La Ve République vacille, et l’Élysée tremble. Pavel Durov, le sulfureux patron de Telegram, a décidé de jouer les pyromanes dans le pré carré de la Macronie, et il ne fait pas dans la dentelle.
Le procès de Sean "Diddy" Combs, qui secoue New York en ce mois de mai 2025, est une plongée dans l’horreur, révélant un prédateur qui a bâti un empire de terreur et d’abus sexuels derrière les strass et les projecteurs.
En ce 24 mai 2025, nous nous tenons à un carrefour critique de l’histoire de la France. Les récentes révélations sur l’influence de la Franc-Maçonnerie dans l’État et la justice, culminant avec l’affaire de la loge Athanor, nous contraignent à une prise de conscience collective.
Peu connu du grand public, Edward Bernays fut l’un des principaux théoriciens des techniques de persuasion des masses. Les industriels s’en emparent pour lutter contre les grèves avec l’objectif de faire adhérer la classe ouvrière au capitalisme et transformer ainsi le citoyen en consommateur. Ce documentaire retrace le parcours de celui qui fit fumer les femmes, inspira le régime nazi, accompagna le New Deal et fut l’artisan du renversement du gouvernement du Guatemala en 1954.
Comment vendre plus de bacon aux Américains ? Comment doubler les bénéfices des cigarettiers ? Comment renverser un pouvoir en place ? Un jeu d’enfant pour le publicitaire Edward Bernays, père des relations publiques modernes. Le documentaire de Jimmy Leipold retrace l’entreprise de ce théoricien, neveu de Freud, peu connu du grand public, bien que ses méthodes imbibent le marketing aujourd’hui encore.
Partant du principe énoncé par Thomas Jefferson dans la Déclaration d’indépendance américaine que « le juste pouvoir [des hommes] émane du consentement des gouvernés », Edward Bernays définit, près de deux cents ans plus tard, les relations publiques comme « la fabrication du consentement ». Et pour cela, il a des recettes. S’appuyer sur les « leaders d’opinion », par exemple. Le président Wilson a promis en 1916 que les Etats-Unis n’entreraient pas en guerre ? Le jeune Bernays et la commission Creel, composée de journalistes et de publicitaires, vont promouvoir celle-ci en mobilisant l’industrie du divertissement et des acteurs tels que Charlie Chaplin et Douglas Fairbanks. Des milliers d’Américains acceptent alors de s’enrôler.
Au service des intérêts privés
De réussites en coups d’éclat, le documentaire fait apparaître les rouages de la « manipulation des masses » utilisée par l’élite de l’époque, en pleine révolution industrielle, guidée par l’idée fraîchement théorisée qu’il faut, pour convaincre, s’adresser aux émotions et à l’instinct des foules. Double neveu de Sigmund Freud (par son père comme par sa mère), Edward Bernays se passionne pour la psychologie sociale et la toute récente psychanalyse, imagine les applications de ces disciplines et les met au service des intérêts privés. Il aide ainsi les industriels de l’époque à imposer l’idéologie capitaliste comme indissociable du « rêve américain », face à une classe ouvrière en quête de droits et au président Franklin D. Roosevelt, dont le New Deal est jugé interventionniste. Historien, sociologue, spécialistes des relations publiques ainsi que le linguiste Noam Chomsky et le reporter Chris Hedges viennent contextualiser l’émergence de cette mécanique.
Ce documentaire est diffusé dans le cadre d’une soirée « Thema », avec Propagande, l’art de vendre des mensonges de Larry Weinstein, vaste panorama de la manipulation des foules à travers le temps et Iran-Irak, la guerre par l’image, documentaire inédit de Maryam Ebrahimi, sur la place de la photographie dans la propagande de guerre.
« Propaganda, la fabrique du consentement », documentaire de Jimmy Leipold, France, 53 min, Arte.tv.
Artiste conceptuelle, critique d'art et historienne, Mary est célèbre pour son analyse critique du régime autonome de l'art hérité de la tradition moderniste.
L'avenir appartient à ceux qui détruisent les codes pour mieux les recréer. Infiltrez notre réseau de penseurs, créatifs et visionnaires qui transforment la culture du 21e siècle. Ici, la fantaisie devient réalité et tout est culture en devenir.