sciences politiques car j’ai réalisé qu’on m’avait gavée de théorie, mais que la théorie et la pratique étaient complètement différentes l’une de l’autre – et ça ne m’a pas du tout excitée, ça m’a même plutôt désolée. J’étais désolée et je me suis dit que c’était le moment de laisser une chance à l’écriture.
Pour le thème, l’amour était une évidence, car l’amour est sans doute le seul élément d’extraordinaire que j’ai connu, moi – petite personne ordinaire.
z/S : Au fond, tout le monde veut aimer et être aimé, est-ce que tu aurais des conseils à donner pour aimer mieux ou en tout cas aimer bien ?
Adt : Ecraser la peur. En écrivant ce bouquin, j’ai compris que le contraire de l’amour n’est pas la haine ou l’indifférence, comme certains le prétendent. C’est la peur qui est le contraire de l’amour.
z/S : Pour moi, la phrase la plus puissante, qui résume à la fois le livre et ta première partie de vie, c’est celle-là : « j’ai presque toujours été, dans toutes mes relations avec les hommes, la partie faible ». Si j’avais été ton éditrice je t’aurais hurlé dessus pour que ça devienne ton incipit, la première phrase du livre qui aurait amené tout le reste. Est-ce que tu aurais pu être en phase avec moi ?
Adt : Je suis d’accord sur le fait que c’est une phrase importante. Depuis mon plus jeune âge, j’ai intériorisé le fait que j’étais la partie faible dans mes relations avec les hommes : que si un garçon voulait me taper, il aurait le dessus. Que s’il voulait m’attaquer, il pourrait me violer. Que s’il mentait, on le croirait – lui, pas moi… Ça peut peut-être sembler paranoïaque, mais c’est la vérité. C’est comme ça que la société m’a éduquée.
Pourquoi je n’ai pas davantage mis cette phrase en valeur ? Je voulais commencer par une déclaration plus naïve, qui correspondait davantage à l’état d’esprit d’une adolescente (le livre commence quand Alexandra a 15 ans), qui témoignerait de l’importance qu’avait le regard des hommes pour elle, et aussi du fait que l’amour était l’idée qui l’animait le plus.
z/S : Grâce à ce roman, j’ai compris ce que tu avais réellement vécu, en tant que femme. Et surtout ce que t’a fait subir la caste Macroniste pour te punir d’aimer Piotr. On comprend entre les lignes, qu’ils sont frustrés de ne pas savoir baiser, ces hommes qui ont essayé de faire quitter quoi qu’il en coûte ce garçon. Si tu avais un dernier message à leur laisser aujourd’hui, tu leur dirais quoi ?
Adt : Mon avis, c’est que ce n’est pas une question de savoir baiser ou pas. Et ce n’est pas une question de Macronie non plus – si ça avait été un autre président, ça aurait été pareil. Le vrai problème, c’est la servilité. Les gens sont peureux et serviles et je suis désolée pour eux, car ils resteront misérables.
z/S : C’est une déclaration d’amour sans précédent à Piotr ce livre. Tu expliques très bien qu’il a inversé l’inversion, qu’en te faisant passer pour une « pute » aux yeux des bourgeois, il t’a en réalité libéré d’un carcan social, cela t’a rendu étrangement libre, non ?
Adt : Tout d’abord, une « pute » est une personne qui échange des rapports sexuels contre de l’argent ou des avantages. Je n’ai jamais couché avec quelqu’un en échange d’argent ou d’avantages. Il est donc impossible de me définir comme étant une « pute ». J’en conclus que ceux qui me qualifient de « pute » veulent m’insulter. Les personnes qui veulent m’insulter devraient accepter le fait que leurs mères sont des putes et leurs pères, des fils de putes, plutôt que concentrer sur moi leurs frustrations de sales bâtards.
Pour le reste, la seule intention que Piotr ait eu me concernant était que je reste anonyme. C’est seulement après que Benalla ait balancé mon nom sur Twitter et que les journalistes aient suivi, qu’il a reconnu que c’était moi, la fille qui avait un jour reçu les films pornographiques tournés par Griveaux. Ce n’est donc pas l’événement “Pornopolitique”, ni Piotr à travers “Pornopolitique”, qui m’a libérée d’un carcan social.
