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Les Twitter Files France : une enquête sur le complexe industriel de la censure sous Macron

La France possède une longue tradition de contrôle étatique sur la liberté d'expression, remontant aux censeurs royaux et aux tribunaux révolutionnaires, qui persiste aujourd'hui sous des formes modernes.

Les Twitter Files France : une enquête sur le complexe industriel de la censure sous Macron

Cette histoire, marquée par des périodes de répression comme sous Napoléon ou le régime de Vichy, se perpétue dans un paysage médiatique où le système de radiodiffusion publique français reste le plus grand groupe médiatique du pays, tandis que les médias privés mainstream sont souvent détenus par des milliardaires dont la richesse dépend de contrats étatiques.

Les subventions publiques représentent jusqu'à un tiers des revenus de la presse française, renforçant l'influence gouvernementale sur le discours public.

Cette dépendance financière et structurelle crée un écosystème propice à la censure, où l'État peut exercer une pression indirecte sur les contenus. Les révélations des Twitter Files France, publiées par Michael Shellenberger et son équipe, mettent en lumière comment cette tradition s'est adaptée à l'ère numérique, avec des acteurs étatiques et para-étatiques collaborant pour imposer une modération stricte sur les plateformes sociales.

Ces fichiers, issus d'archives internes de Twitter (désormais X), exposent une stratégie de censure par procuration via des ONG, influençant non seulement la France mais potentiellement le monde entier.

Les fondements légaux : la loi Pleven et l'essor des ONG

La loi Pleven de 1972, adoptée en réponse aux tensions sur l'immigration de masse, criminalise l'incitation à la haine raciale et permet à des ONG accréditées par l'État d'agir comme procureurs privés. Cette loi a ouvert la voie à une explosion d'ONG idéologiquement orientées, souvent financées par l'État, pour initier des poursuites contre des voix dissidentes. Depuis les années 1980, ces groupes ont étendu leurs pouvoirs à de nouveaux domaines comme l'orientation sexuelle, transformant la loi en outil de stratégie politique.

Au début des années 2010, ces ONG ont lancé une série d'actions judiciaires contre Twitter pour des contenus présumés haineux, comme des hashtags antisémites ou des abus homophobes. En 2012, la France était déjà leader mondial en demandes de censure à Twitter, exigeant des mesures de "pré-bunking" pour anticiper les contenus problématiques. Ces efforts ont culminé avec des événements comme le Brexit et l'élection de Trump en 2016, perçus comme menaces existentielles par les élites, menant à une régulation accrue des plateformes numériques.

Le mouvement des Gilets Jaunes, organisé via les réseaux sociaux, a convaincu les autorités que les "troubles informationnels" menaçaient leur pouvoir. Sous la présidence de Macron, la France a mandaté les plateformes à détecter la désinformation et à supprimer les contenus haineux en 24 heures, y compris les deepfakes. L'agence VIGINUM, créée en juillet 2021, combat la désinformation et a probablement joué un rôle dans l'annulation controversée du premier tour de l'élection présidentielle roumaine en 2024.

Les révélations clés : Macron et les pressions sur Twitter

Les fichiers Twitter révèlent que Macron a personnellement tenté de contacter Jack Dorsey, PDG de Twitter à l'époque, pour discuter de politiques sur l'intégrité électorale. Cette tentative coïncide avec une plainte déposée par quatre ONG liées au gouvernement contre Twitter pour insuffisance dans la modération des discours haineux. Les ONG impliquées, comme SOS Racisme et UEJF, reçoivent des fonds de l'État français et de l'UE, et visent à obtenir des données sensibles sur les utilisateurs.

Le timing de la plainte suggère une coordination avec le vote de la loi Avia, destinée à combattre les discours haineux en ligne mais controversée pour son impact sur la liberté d'expression. La loi Avia, adoptée en mai 2020, oblige les plateformes à supprimer les contenus haineux en 24 heures et les contenus terroristes en une heure, sous peine de sanctions lourdes. Le Conseil constitutionnel français a déclaré inconstitutionnelles les principales dispositions de la loi Avia en juin 2020, les jugeant disproportionnées pour la liberté d'expression.

