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Roméo Lefèvre : encore mineur, déjà grand réalisateur

Roméo Lefèvre : encore mineur, déjà grand réalisateur

Qui mieux qu’un adolescent peut réaliser des films sur l’adolescence ? Nous avons découvert le très jeune Roméo Lefèvre, dont les parents ont une idée de génie en choisissant son prénom. Ce jeune, très jeune réalisateur qui à déjà plus 9 courts-métrages à son actif nous a touché par sa grâce et la justesse de ses films. Chronique d’ados, souvent mal dans leurs peau filmés avec finesse et émotion. On se demande comment un garçon si jeune peut avoir autant de recul sur sa « condition ». On à décidé de lui poser la question.

Bonjour Roméo, on t’a déjà dit que tu portais bien ton nom ?
Oui, énormément j’en ai été traumatisé !
La question la plus fréquente c‘est : Bah Roméo, elle est où ta Juliette ?? Et j’ai plein de réponses et j’ai déjà répondu « c’est toi » et après on s’est embrassé.. nan jdéconne.

Tous tes films parlent d’adolescence, avec un recul inimaginable pour un jeune garçon de 16 ans. Comment tu fais  ?
Je trouve que c’est une période très très intéressante dans la vie. Il y a l’enfance, puis on se transforme en ado et on rentre dans la vie adulte. J’aime aussi me poser dans des skate-parks et filmer les gens, leurs regards et le mouvement. L’adolescence est un thème récurrent dans mes films parce que c’est ce que je suis et je veux montrer à tous les gens de mon âge et aux autres générations ce qu’on est vraiment, et pas l’image clichée qui est donnée c’est à dire une larve qui branle rien. On n’est pas ça. On est forts, on est beaux  et on aime la vie. Et j’essaie de montrer l’autre côté du miroir aux autres personnes.

Tu écris, tu réalises, tu montes et tu composes également certaines musiques de tes films, tu n’as jamais pensé à jouer ?
Je jouais de la trompette de la 5ème à la 3ème parce que j’étais dans une classe orchestre, c’était vraiment une très belle expérience musicale. Et j’ai donc fais du solfège pendant 3 ans, avant j’avais fait 4 ans de guitare et l’été dernier je me suis mis au ukulélé. J’adore cet instrument, et je touche un tout petit peu au piano et à la contrebasse (Je joue juste Stand By Me).
Mais le jeu d’acteur ne me correspond pas trop, lorsque je faisais des films quand j’étais petit je posais la caméra sur un pied et je jouais avec mes potes. Mais c’était galère. Sinon dans les films de mon option cinéma au lycée je joue des fois, mais je n’aime pas trop ça. Je préfère être derrière la caméra.

Les vieux disent que c’était mieux avant, tu es de ceux qui pensent que ce sera mieux après ?
Non, même si je veux changer les choses, non. Avant on était plus sociables, y’avait pas tous cette technologie qui nous individualise. La société de consommation n’était pas là. J’en ai marre du sexisme où la femme est utilisée comme un objet afin de vendre un produit. C’est bon quoi ! Mais avec le 7ème art je veux faire bouger et évoluer.

Dans toutes les catégories, quel est le film qui représente le plus ta génération selon toi ?
Ma génération ? C’est quoi une génération ? C’est toutes les personnes qui ont mon âge ? Je ne fais pas trop partie d’eux, je me sens plus mis à part …
Pour moi « Paranoid Park » ou « On The Road » me correspondent bien même si « Her » ou encore » Mr. Nobody », « Pierrot le fou » et « The Place Beyond the Pines » sont mes films préférés !

Le film court qui t’a le plus bouleversé sur internet ?
Alors les films du réalisateur Bragic, Brett Novak m’ont beaucoup touché et surtout m’on fait évoluer. Je l’ai d’ailleurs contacté en lui demandant ce qu’il pensait de mes films, et il m’a répondu que j’avais du niveau pour mon âge et m’a expliqué ce qu’il n’allait pas au niveau des plans et de l’étalonnage. J’étais super content !
Mais tous les films sur Vimeo Staff Pick sont de véritables pépites ! « I Love you » de Woodkid aussi m’a éclairé.

Il y a aujourd’hui plus de réalisateurs que d’écrivains. Il y a de plus chaines Vimeo que de manuscrits publiés. Est-ce que les images sont en train de remplacer les mots ?
Oui ! C’est très triste. Le pixel remplace la lettre. Je me suis toujours dit devant un contrôle tout ça juste pour des mots, des lettres, c’est qu’une feuille de papier et ça va devenir une note qui va peut être changer le cours de ma vie.
Mais en même temps une image représente mille mots. Mais le fait que les livres sont mis à part, me déprime. Je préfère un film qu’un livre, même si quand on entre dans un livre la sensation est agréable.

Quelle serait la photo qui définirait le plus l’idée de la Jeunesse pour toi ?
Je ne sais pas, un jeune avec une clope qui crie. Ou une fille dans des escaliers qui pleure. Un truc fort ! Mais surtout pas dans le cliché.