La réalité, c’est que ma vie était devenue insupportable : j’étais malheureuse, je n’aimais pas ce que je faisais, je n’aimais personne, et je me sentais profondément seule. Et j’ai toujours vu les gens autour de moi – des gens bien comme il faut – être malheureux. Quand j’ai connu l’amour avec Piotr, j’ai eu le sentiment qu’un autre chemin était possible – quelque chose de différent de ce que j’avais toujours connu, et de ce pour quoi on m’avait formatée.
z/S : C’est un livre que je trouve étonnamment féministe. Combien de femmes ont rêvé d’écrire ce que tu viens de faire mais n’en ont jamais eu le courage. Est-ce justement l’amour qui t’a donné cette force ?
Adt : J’ai grandi dans un univers qui n’est pas féministe et pendant très longtemps, j’étais complètement hermétique aux discours féministes contemporains. Je suis même complètement passée à côté de #metoo … Je l’écris à un moment dans le bouquin. Pour moi, le harcèlement sexuel, ce n’était pas une question – ça n’existait pas. Et le viol, ça devait forcément être un truc hyper caricatural – une fille attaquée à la sortie du lycée par trois types, grands, forts et armés, du sang, des larmes, des preuves matérielles.
C’était important pour moi que ça apparaisse dans le livre. Je voulais raconter des histoires inspirées de faits vécus à mes 18 ans en transcrivant les sentiments d’une jeune fille qui a 18 ans dans les années 2000; celles inspirées de faits vécus à mes 25 ans, de la même façon qu’une fille de 25 ans dans les années 2010 aurait pu le faire; etc… Et ne jamais juger et requalifier les faits passés avec mon regard actuel.
Honnêtement, je ne me suis pas vraiment demandé si mon livre était féministe ou pas. Mais j’ai 32 ans aujourd’hui, et je me considère comme étant féministe – une féministe pleine de contradictions, mais féministe quand même, au moins dans ma volonté de me libérer des pressions et codes sociaux qui me pourrissent la vie, ainsi que des postures et des discours formatés qui contreviennent à mes ressentis et surtout, de ne jamais m’excuser pour cela. Peut être que ça se sent dans le texte, à certains moments.
z/S : Le premier roman parle toujours de soi. La plupart des tocards de l’autofiction contemporaine s’auto-valorisent constamment, toi tu as fais le contraire, ce qui rend ce texte si tendre, si doux, si proche de nous tous, homme ou femme ou autre. Ton désir de transparence foudroie le lecteur parce que tu ne cherches pas à le provoquer. Tu te parle a toi, sans vouloir séduire l’autre, tu te comprends toi-même, chapitre après chapitre. Et puis c’est une claque magistrale à la bourgeoisie consanguine du 16e arrondissement de Paris. Tu leur enlèves les dents, une à une. Ils n’auront aucune réponse à te donner à part continuer à te traiter de pute. Te rends tu compte, tu sais jouir, pas elle. Et tu l’écris. Elles ne t’oublieront pas de si tôt. En réalité elle rêve de se faire démonter par ton amoureux, ce que leur mari n’ont jamais vraiment réussi. Ni plus ni moins. Donc j’espère que tu ne t’attends pas à faire la couverture de Elle cet été ?
AdT : Dès le départ, l’idée était de faire d’Alexandra une anti-héroïne tristement banale, le genre de personnage auquel aucune jeune fille n’aurait envie de ressembler. Je voulais qu’elle manifeste la face cachée dont nous avons tous honte. Alexandra est peureuse, prudente, polie – ce qui pour une fille signifie : servile, elle n’ose pas dire “non”, elle fait des tas de trucs qu’elle ne veut pas vraiment (ou pas du tout) faire parce que “tout le monde le fait”, et qu’elle veut plaire à n’importe qui… Elle est narcissique, antipathique, et surtout : paumée. Je voulais aussi soutenir l’idée que le changement était possible. Je crois vraiment que les gens peuvent changer, même les cas les plus désespérés d’entre nous.