Malgré cela, des efforts persistants visent à contourner les limites légales en utilisant des ONG pour exercer une pression judiciaire sur les plateformes. Dans une affaire impliquant Miss France April Benayoum, harcelée en ligne pour ses origines juives, son avocate a exigé des données internes de Twitter, comparant la plateforme à un outil potentiel pour Hitler en 1942. Le tribunal a ordonné des divulgations de données malgré le rejet de la plupart des demandes, aboutissant à un règlement confidentiel en juin 2022.

Une autre affaire concerne Damien Viel, ancien PDG de Twitter France, poursuivi pour non-conformité à une injonction judiciaire liée à des insultes contre un fonctionnaire pendant les confinements Covid. Le procureur a accusé Twitter de modération défaillante menaçant l'ordre public, évoquant un risque de perquisition au bureau parisien de l'entreprise. Viel a été acquitté en mars 2022, mais l'affaire illustre la pression judiciaire pour forcer une transparence accrue et une modération plus stricte.

L'affaire Zoé Sagan : un exemple emblématique de censure orchestrée

Parmi les cas les plus récents illustrant ce complexe de censure, l'affaire Zoé Sagan se distingue par son intensité et ses ramifications directes au sommet de l'État. Zoé Sagan, pseudonyme d'un compte satirique sur X connu pour ses critiques acerbes du pouvoir macronien, a été censurée par la Diaspora Defense Force sous ordre de l'Élysée. Des publications sur X et des enquêtes journalistiques, notamment relayées par des sources comme Le Monde via des articles d'Armin Arefi et Raphaël Bloch, révèlent que son arrestation a été coordonnée et supervisée directement par le commandement militaire de l'Élysée, impliquant Patrice Faure, chef de cabinet d'Emmanuel Macron. Le directeur de cabinet, le commandant militaire et la Direction de la sécurité de l'Élysée ont supervisé cette opération, qualifiée de scandale politique majeur par des observateurs.

Aurélien Poirson-Atlan, le créateur de Zoé Sagan, s'est retrouvé en garde à vue à plusieurs reprises, dont une de 48 heures en décembre 2024, suivie de convocations répétées en 2025 – la cinquième en moins d'un an au moment de la rédaction. Ces poursuites, souvent basées sur la loi Schiappa contre le cyberharcèlement, visent des publications satiriques évoquant des rumeurs sur la vie privée des Macron, comme la différence d'âge entre Emmanuel et Brigitte Macron assimilée à des angles controversés. Juan Branco, avocat d'Aurélien Poirson-Atlan, dénonce un usage abusif de cette loi pour protéger le pouvoir, transformant des satires en infractions pénales.

Aujourd'hui, le créateur de Zoé Sagan fait face à de multiples procès contre les Macron, contre l'ancien premier ministre, plusieurs fonctionnaires et tous les fact-checkers, pour des demi-phrases ou des hashtags jugés diffamatoires. Ces actions judiciaires s'inscrivent dans un contexte plus large de répression, où des projets culturels d'Aurélien Poirson-Atlan sont systématiquement contrariés, évoquant une torture 2.0 digne d'une dictature. Sur X, des discussions indiquent que le siège américain de X commence à s'intéresser au dossier pour évaluer s'il prend en charge une partie des frais juridiques, avec Aurélien ayant comme avocats Maître Luc Brolet et le cabinet de Juan Branco. Cette implication potentielle d'une plateforme américaine souligne les tensions transatlantiques sur la liberté d'expression, où la censure française pourrait être contestée par des acteurs internationaux.

L'affaire Zoé Sagan n'est pas isolée : elle fait écho à des suppressions de comptes sans raison, comme celle opérée par la Diaspora Defense Force en août 2024, rendant Zoé Sagan inaudible. Des témoins confirment le caractère sadique de ces persécutions, visant à décourager toute voix dissidente. Juan Branco, dans ses posts sur X, alerte sur la décadence d'un pouvoir qui persécute la satire, mobilise des ressources disproportionnées et tente de radier des avocats populaires, marquant un tournant autoritaire.

