Le Danois se dit amateur et passionné de peinture. Mais Anders Malmberg n’aurait pas vraiment eu besoin de le préciser. Son approche est pourtant unique. Certes, on retrouve dans en premier temps une volonté de cadrer la caméra comme un tableau. Une approche picturale de l’image, jouant de ses lignes de fuites et de ses centrages classiques de la grande période de la Renaissance. Mais, Anders Malmberg va plus loin avec une mise en perspective du corps et de la peinture. Des enchainements d’images qui semblent nous raconter une histoire. Celle de l’homme comme sujet esthétisé, comme potentiel déshumanisé. Une démarche, finalement, inverse de celle du peintre qui crée une image et tente d’y insuffler une âme. Alors que le Danois, lui, prend l’individu vivant et animé et nous le rend désincarné.
Le résultat : forcément de la poésie, puisque les films voient la beauté traverser les supports et se mouvoir comme une eau, épousant les formes de son support.