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Le documentaire Le capital au XXIe siècle, inspiré du livre éponyme de Thomas Piketty, met en lumière des inégalités économiques criantes qui résonnent profondément dans le monde de l’art contemporain.
Monaco, la principauté glamour de la Côte d’Azur, se retrouve sous les feux des projecteurs pour des raisons peu flatteuses.
La Commission européenne a lancé une procédure pour inscrire Monaco sur sa "liste noire" des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme selon une annonce relayée par BFMTV le 7 juin 2025. Cette décision, bien que soumise à l’approbation du Parlement européen, place Monaco dans une position inconfortable, aux côtés de nations comme le Panama, la Corée du Nord ou l’Afghanistan. Voici ce qu’il faut savoir sur cette affaire brûlante qui inquiète la principauté.
La "liste noire" de la Commission européenne recense les "juridictions de pays tiers à haut risque", c’est-à-dire les États dont les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (AML/CFT) présentent des "insuffisances stratégiques". Être inscrit sur cette liste implique une surveillance accrue de la part des institutions financières internationales, avec des contrôles renforcés sur les transactions impliquant Monaco. Ce statut risque de compliquer les affaires économiques de la principauté et d’entacher son image de place financière prestigieuse.
Monaco n’en est pas à son premier avertissement. Depuis 2024, le Groupe d’action financière (GAFI) l’avait déjà placée sur sa "liste grise", un régime de surveillance renforcée signalant des efforts insuffisants en matière de transparence financière. L’inscription sur la liste noire européenne marque une escalation dans les critiques adressées à la principauté.
Ces dernières années, Monaco a tenté de renforcer son arsenal contre les crimes financiers. En décembre 2022, cinq lois ont été adoptées pour durcir les règles sur le blanchiment d’argent. En septembre 2023, l’Autorité monégasque de sécurité financière (AMSF) a vu le jour, dirigée depuis mars 2025 par Bruno Dalles, ancien responsable de Tracfin, le service français de renseignement économique. Ces mesures visaient à aligner Monaco sur les standards internationaux et à répondre aux préoccupations du GAFI.
Pourtant, la Commission européenne reste sceptique. Selon elle, les réformes monégasques, bien que prometteuses sur le papier, n’ont pas encore porté leurs fruits. Les lacunes persistent, notamment dans la supervision des secteurs à risque comme l’immobilier, les marchands d’art ou les activités bancaires, où Monaco a longtemps prospéré grâce à une certaine opacité.
L’annonce de la Commission européenne intervient dans un contexte symbolique. Les 7 et 8 juin 2025, le président français Emmanuel Macron est attendu à Monaco pour une visite d’État, juste avant le sommet des Océans. Cette coïncidence pourrait être perçue comme une mise en garde diplomatique, alors que les relations entre la France et Monaco sont historiquement étroites. Certains y voient une pression pour pousser la principauté à accélérer ses réformes, à un moment où son image internationale est en jeu.
Si la décision est validée par le Parlement européen, les conséquences pour Monaco pourraient être significatives. Les banques et entreprises internationales devront appliquer des mesures de vigilance renforcées, ce qui risque de ralentir les transactions et de dissuader certains investisseurs. Les secteurs phares de l’économie monégasque – la finance, l’immobilier et le tourisme de luxe – pourraient souffrir de cette perte de confiance. Déjà fragilisée par son placement sur la liste grise du GAFI, la principauté voit son attractivité mise à rude épreuve.
Les autorités monégasques ont réagi avec prudence. Pierre-André Chiappori, ministre des finances et de l’économie, a qualifié les informations de "bruits fallacieux", précisant que Monaco n’avait pas encore été officiellement notifié. Il a réaffirmé l’engagement de la principauté à se conformer aux normes internationales, avec l’espoir de sortir de la liste grise du GAFI d’ici 2026. De son côté, le prince Albert II avait minimisé l’impact de ces critiques dans une interview en mai 2025, insistant sur la solidité de l’économie monégasque.
Pour éviter une inscription durable sur la liste noire, Monaco devra prouver que ses réformes sont efficaces. Cela implique une coopération renforcée avec les instances internationales, une application stricte des lois existantes et un contrôle accru des secteurs vulnérables. À l’image des Émirats arabes unis, qui devraient bientôt sortir de la liste noire grâce à des progrès significatifs, Monaco pourrait renverser la vapeur – mais le chemin s’annonce ardu.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels même les plus petits États doivent faire face dans un monde où la transparence financière est devenue incontournable. Monaco, souvent associé à l’opulence et au luxe, devra démontrer qu’il peut aussi être un modèle de responsabilité dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
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