Quel est le film dont tu es le plus fier ? Et quel est celui que tu prépares pour demain ?
« Le Rendez-vous », j’en suis extrêmement fier. Déjà parce que le scénario est d’un pro qui est scénariste à la télé. Et surtout parce qu’on était trois mecs, sans parents, dans une maison. Et qu’on étaient sérieux, et carrés dans notre manière de travailler. Y’avait un planning, et aucune aide des adultes. Et on a fait quelque chose de propre. Certes, j’étais seul derrière la caméra. Mon preneur de son n’a pas pu venir et mon assistante (ma coréalisatrice dans « oui ») était à l’hôpital. Mais on a trouvé des solutions, et on l’a fait.

Le making off :

Je suis aussi content de « libre », car y’a une quelque chose de très implicite mais le spectateur arrive à trouver une histoire. Et je trouve ça intéressant quand ils me disent ce qu’ils ont ressenti.

Celui que je prépare est mon bébé. C’est vraiment un film pour me faire plaisir. Il s’intitule « Ce chemin ». Et c’est sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte en passant par un chemin. Ça aborde des sujets philosophiques et métaphysiques. C’est un « work-in-progress » c’est à dire qu’on le tourne et on écrit en même temps, c’est assez jouissif comme sensation. Cette fois-ci j’écris le scénario. On est deux, l’acteur et moi. La première scène je cite Gus Van Sant, la scène de la douche. Pour moi elle est très symbolique et est l’élément déclencheur de la vie de ce jeune homme.

Je vous fait découvrir un extrait : « On a toujours besoin d’avancer, de marcher. L’Homme a toujours besoin de faire quelque chose. Tout est dans le mouvement. Et si on fait rien ? Si je m’arrête. Ça change quoi ? » La nature domine cette scène.
« Je suis rien en fait ! Je ne suis qu’un grain de poussière dans tout l’univers (regarde ses mains). Pourquoi ce chemin ? Pourquoi moi ? C’est qui moi ? Pourquoi cette destination ?! »

On imagine que t’as tourné tes films seulement pendant les weekends et les vacances scolaires parce que tes profs doivent pas bien comprendre ce que tu fais de tes soirées ?
Mes soirées, soit je regarde un film soit je suis en train de monter. Mon prof de cinéma me suit énormément, après j’adore donner un DVD de mes films aux profs que j’aime le plus. Ma prof de français aussi je lui demande son avis, par exemple elle a bien aimé la reprise du poème « Arrêter les pendules » de W.H Auden que j’ai faite pour un festival où le thème était « C’est quoi l’amour ? ».

T’as passé le brevet des collèges il y a un an donc tu n’as pas fait d’école de cinéma, comment tu vois la suite ?
Non il y a 2 ans, je suis en première S. J’ai tellement envie de passer mon Bac et d’aller en études supérieures. Sérieux, on nous forme à penser comme des moutons ! J’en ai marre, je veux faire ce que j’aime ! Donc après ce bac, je vais faire 2 ans de BTS audiovisuel J’essaie le BTS du lycée Jacques Prévert qui est public mais c’est chaud. Et après ces 2 années bah soit je reste en France, soit je bouge à Bruxelles ou en Belgique ou autre part.

Tu dois être une star pendant les intercours, est-ce que tu profites des récrés pour caster tes comédiens et comédiennes (qui jouent extrêmement bien par ailleurs Baptiste Dupuy pourrait bien être le nouveau Pierre Niney ) ?
Pas tant que ça, bon ok j’ai une réputation de réalisateur. Mais je ne suis pas une star. Et oui plein de potes demandent à être dans mes films mais les comédiens avec qui je travaillent sont des pros qui font du théâtre depuis longtemps. Donc c’est dur de dire non, ou je leur propose d’être figurants mais je n’en ai pas besoin. Et Baptiste et moi c’est une grande histoire, c’est mon acteur préféré !

Est-ce qu’à la maison on te répète « passe ton bac d’abord ! »  à chaque fois que tu présentes un scénario au moment du dîner ?
Est-ce que ton père est ton producteur ?
Non, mes parents sont cool. Même si aux Bac de français c’était chaud mais j’ai bien bosser et je suis tombé sur la poésie : mon sujet préféré. Mes parents m’aident beaucoup dans mes projets, c’est grâce à eux toute ma culture ! Ma mère me dit ce qu’il faut que je coupe, et ce qui ne va pas. Même si j’adore ne pas montrer toute la préparation d’un film et lui montrer une fois finit.
Et oui, mon père est mon producteur, mais quand je serais riche avec du champagne et du caviar je le rembourserais sans soucis.

Tu penses gagner un césar avant ta majorité ?
Aucune idée, on me parle de Cannes mais je vise plutôt Sundance ou l’Ours de Berlin. Nan je rigole, j’en ai aucune idée !
Je participe à des festivals de court-métrage mais c’est tout.

Comment tu te vois quand tu seras vieux ?
Vieux.


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