Je n’ai pas écrit ce livre pour faire plaisir aux vieux bourgeois, aux éditeurs de Elle ou de n’importe quel autre média – certainement pas. Je me fous complètement de ce qu’ils pensent. Je suis fière de ce livre, et c’est tout ce qui compte.
z/S : Juan m’avait raconté que Piotr avait lu Kétamine avant sa sortie et qu’il avait trouvé drôle que je reçoive autant de dick pick ce qui lui a inspiré Pornopolitique ? Est-ce vrai ?
C’est faux. Le premier livre que Piotr a lu en français, c’est « L’Etranger » de Camus et ce n’était pas avant le printemps 2021, quand il traversait Paris d’Ouest (notre appartement) en Est (le commissariat où il devait pointer) deux fois par semaine… Je soupçonne que Branco ait dit ça pour essayer de te pécho.
Ce qui a inspiré Pornopolitique à Piotr est complexe. Il y a évidemment « Le Tartuffe » de Molière. Il y a aussi “Made in Heaven” de Jeff Koons. Et sans doute Courbet avec “L’Origine du monde”. Deux historiens de l’art ont récemment écrit des papiers qui établissent un parallèle entre “L’Origine du monde” et “Pornopolitique”, sur la base des découvertes de Schopp. Piotr adore Courbet, et la proximité entre la date de publication de l’ouvrage de Schopp et la réalisation de Pornopolitique rend très probable une influence. Je ne sais juste pas à quel point c’était conscient.
z/S : L’avantage de ta relation fusionnel avec Piotr c’est qu’on ne peut pas vous organiser un kompromat mais j’imagine que vous avez été comme moi approché ?
AdT : Jamais. Je pense que tout le monde a compris qu’on était politiquement irrécupérables. D’ailleurs, je rejette complètement ce terme de “kompromat” : il a été imposé dans le discours médiatique par une poignée de propagandistes pour décrédibiliser un artiste et son oeuvre. C’est un terme has been qui ne devrait pas être utilisé nous concernant, car l’utiliser, c’est participer à une campagne de désinformation.
Dans le même genre, il y a aussi eu toute cette rhétorique du “piège” qui a été imposée par certains médias et que les gens reprennent, sans réfléchir, alors même qu’il est évident que personne n’a piégé personne, que les services de renseignement français ont d’ailleurs publiquement démenti cela… C’est dramatique. Une fois, une femme m’a abordée dans la rue, elle m’a raconté ses problèmes judiciaires qui l’opposaient à un fonctionnaire – son ancien boss, et elle n’arrêtait pas de me dire : “J’étais tellement contente que vous l’ayez piégé !” (en parlant de Griveaux)… A un moment, je lui ai dit : « …Mais je ne l’ai pas piégé”, et elle a répondu : “Oui, enfin…Vous voyez ce que je veux dire”… J’ai acquiescé, et j’ai pensé : “Ouais, t’as lu la presse et tu répètes leurs conneries, comme tous les gros débiles”… Maintenant, je m’efforce de corriger les gens car je refuse de rester passive dans cette campagne de diffamation et de dénigrement. On peut me reprocher d’avoir pris Griveaux pour un con, mais pas de l’avoir piégé. Je ne lui ai jamais, absolument jamais rien demandé, je n’ai jamais, absolument jamais rien initié, et je n’ai jamais, absolument jamais eu l’intention de lui nuire.
z/S : Trois ans après, on me parle encore de l’affaire Griveaux, ça a vraiment traumatisé la bourgeoisie parisienne, pourquoi ont-ils eu si peur ?
AdT : L’une des valeurs fondamentales de la bourgeoisie, c’est le confort. La bourgeoisie a toujours eu peur des artistes car ils sont imprévisibles, et qu’en déterminant de nouvelles formes artistiques, ils détruisent les zones de confort. Dans cette configuration, l’État soutient la bourgeoisie, pas les artistes. Par exemple, si l’Etat intervient dans le domaine artistique par le biais des subventions, ce n’est pas par amour de l’art et respect de la liberté artistique – non; c’est pour appesantir les artistes, garder le contrôle sur la création et maintenir le statu quo.
z/S : Comment as-tu vécu en tant que jeune femme d’avoir un chantier orchestré par Mimi Marchand ?
