Comme chaque année, le magazine Variety, l’une des Bibles de la presse Hollywoodienne, a publié sa liste de scénaristes émergents. Présentation de ces jeunes scénaristes qui affolent le buzzomètre outre-Atlantique.
Depuis une dizaine d’années, Variety met en lumière la nouvelle génération de scénaristes hollywoodiens. Voici les « ten to watch » de 2009 (ils sont en fait douze), de jeunes auteurs qui devraient faire parler d’eux en terres d’Hollywood dans les mois et années à venir :
Diplômé de psychologie à Harvard, ce trentenaire à choisi de suivre un cursus de cinéaste à l’université de New York. Son court-métrage de fin d’étude, Magic Markers, a tellement impressionné le réalisateur Lee Daniels qu’il lui a demandé d’adapter pour lui un ouvrage de Sapphire, Precious, qui retrace le chemin de croix d’une adolescente obèse enceinte de son propre père. Ce long-métrage coup de poing a été la révélation de la dernière édition du Festival de Sundance, où il a remporté trois prix, avant d’être présenté au Festival de Cannes.
Cette entrée en fanfare dans la profession a attiré l’attention des studios et Geoffrey Fletcher a deux scénarios en production à l’heure actuelle, Violet and Daisy, un récit initiatique adolescent produit par Wendy Finerman et Dreamers and Killers.
A trente-deux ans, ce jeune auteur américano-britannique a déjà publié quatre romans, dont le premier, Namedropper à tout juste dix-huit ans. A quinze ans, elle tenait déjà une chronique dans… le Times!
Il faut dire que pour Emma Forrest, l’écriture est une affaire de famille puisque sa mère, Judy Raines est scénariste pour la télévision, mais c’est la propre vie amoureuse de la jeune femme qui lui inspiré sa vocation. Elle a écrit Liars (A-E) à la suite de sa rupture avec l’acteur Colin Farrell. Ceci expliquant sans doute cela, le script s’est vendu en quinze jours à peine à Miramax. Richard Linklater devrait le mettre en images cet automne. La jeune scénariste, qui se réclame de « l’école Nora Ephron », a depuis signé Know Your Rights, qui lui a été inspiré par une autre rupture, et a été vendu à Film4, et elle développe pour la BBC Love Minus Zero, une adaptation du roman Gifted de Nikita Lalwani.
Il a fait ses armes en assistant Frank Darabont, rencontré en 1993 sur le tournage de The Shawshank Redemption. Loin de se contenter d’apporter du café au « maître », le jeune auteur a profité de l’occasion pour lui faire lire toute sa prose. Franck Darabont a fini par lui mettre le pied à l’étrier, le recommandant à divers producteurs. Une quinzaine d’années -et maintes options restées vaines, ou films stoppés en cours de développement- plus tard, David Leslie Johnson, 39 ans, voit enfin l’un de ses scripts Orphan, un thriller horrifique, porté à l’écran. Ce grand fan de Stephen King et de Steven Spielberg a deux projets en développement pour Vertigo Entertainment: une adaptation d’une histoire de fantômes australienne, Lake Mungu, et un « thriller hitchcockien », The colony. Il réinterprètera également le mythe du Petit Chaperon Rouge pour la société Appian Way.
Lorsqu’ils ont entamé l’écriture de Oranges (sortie US: avril 2011), Ian Helfer et Jay Reiss, respectivement 38 et 41 ans, étaient amis depuis quinze ans mais n’avaient encore jamais collaboré. Cette comédie dramatique mettant en scène une jeune femme qui noue une liaison avec le meilleur ami de ses parents est manifestement très attendue outre-Atlantique.
Ian Helfer continue de mener une double carrière d’acteur et scénariste. Quant à Jay Reiss, il adapte notamment pour la télévision le très remarqué documentaire de Chris Waitt, A Complete History of My Sexual Failures.
