Prédicitf
Quand la Gendarmerie tire la sonnette d’alarme, c’est pour museler les rues avant même la guerre
Imaginez un scénario digne d’un thriller géopolitique : la France, bastion de la paix européenne, se retrouve soudain en première ligne d’un conflit à l’Est, avec des convois blindés traversant nos autoroutes et des bases OTAN qui bourdonnent comme des ruches en furie.
Et pendant ce temps, dans les rues de Paris, Lyon ou Marseille, des manifestations éclatent, des sabotages se multiplient, et des "proxies" – ces ombres manipulées par des puissances étrangères – sèment le chaos. Ce n’est pas le pitch d’un film de série B, c’est l’hypothèse que dessine la Gendarmerie nationale dans ses auditions récentes devant les commissions parlementaires.
Et derrière ces mots prudents, un message clair : en cas de fuite en avant d’Emmanuel Macron vers un engagement majeur contre la Russie, aucune contestation ne sera tolérée. La machine répressive est déjà en train de s’huiler.
Rappelons les faits, car ils sont glaçants de précision. Le 16 octobre dernier, devant le Sénat, le général Hubert Bonneau, directeur général de la Gendarmerie (DGGN), lâche une bombe feutrée : « Si nous avons un engagement majeur à l’Est, par exemple, je pense que cela ne se passera pas sans agitation sur le territoire national. »
Sabotages, actions de "proxies", et surtout des manifestations – parce que, dixit le général, « je ne suis pas sûr que tous nos concitoyens soient favorables à ce type d’engagement ». Avant même un bombardement lointain, il anticipe des troubles dès que la France deviendra "nation hôte" pour des matériels sensibles transitant vers l’OTAN. Et la Gendarmerie, pilier du "continuum sécurité-défense", se prépare à inverser les rôles : au lieu d’être appuyée par les armées dans les outre-mer, elle pourrait bientôt quadriller le Hexagone, fusils d’assaut neufs à l’épaule (22 000 exemplaires pour 110 millions d’euros, rien que ça).
Ce n’est pas une simple note de service administrative. C’est un aveu : l’État sait que la guerre à l’Est – ce "choc dans les trois ou quatre ans" évoqué par le chef d’état-major Fabien Mandon – risque de fracturer le pays de l’intérieur. Les groupuscules antimilitaristes, ultra-gauche ou pro-palestiniens, déjà unis dans des actions symboliques contre la Base industrielle et technologique de défense (BITD), pourraient converger en un front hétéroclite. Des tags sur les murs ? Du tractage ? Hier, c’était anecdotique. Demain, avec l’ombre de Moscou ou d’autres acteurs planant sur ces "agitations", cela deviendra une menace existentielle. Et qui paiera la note ? Pas les stratèges de l’Élysée, mais les citoyens ordinaires, matraqués pour avoir osé douter.
Car voilà le cœur du message, décrypté sans fard : en cas de "fuite en avant" macronienne – un envoi massif de troupes, un soutien logistique démesuré à Kiev, ou pire, une escalade OTAN qui nous colle au mur russe –, l’État ne tolérera aucune dissidence. La Gendarmerie, avec son budget gonflé de 800 millions pour la Défense opérationnelle du territoire (DOT), n’est pas là pour dialoguer. Elle est là pour "couvrir le territoire de moyens", comme l’a martelé Bonneau. Manifestations ? Réprimées. Sabotages ? Traqués. Et les "retours en sécurité intérieure" ? Une euphémisme pour dire que les forces de l’ordre se recentreront sur nous, les agités du bocal, pendant que les armées s’éparpillent à l’Est. C’est la recette classique des régimes en surchauffe : unir la nation par la peur, en écrasant les voix qui craquent.
Et le reste de la classe politique dans tout ça ? Amorphe, catatonique, comme un troupeau de ruminants face au loup. Les oppositions, de Mélenchon à Le Pen en passant par les centristes recyclés, se contentent de murmures inaudibles. Pas de motion de censure en vue, pas de débat national sur les risques d’une guerre proxy qui nous consumerait. L’Assemblée et le Sénat, où ces auditions se sont tenues, applaudissent poliment sans poser la question qui fâche : et si ce "engagement majeur" n’était qu’un pari solitaire de Macron pour briller à Bruxelles, au risque de nous plonger dans l’abîme ? L’amorphie n’est pas un accident ; c’est une complicité. Pendant que la Gendarmerie s’équipe pour la "phase de montée en puissance", nos élus préfèrent siroter leur café en commission, laissant le président jouer les apprentis sorciers.
Prédiction ? Si les tensions à l’Est s’enveniment d’ici 2026 – un cessez-le-feu fragile en Ukraine, une provocation russe, ou un appel désespéré de Zelensky –, attendez-vous à un décret d’urgence "sécurité nationale". Les manifestations seront classées "terroristes", les réseaux sociaux muselés sous prétexte de "proxies", et la rue transformée en zone de non-droit pour les pacifistes. Macron, maître du storytelling, vendra ça comme un "sacrifice nécessaire pour l’Europe". Mais sous la rhétorique, ce sera la fin d’une République qui tolère le débat. La Gendarmerie ne met pas en garde par bonté d’âme ; elle prépare le terrain pour que l’agitation ne devienne jamais une révolution.
Apar.tv vous le dit sans ambages : vigilance, citoyens. Avant que les blindés de l’OTAN ne roulent sur nos pavés, et que les gendarmes ne veillent à ce qu’aucun cri ne s’élève. La guerre commence souvent chez soi, quand on bâillonne ceux qui la refusent.