Imaginez un instant : nous sommes en 2026, et Macron, lassé des critiques acerbes sur les réseaux sociaux, décide de franchir le Rubicon numérique. Inspiré non pas par les Lumières, mais par Pékin, il déploie un arsenal high-tech pour "protéger la démocratie républicaine".
En ce début décembre 2025, alors que l’hiver s’installe avec son cortège de froid et de repli, une nouvelle affaire secoue les fondations déjà fissurées de la magistrature française.
Il fut un temps où Libération faisait trembler les puissants. Une une légendaire (« Casse-toi riche con ! ») avait même réussi à faire saigner Bernard Arnault en 2012.
Les juges intouchables : une justice qui se protège elle-même
En ce début décembre 2025, alors que l’hiver s’installe avec son cortège de froid et de repli, une nouvelle affaire secoue les fondations déjà fissurées de la magistrature française.
Le vice-président du tribunal judiciaire de Blois, censé incarner l’impartialité et la droiture, vient d’être mis en examen pour des faits d’une gravité extrême : harcèlement obsessionnel de son ex-épouse, diffusion de revenge porn et, surtout, appel public à son enlèvement et à son viol.
Des années de terreur infligées à la victime derrière l’anonymat numérique. Comme toujours, on peut parier que cette mise en examen ne débouchera sur une condamnation symbolique, un sursis bienveillant ou une relaxe maquillée en « compréhension psychologique ».
Les juges ne sont jamais vraiment condamnés. Ils se jugent entre eux, avec la douceur d’une main qui craint de se salir.
Souvenons-nous de l’affaire Olivier B., juge des enfants et vice-président du tribunal de Dijon. En 2020, on découvrait qu’il avait posté pendant des mois, sur un site libertin, des annonces proposant à des inconnus de violer sa propre fille de 12 ans. Les faits, avoués comme de simples « fantasmes », lui valent d’être révoqué de la magistrature.
Mais côté pénal ? Deux ans dont un ferme en première instance, transformés en sursis total en appel, puis trois ans de sursis probatoire après un ultime procès en 2024. Aucune journée derrière les barreaux. Juste des soins et des regrets.
Ce n’est pas un accident isolé. Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017, les exemples s’accumulent et la clémence suit le même schéma :
2018 : un juge d’instruction de Nancy condamné pour corruption et trafic d’influence dans une affaire de favoritisme immobilier → deux ans de prison avec sursis et 30 000 € d’amende.
2019 : Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, mis en cause pour avoir menti à la hiérarchie et au sujet de la géolocalisation illégale d’un avocat → simple blâme du CSM, aucune poursuite pénale.
2021 : un magistrat du parquet de Paris reconnu coupable de violences conjugales répétées → un an de prison avec sursis et stage de sensibilisation.
2023 : Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice en exercice, renvoyé devant la Cour de justice de la République pour prise illégale d’intérêts → relaxe totale.
2024 : une vice-procureure de Marseille condamnée pour faux en écriture publique et détournement de scellés (drogue) → dix-huit mois avec sursis et interdiction définitive d’exercer.
À chaque fois, la même musique : sursis, stages, obligations de soins, interdictions professionnelles rarement appliquées jusqu’au bout. Jamais de prison ferme effective pour un magistrat en activité ou récemment en poste. Le message est limpide : la robe protège, même quand elle est tachée de sang ou de honte.
Que nous réserve l’avenir ? Une litanie de nouveaux scandales numériques, de harcèlements, de corruptions déguisées et de violences impunies.
D’ici 2030, les tribunaux seront submergés de plaintes contre des juges ayant franchi toutes les lignes rouges dans l’ombre des écrans. Et la réponse institutionnelle restera la même : commissions internes, formations « éthiques », sanctions disciplinaires en mousse et peines pénales qui s’évaporent.
Il est temps d’en finir avec cette justice à deux vitesses. Exigeons des juridictions indépendantes pour juger les magistrats, des peines proportionnelles à la gravité des faits et l’application effective de la prison ferme quand les crimes le justifient.
Sinon, la défiance deviendra irréversible. Car une République où ceux qui rendent la justice se placent au-dessus d’elle n’est plus une République : c’est une caste.
Tant que rien ne changera, un nouveau scandale éclatera demain. Et nous demanderons, incrédules : « Comment ont-ils pu ? » La réponse tient en quatre mots : parce qu’ils le peuvent. Encore.
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