Ces deux jeunes scénaristes, encore dans leur vingtaine, se sont rencontrées sur les bancs d’Harvard. Emily Halpern s’est déjà illustrée sur les séries The Unit et Private Practice, tandis que Sarah Haskins a écrit pour Current TV.
Elles viennent de signer leur premier spec-script commun, Book Smart, une comédie estudiantine que l’on devine largement autobiographique, qu’elles ont vendu à la Fox. Le film, sera co-produit par Natalie Portman via sa société Handsomecharlie Films. Le script a suscité un tel enthousiasme qu’il est passé entre pas mal de mains, notamment celles d’Amy Poehler qui a aussitôt engagé les deux jeunes scénaristes pour adapter une série de comic-books, Lunch Lady, qui mettent en scène une serveuse de cafétéria dotée de super pouvoirs. Le projet est en développement chez Universal.
Après avoir présenté pendant neuf ans la météo sur une chaîne de télévision régionale, Phil Johnston s’inscrit au cursus cinéma de l »université de Columbia en 2001. Il y réalise un film de 22 minutes intitulé Flightless Birds qui le fait remarquer des studios. Son premier long-métrage, Jeremy Orm is a Pervert, l’histoire d’un fils de pasteur qui lance un commerce pornographique, entre en développement chez une compagnie qui met hélas la clé sous la porte en cours de route. Johnston, qui compte bien trouver un nouveau producteur pour ce projet, vend entretemps son deuxième script, Cedar Rapids à la société d’Alexander Payne. Le scénariste prépare actuellement un pilote de série, Ghost/Aliens, basé sur un comic-book de Trey Hamburger, pour Comedy Central et un film d’animation pour les studios Disney.
Elle s’est fait connaître en tant qu’actrice dans la série The office, sur laquelle elle officiait également en tant que scénariste. Si elle voue une passion égale à ses deux professions, selon ses propres dires, Mindy Kaling, trente ans, se voue de plus en plus à l’écriture faute de rôle pour de jeunes femmes d’origine indienne.
Elle démarche actuellement les studios avec son premier spec-script, The Low Self Esteem of Lizzy Gillespie, une comédie romantique co-écrite avec Brent Forrester, et elle rêve d’écrire pour son idole, Tina Fey, qu’elle imagine… en Indiana Jones en jupon!
Alors qu’elle n’a à l’heure actuelle qu’un pilote de série à son actif, Sluts, Liz Meriwether, vingt-sept ans, compte à l’heure actuelle quatre gros projets en développement, dont Honey Pot, un film d’espionnage au féminin, chez Paramount, et Friends With Benefits, une comédie romantique pour la société d’Ivan Reitman, Montecito Picture Co., avec Natalie Portman en tête d’affiche.
Sa candidature ayant été refusée aux UCLA et USC film schools, Michelle Morgan a étudié la dramaturgie dans une université de moindre prestige, tout en menant une carrière d’actrice. Elle a déjà quatre longs-métrages à son actif, Middle of Nowhere qui s’est fait remarquer au Festival du Film de Toronto l’année dernière, Imogene une comédie romantique autobiographique, et deux comédie pour la Fox, dont le remake de Girls Just Want to Have Fun.
Ce jeune homme de vingt-sept ans, qui se destinait à la base à une carrière juridique, a déjà un joli CV d’auteur. Il a travaillé sur une série de NBC, Parks and Recreation, écrit des sketches pour le Carson Daly’s latenight show et il a officié en tant que consultant sur la mythique South Park, tout en signant quelques spec scripts, dont Gay Dude, qui a fait le tour des studios, et White Dad qu’il a vendu à Sony, qui l’a aussitôt mis en développement. Cette comédie aborde un sujet encore sensible: l’adoption inter-ethnique. Preuve qu’il a le vent en poupe, le jeune scénariste vient d’être engagé par la Warner Bros pour réécrire le script d’une comédie, Boss Go Home.