AdT : Pas bien, mais pas forcément parce que mon image a été captée, vendue, exploitée, et dénigrée sans mon consentement – ça, c’était secondaire.
Ce que j’ai le plus mal vécu, c’est de ne pas être crue et d’avoir été prise pour une cinglée quand je disais que j’avais remarqué des irrégularités au cours de l’arrestation : par exemple, le fait qu’un des flics recevait des photos de moi, prises le jour même, dans une conversation Whatsapp. J’ai vu ça de mes propres yeux, mais personne ne me croyait vraiment, ou personne ne voulait prendre ça au sérieux… Du moins, jusqu’à ce que je tente un coup de bluff en portant plainte contre Marchand et qu’on apprenne, par voie de presse, qu’une affaire était déjà en cours à l’IGPN contre elle, ses paparazzi et les flics corrompus.
Et l’autre truc que je vis très mal, c’est d’être traitée par les institutions de mon propre pays comme une citoyenne sans droits, inféodée à la personnalité juridique de mon mec. En gros, c’est moi qu’on suit et qu’on photographie toute la journée, c’est mon image qui est exploitée, mon nom et mon visage qui sont publiés dans des tabloïds et l’institution judiciaire me dit que tout cela ne me concerne pas, que cela concerne seulement mon mec – ou elle m’ignore… Ça fait trois ans qu’on ignore ma plainte, malgré de multiples relances de mon avocate. C’est absurde, et désespérant.
z/S : Moi je sais à quel point tu es subversive, j’ai quand même eu plusieurs fois la police judiciaire qui est venu me demander, avec le double de mon téléphone en main, pourquoi tu m’avais appelé en janvier 2020, as-tu eu conscience d’être considérée à un moment donné comme une terroriste culturelle ?
AdT : Pas vraiment, même si je sais que je suis blacklistée en France.
z/S : Que penses-tu de ta génération ? Entre OnlyFans, Tinder, Mims, comment vont-ils faire pour s’aimer encore ?
AdT : Chacun fait ce qu’il veut – je ne suis juge et maître de personne. Après, que cela concerne la nudité ou le fait d’avoir des relations virtuelles, je pense que la question fondamentale que chacun doit se poser est : “Est-ce que ça me plait de faire ça?”… De ce qu’on me dit, et de ce que j’ai moi même expérimenté, les gens le font souvent parce que “tout le monde le fait”, même si ça sonne faux pour eux, même s’ils n’y prennent pas de plaisir, même si ça les dégoûte même parfois… Le fait que “tout le monde” fasse quelque chose n’est pas une raison valable pour le faire aussi. C’est même plutôt une raison pour ne pas le faire, si tu veux mon avis.
z/S : Est-ce que vous avez dû vivre comme des hors-la-loi depuis la sortie de cette saleté de vidéo ?
AdT : Oui, on s’est cachés pendant un peu plus de 500 jours, mais ce n’était pas particulièrement dérangeant, ni pesant. On en a vite fait abstraction.
z/S : Prenons maintenant une dernière minute pour parler quand même du sexe de Benjamin Griveaux, tout le monde va cliquer ici seulement pour ça, c’est terrifiant, mais il faut donner à la bête ce qu’elle veut, pour pas qu’elle tente de nous dévorer. Donc la nuit avec Benjamin Griveaux, qu’est-ce qu’on pourrait en dire, pour en rire, une dernière fois ?
AdT : Perso, j’ai plutôt le sentiment que tout le monde s’en tape de Griveaux. Que seuls les journalistes français s’intéressent à lui, parce qu’ils le connaissent, que c’est leur pote… Quoi qu’il en soit, t’as lu le bouquin en avant-première, donc t’as dû capter que c’était plus vraiment mon genre de donner aux gens ce qu’ils attendaient de moi
z/S : Est-ce que tu vas aider à relancer ce concept artistique interessant qui mélange la politique et la pornographie ?
AdT : Non. Mais j’aide Piotr pour les expositions, et je m’occupe des contrats avec les institutions et les collectionneurs, notamment pour les œuvres issues de Pornopolitique…