Des images qui parcourent l’internet. Le 29 mai dernier, en plein d’après-midi, l’artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis se rend au Musée d’Orsay, dans la salle 20 qui abrite l’Origine du Monde de Gustave Courbet. Le tableau qui n’en finit pas de choquer un siècle et demi après sa création.
On se souvient de la polémique autour de l’interdiction par facebook. Aujourd’hui, c’est un questionnement beaucoup plus profond qui est soulevé.
« Il y a un « trou » dans l’histoire de l’art, le point de vue absent de l’objet du regard. Dans sa peinture réaliste, le peintre montre des cuisses ouvertes, mais le sexe reste fermé. Il ne dévoile pas le trou, c’est-à-dire, l’œil. Je ne montre pas mon sexe, mais je dévoile ce que l’on ne voit pas dans le tableau, l’œil du sexe, le trou noir, cet œil enfoui, ce néant, qui au-delà de la chair répond à l’infini insoutenable, l’origine de l’origine. Face à la surexposition du sexe dans notre monde contemporain, il n’y a plus rien à dévoiler, sauf l’annonce d’un monde nouveau où les grands maîtres se laissent regarder par les femmes. Je propose le miroir inversé du tableau de Courbet, qui nous rappelle que l’histoire se raconte dans le deux. » (propos récupéré sur l’excellent article de Second Sexe).