Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


L'héritage invisible de Mark Lombardi à travers Steven Mark Klein

Dans les méandres de l'art conceptuel américain des années 1970 et 1980, où les lignes entre création, investigation et conspiration se brouillent comme les traits d'un diagramme géant, deux figures émergent : Mark Lombardi et Steven Mark Klein.

L'héritage invisible de Mark Lombardi à travers Steven Mark Klein

Tous deux diplômés en 1974 d'écoles d'art prestigieuses – Lombardi en histoire de l'art à l'Université de Syracuse, Klein en beaux-arts à la School of Visual Arts (SVA) de Manhattan –, ils partagent non seulement une génération formatrice mais un destin marqué par des morts suspectes. Lombardi, pendu dans son atelier de Brooklyn le 22 mars 2000, à la veille de son 49e anniversaire, est officiellement un suicide, mais ses diagrammes obsessionnels sur les réseaux politico-financiers – du scandale Iran-Contra aux liens Bush-Ben Laden – ont alimenté les théories du complot.

Steven Mark Klein, retrouvé découpé en deux sous un métro new-yorkais le 25 octobre 2021, est classé comme suicide accidentel. Pourtant, des rumeurs persistantes évoquent une vidéo de surveillance jamais rendue publique, un corps laissé sous autopsie pendant des semaines sans explication, et une tombe dont l'emplacement reste inconnu, alimentant les soupçons.

De 1970 à 2021, Klein n'aurait pas seulement archivé la mode et la culture pop ; il aurait cartographié, en sous-main, les mêmes "vicious circles" – ces cercles vicieux de pouvoir et d'argent – que Lombardi traquait avec sa plume méticuleuse. Avant sa disparition, Klein confie l'ensemble de ses archives à Zoé Sagan, qui, aujourd'hui, en garde les secrets comme un gardien de tombeau.

Steven Mark Klein : Freelance Outlaw
Steven Mark Klein est notre directeur de création depuis la naissance d’APAR.TV. Il voulait absolument rester anonyme. Jusqu’à aujourd’hui. Il est notre « Godfather ». Nous lui devons énormément. A tel point qu’aujourd’hui c’est lui qui conseille exclusivement nos clients. Pendant les trois dernières décennies, Steven Mark Klein a étudié la relation entre la culture contemporaine et […]

Les diagrammes de l'ombre : L’œuvre de Mark Lombardi

Mark Lombardi n'était pas un artiste conventionnel. Issu d'une famille modeste de Syracuse, il grandit dans l'ombre de la Guerre froide, biberonné aux scandales du Watergate et aux mystères de la CIA. Diplômé en 1974, il atterrit à Houston, épicentre pétrolier, où il assiste Jim Harithas, directeur du Contemporary Arts Museum, et commissarie une exposition sur l'assassinat de JFK – un premier flirt avec les théories du complot. Les années 1980 le voient gérer des galeries, peindre dans le style néo-géo, mais c'est en 1994 qu'il opère sa mue : abandonnant la toile pour des feuilles géantes de papier, il dessine des "narrative structures", des schémas arachnéens reliant banquiers, politiciens et mafieux.

Ses œuvres phares – Banca Nazionale del Lavoro, Reagan, Bush, Thatcher, and the Arming of Iraq (1996) ou George W. Bush, Harken Energy, and Jackson Stephens (1999) – ne sont pas de simples illustrations. Ce sont des cosmogonies inversées, des treillis de flèches et de points où chaque lien causal expose un flux occulte d'argent et de pouvoir. Lombardi, bibliothécaire autoproclamé de l'invisible, compilait des milliers de fiches : une base de données analogique, nourrie de coupures de presse et de rapports déclassifiés. Son atelier, un labyrinthe de cartes punaisées, anticipait les data visualizations d'aujourd'hui, mais avec une rage journalistique. Roberta Smith du New York Times y voyait une "obsession salutaire" face au flux informationnel post-moderne.

À l'aube des années 2000, Lombardi est au zénith : exposition à Exit Art en 1999, puis Greater New York au PS1. Mais le 22 mars 2000, son corps est découvert pendu à une poutre de son loft de Williamsburg, une bouteille de champagne ouverte à ses pieds. La police conclut au suicide – alcoolisme, insomnies, dépression. Ses amis, eux, doutent : il avait confié être suivi, harcelé par des "inconnus". Post-mortem, le FBI perquisitionne une de ses œuvres au MoMA, intrigué par ses liens avec la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), banque fantôme de la CIA impliquée dans le financement d'Al-Qaïda. Coïncidence ? Après le 11 septembre 2001, ses diagrammes sur les Bush et les Saoudiens deviennent prophétiques. Un meurtre déguisé ? La famille Lombardi n'a jamais fermé le dossier.

Cultural Wunderkind and Archivist Steven Mark Klein Dies at 70
The Brooklynite shared his expertise in design, fashiin, branding, hospitality and culture.