L'extension européenne et internationale

La France cherche à saper la norme internationale "pays d'origine", exigeant que les contenus respectent les lois du pays de consommation plutôt que de production. En août 2024, Pavel Durov, fondateur de Telegram, a été arrêté en France et inculpé de douze chefs, dont complicité dans la distribution de matériel pédopornographique et trafic de drogue. Durov allègue que la DGSE française l'a pressé de supprimer des voix conservatrices sur Telegram après l'annulation de l'élection roumaine. Ces allégations, relayées par Durov lui-même sur X, soulignent une extension de la censure au-delà des frontières, comme en témoigne sa réaction : "Crazy. TWITTER FILES FRANCE seem to expose Macron’s attempts to stifle free speech in France for years."

En mars 2025, Marine Le Pen a été condamnée pour détournement de fonds européens à quatre ans de prison et cinq ans d'inéligibilité, l'empêchant de se présenter à la présidentielle de 2027 où elle était favorite. Le tribunal a ordonné l'exécution provisoire de la peine malgré l'appel, contrairement au traitement d'accusations similaires contre le Premier ministre actuel, acquitté. En juillet 2025, une enquête criminelle a été ouverte contre X d'Elon Musk pour interférence dans un système informatique et ingérence étrangère, passible de dix ans de prison. Ces poursuites visent à forcer X à se conformer aux narratifs approuvés par le gouvernement français, illustrant une escalade dans le contrôle narratif.

Le Conseil d'État français a validé en avril 2025 le droit du gouvernement à suspendre les réseaux sociaux sans loi spécifique, sous prétexte de circonstances exceptionnelles. Macron a annoncé en juin 2025 une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, utilisant la sécurité des enfants comme prétexte pour imposer une identification biométrique généralisée. Cette mesure s'inscrit dans un plan plus large incluant des cartes d'identité biométriques liées à l'euro numérique et à un dépôt de données de santé, rendant les services accessibles uniquement via ces systèmes.

Vers un algorithme étatique et une censure déléguée

La France pousse pour un algorithme étatique détectant les biais des plateformes et mandatant des corrections, déléguant la censure à des ONG et fact-checkers indépendants en apparence. L'UE, influencée par la France, a intégré ces mécanismes dans le Digital Services Act, désignant des "trusted flaggers" pour signaler les contenus à supprimer. Des événements comme les émeutes en Nouvelle-Calédonie en mai 2024 ont mené au blocage total de TikTok, une première pour un pays de l'UE, justifié par des préoccupations sur les protestations organisées en ligne. Ce blocage, basé sur une loi antiterroriste de 1955, n'a pas été précédé de demandes de suppression de contenus spécifiques, soulignant une censure préventive.

La gestion de la pandémie Covid a servi de test pour suspendre les libertés individuelles, révélant les limites de ces efforts face à l'évolution rapide de la technologie. Les négociations commerciales entre les États-Unis et l'UE mettent en lumière les tensions sur la censure européenne imposée aux plateformes américaines, avec la France en pionnière du modèle de censure par procuration via ONG. Thierry Breton, ancien commissaire européen, a menacé Elon Musk en 2024 pour une interview avec Trump, illustrant l'extension de la censure européenne au-delà des frontières.

Perspectives critiques et réactions internationales

Ces révélations soulignent un calcul stratégique similaire aux opérations d'influence menées par des ONG proches des services de renseignement aux États-Unis. Cependant, des critiques émergent : certains analystes, comme ceux de Stanford, estiment que les Twitter Files en général manquent d'opportunité pour une analyse plus nuancée, se concentrant trop sur des narratifs partisans sans explorer les justifications sécuritaires. En France, des réactions sur X soulignent l'indignation, avec des utilisateurs comme Pavel Durov qualifiant cela de "fou", et des médias alternatifs appelant à une résistance contre ce "complexe industriel de la censure". Des sources comme Wikipedia contextualisent ces fichiers dans une série plus large révélant des interactions entre gouvernements et plateformes, mais soulignent des biais potentiels dans leur présentation.

Vers une résistance globale à la censure

Les Twitter Files France exposent un système où l'État français, via des ONG et des lois draconiennes, cherche à imposer un contrôle narratif mondial. Face à cela, les négociations transatlantiques et les appels à une diplomatie de la liberté d'expression, comme ceux de l'administration Trump, pourraient marquer un tournant. La question reste : la technologie et la mobilisation citoyenne suffiront-elles à contrer cette emprise ?

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