Pour les Français les plus modestes, l’inflation pèse très lourd dans l’assiette: plus de 4 Français sur 10, parmi la population la plus précaire, affirment avoir supprimé un repas pour rentrer dans leur budget, selon une étude Ifop pour ‘La Tablée des chefs’ publiée ce samedi par Le Parisien.
Sacrifice sur les repas
L’enquête, qui porte sur les 30% des Français les plus pauvres qui sont ceux qui gagnent le Smic ou moins, dresse un triste constat de la situation. D’après Le Parisien, 79% des sondés ont restreint leurs achats de nourriture à cause de la hausse des prix qui est particulièrement marquée dans l’alimentaire.
Dans le détail, un peu plus de la moitié des 1007 français interrogés ont assuré avoir dû réduire les portions tandis que 42% d’entre eux ont du sacrifier un repas que ce soit le petit-déjeuner, le goûter ou le dîner.
Le journal note également qu’aucun des profils précaires n’y échappe: étudiants, retraités, célibataires… Ils doivent tous se serrer la ceinture pour faire face à une inflation galopante.
« Ils ne réduisent pas forcément les quantités de nourriture à tous les repas mais cela revient régulièrement. La dernière alarme en termes de crise de la consommation avait été tirée par les gilets jaunes, un public un peu plus aisé, qui n’arrivait plus à s’offrir de petits plaisirs », explique Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion publique à l’Ifop, au Parisien.
« Là, c’est une population encore plus modeste qui a épuisé tous les arbitrages et est obligée de réduire les produits de base », ajoute-t-il.
L’inflation alimentaire est de 15% sur un an
Les prix de nos chariots ont grimpé de plus de 15% sur un an en mars, une hausse bien plus importante que l’inflation générale qui était de 5.6% d’après les chiffres de l’Insee. C’est à partir de l’été seulement que l’inflation alimentaire devrait commencer à ralentir alors qu’elle sévit déjà depuis plusieurs mois.
Jérôme Fourquet explique dans Le Parisien que si les Français modestes avaient adapté leurs achats depuis quelques temps déjà, ils doivent désormais le faire sur des produits qui répondent à des besoins essentiels.
Et parmi ces produits qu’ils achètent moins selon l’étude, il y a les fruits et les légumes, ce qui d’ailleurs inquiètent les sondés qui craignent que cela ne détèriore leur santé.
« Les produits transformés ont été renégociés à la hausse en mars », précise Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au BDO. « Ils vont donc rester très hauts, au moins jusqu’aux prochaines négociations commerciales. »
Source : BFM