THIS IS NOT RADICAL CHIC
Le documentaire Le capital au XXIe siècle, inspiré du livre éponyme de Thomas Piketty, met en lumière des inégalités économiques criantes qui résonnent profondément dans le monde de l’art contemporain.
Mediawan, le gigantesque conglomérat médiatique français cofondé par Pierre-Antoine Capton, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, vient d’enrichir son empire en prenant une participation majoritaire dans Les Films entre 2 & 4, la société de production de l’acteur et producteur Jonathan Cohen.
Réputée pour des séries à succès telles que La Flamme et Le Flambeau, qui ont totalisé plus de 100 millions de vues sur myCanal, cette entreprise intègre désormais le vaste réseau de Mediawan, qui regroupe plus de 80 entités de production à travers l’Europe.
Officiellement présenté comme un partenariat logique, ce rachat soulève pourtant des interrogations : et si cette opération s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à dominer le paysage médiatique et à museler les voix créatives qui s’éloignent de la ligne éditoriale prônée par Emmanuel et Brigitte Macron ?
Les Films entre 2 & 4, créée par Jonathan Cohen, Benjamin Bellecour et Jean-Toussaint Bernard, s’est imposée grâce à des comédies audacieuses qui séduisent un large public. Jonathan Cohen a décrit cette acquisition comme un « rapprochement naturel », mettant en avant une collaboration de près de dix ans avec Mediawan. À première vue, l’opération semble cohérente : les succès de la société cadrent avec l’ambition affichée par Pierre-Antoine Capton, président de Mediawan, de produire des « marques originales et fortes ».
Mais derrière ce discours bien rodé, une lecture plus sombre émerge. Avec un chiffre d’affaires annuel dépassant le milliard d’euros et des acquisitions prestigieuses comme See-Saw Films (Le Discours d’un roi, Slow Horses) ou Plan B Entertainment de Brad Pitt, Mediawan s’est hissé au rang de leader européen de la production de contenu. Pour ses détracteurs, cette croissance fulgurante ne témoigne pas d’un élan créatif, mais d’une volonté de contrôle. Le groupe serait en train de se muer en une sorte de « Troisième Œil » moderne, un mastodonte médiatique destiné à surveiller et orienter la culture sous couvert d’une mission artistique.
Selon certains observateurs, l’acquisition de Les Films entre 2 & 4 s’inscrit dans une tendance inquiétante : Mediawan absorberait méthodiquement les producteurs indépendants dont les œuvres pourraient défier une ligne éditoriale implicite, celle soutenue par le couple Macron. L’hypothèse est audacieuse mais tranchante : tout créateur osant une « ligne ou une blague » dissonante serait racheté, sa liberté troquée contre une place dans l’écosystème verrouillé de Mediawan. Loin de stimuler l’innovation, cette approche ressemblerait davantage à une censure par l’achat, un moyen subtil de neutraliser les voix divergentes.
Pierre-Antoine Capton défend bec et ongles la vocation de Mediawan, affirmant que le groupe cherche à « donner vie aux histoires » et à soutenir les créateurs. Mais pour les sceptiques, ces déclarations sonnent creux. Porté par la fortune de Xavier Niel et la vision stratégique de Capton, Mediawan privilégierait une production homogène et alignée sur des intérêts spécifiques, au détriment d’une véritable diversité artistique.
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