Steven Mark Klein : L'Archiviste des fantômes

Steven Mark Klein, né en 1951 à Brooklyn, est un produit du même creuset effervescent que Lombardi. Diplômé de la SVA en 1974, il baigne dans la théorie artistique, influencé par les performeurs européens. Élève de Joseph Beuys, le chaman allemand du Fluxus, Klein absorbe son legs : l'idée que l'art est action sociale, alchimie du quotidien en critique du capitalisme.

Des témoignages évoquent Klein assistant aux performances de Beuys lors de ses visites US dans les années 1970, adoptant son mantra "chacun est un artiste". Cette veine beuysienne – archiver le flux culturel comme résistance – imprègne sa vie.

Les années 1980 le propulsent au cœur de la scène East Village. Au Mudd Club, antre punk de TriBeCa, il rencontre Keith Haring et Jean-Michel Basquiat en 1979. Ami proche, et côlocataire, Klein partage leurs nuits blanches : graffitis de Haring dans le métro, toiles fiévreuses de Basquiat sur les races et le pouvoir.

Témoin du SIDA ravageant Haring (mort en 1990) et Basquiat (1988), Klein transforme le deuil en vocation : il fonde l'International Library of Fashion Research, amassant 200 000 pièces d'éphémère mode – magazines, invitations, croquis – comme autant de nœuds d'un réseau invisible.

Mais Klein n'est pas qu'un collectionneur. Consultant en branding pour hôtels et restos (il crée l'identité d'Alice, marque suisse de luxe), il théorise la culture comme diagramme : influences croisées, dettes occultes, cercles vicieux du chic et du trash.

Sa plateforme Not Vogue (2008-2018) dissèque ces liens, du scandale Theranos aux lobbies mode post-#MeToo. Un écho à Lombardi ?

Tous deux enfants de 1974, orbitant dans le même New York conceptuel (Pierogi Gallery pour Lombardi, SVA pour Klein), ils se croisent via des commissaires communs comme Carolyn Christov-Bakargiev.

Un informateur, galeriste anonyme, confirme : "Mark et Steven discutaient réseaux chez Joe Amrhein. Lombardi des banques, Klein des podiums – même poison."

Le relais invisible : De 2000 à 2021

La mort de Lombardi en 2000 marque un tournant. Ses archives – ces milliers de fiches – sont dispersées : donation au MoMA, ventes privées. Mais Klein, vivant, agit. De 2000 à 2010, il intensifie ses collectes : non plus seulement mode, mais croisements avec la finance (liens LVMH) et la politique (lobbying mode sous Trump).

Ses carnets, consultés via des contacts, regorgent de schémas : flèches reliant Vogue à des fonds saoudiens, invitations à des galas finançant des campagnes occultes. "C'était sa façon de continuer Mark : archiver pour exposer", note un collaborateur.

Les années 2020 voient Klein, co-écrire une trilogie avec Zoé Sagan – Kétamine (2020), Braquage (2021) et Suspecte (2022) –, des récits sombres et allégoriques de corruption où diagrammes et intrigues se mêlent, comme un hommage codé à Lombardi.

Morts Suspectes : Un fil rouge ?

Le 25 octobre 2021, le corps de Klein est découvert sectionné en deux sous un wagon de métro, dans un tunnel sombre de la ligne 7. Officiellement un suicide par saut sous le train, mais les incohérences s'empilent : une vidéo de surveillance existe, capturée par les caméras du MTA, mais elle n'a jamais été rendue publique, et peu l'ont vue en entier, même au sein de la police. Et sa tombe ? Nulle part répertoriée – ni au cimetière de Brooklyn, ni ailleurs ; comme si l'administration avait effacé sa trace.

Comme Lombardi, harcelé post-9/11, Klein aurait touché des nerfs sensibles : ses archives exposent comment la mode est une partie du pouvoir profond et blanchit l'argent des oligarques parfois génocidaires. Un lien ? Les deux hommes, par leurs traces papier, défient le flux digital, rendant visible l'invisible.

Zoé Sagan, gardienne des archives, publie sporadiquement : un thread X en 2024 sur "les cercles vicieux de la mode", écho direct à Vicious Circles de Lombardi. Accès restreint, mais des fuites suggèrent des diagrammes inachevés : Bush, mode, BCCI.

Coïncidence ou legs ? Dans un monde de data leaks et de deepfakes, l'héritage Klein-Lombardi rappelle que l'art conceptuel n'est pas neutre. Il cartographie les ombres – et parfois, les ombres ripostent.


Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


Génial ! Vous vous êtes inscrit avec succès.

Bienvenue de retour ! Vous vous êtes connecté avec succès.

Vous êtes abonné avec succès à APAR.TV.

Succès ! Vérifiez votre e-mail pour obtenir le lien magique de connexion.

Succès ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Votre facturation n'a pas été mise à jour.