Le nouveau film « The 3rd Woman » réalisé par Benjamin Nicolas que nous suivons ici depuis des années, est une plongée hallucinante dans l’or bleu. Un film underwater commandité par Oscar Carvallo pour mettre en lumière sa nouvelle collection. Produit par la société indépendante de production Satellite My Love, ce film de mode revisite le mythe de narcisse en mettant en scène une danseuse apnéiste face à ses reflets dans le miroir. Par une véritable prouesse esthétique, on assiste à une transformation poétique en immersion aussi belle qu’inquiétante. Plongeant nue dans une eau féérique, la femme mue à mesure qu’elle se regarde, son corps se parent de robes toutes aussi hallucinantes les unes que les autres. Une ode au narcissisme ? Disons plutôt l’écho d’une image rêvée, qui devient réalité grâce à l’imaginaire du créateur Oscar Carvallo sous l’oeil du réalisateur Benjamin Nicolas.
Nous avons trouvé une résonance dans cette lettre intitulée De profundis, d’Oscar Wilde à Alfred Douglas retrouvée récemment :
« La vérité en art ne comporte aucune correspondance entre l’idée essentielle et l’existence accidentelle elle n’est pas la ressemblance de la forme avec l’ombre, ni de la forme reflétée dans le cristal avec la forme elle même ; elle n’est pas l’écho que renvoie le creux d’une colline, pas plus qu’elle n’est, dans la vallée, un puits d’eau argentée qui montre la lune à la lune et Narcisse à Narcisse. La vérité en art est l’unité d’une chose avec elle- même, l’extérieur rendu expressif de l’intérieur, l’âme s’étant incarnée et le corps spiritualisé. Pour cette raison, il n’y a pas de vérité comparable à la douleur. »