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Pourquoi l’Oscar du meilleur film est la preuve de la déchéance américaine ?

Pourquoi l’Oscar du meilleur film est la preuve de la déchéance américaine ?

« Des Oscars sans grande surprise, sauf peut-être pour le prix du meilleur film. » Voilà ce qu’on a pu lire un peu partout après la cérémonie des 88ème Oscars. Une bêtise.
Pas de surprise ? Ok, c’est vrai que l’Oscar de Léonardo DiCaprio n’avait rien de surprenant. La pression sociale, professionnelle, le lobbying médiatique était telle que si le roi Léo était passé à côté, le cessez-le-feu syrien aurait volé en éclats. Maintenant, DiCaprio va pouvoir tranquillement atteindre le statut de « monstre sacré », descendant direct de Brando et producteur des dernières œuvres originales et couillues des studios hollywoodiens (ironie mise à part, des statuts qu’il mérite amplement).
Mais des surprises, il y en a eu tout de même, ne serait-ce que du côté des seconds rôles. Mark Rylance et Alicia Vikander, on ne peut pas parler d’évidence.

Argo, Oscar du meilleur film. Y’a pas comme un hic ? Non, mais Argo quoi !

Par contre, pour ce qui est de l’Oscar du meilleur film, alors là, non. Aucune surprise. Facile de prédire la victoire de Spotlight (facile à dire après coup, mais on l’avait pensé très fort avant. Si, si, promis). D’abord, parce que l’académie ne voulait peut-être pas couronner deux ans d’affilés un film d’Inarritu (qui a déjà eu deux statuettes de meilleurs réalisateur d’affilées) et que les votants étaient peut-être lassés des plans séquences.
Mais surtout, surtout, parce que depuis les années 2010, les États-Unis couronnent systématiquement un miroir. Un reflet de leur histoire. Une auto-congratulation de leur identité. Spotlight (2016), Birdman (2015), Twelve Years a Slave (2014), Argo (2013), The Artist (2012), Le Discours d’un roi (2011), Démineurs (2010).
De grandes catharsis collectives de mea-culpa (Twelve Years a Slave), d’auto-fellation (Spotlight, Argo, Démineurs) ou de réaffirmation métaphorique des valeurs fondatrices des États-Unis (le reborn de Birdman, la suprématie culturelle de The Artist et la domination mondiale justifiant un colonialisme libéral de Le Discours d’un roi).
On pourrait même englober les Oscars 2008 (No Country for Old Man) et 2009 (Slumdog Millionaire).
Alors oui, il était presque évident que Spotlight serait couronné.

Et que nous dit l’académie des Oscars avec ces récompenses ? Elle hurle. Un cri du cygne. « Regardez-nous, nous sommes encore beau. » Le cri désespéré d’un pays en décadence (qui s’en relèvera certainement meilleur, d’ailleurs). La question, à peine voilée, d’un enfant qui veut qu’on le rassure. « On est toujours comme ça ? Hein ? Dis ? On est toujours les meilleurs ? » Les États-Unis sont le premier pays à avoir dominé le monde entier (jusqu’à la moindre tribu reculée) dans absolument tous les domaines. Et nous assistons à la chute lente de ce mastodonte qui aura mené le monde de façon aussi courte qu’intense au vue de ses prédécesseurs dans l’histoire de l’humanité.
Les Oscars, dans leur fonction fondamentale d’auto-satisfaction, jouent leur rôle à plein et tentent de redorer les miettes d’une histoire en déliquescence.


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