Les 10 meilleurs films de 2020, l'année où tout a basculé

1. Lovers Rock

C’est le meilleur film de Steve McQueen. Il y examine la vie des Noirs en Grande-Bretagne dans les années 1960, 1970 et 1980 au milieu de bouleversements sociaux. Les amoureux du rock, à première vue, peut sembler la partie la plus insignifiante, car il s’agit simplement d’une fête à la maison à Londres en 1980, et tout le récit du film est sacrifié pour des scènes de danse, de flirt et de joie en commun. Mais c’est le but. Steve McQueen présente un espace qui se sent sûr et indépendant, créé et entretenu par des Noirs qui auraient eu du mal à entrer dans les clubs dominés par les blancs de l’époque. C’est un portrait de la communauté arrivant à un moment où un tel rassemblement est impossible, et vous penserez à nous lorsque vous entendrez la chanson à la fin du film, c’est de Janet Kay, ça a été fait en 1979, le morceau s’appelle «Silly Games». Quand vous endenterez les premières secondes vous serez tombé amoureux de ce film.

2. MANK

Mank est le retour de David Fincher, donnant vie à un projet qu’il avait nourri pendant presque toute sa carrière de réalisateur. Il répond en quelque sorte à ces attentes malgré une approche sournoise de son sujet, le scénariste gênant Herman J. Mankiewicz (Gary Oldman). En dépeignant le processus torturé de création de la première ébauche de Citizen Kane, David Fincher examine également l’histoire de l’âge d’or à Hollywood, un laboratoire de créativité et d’émerveillement sous le contrôle de magnats, comment dire…faits de sang-froid. Avec son acidité caractéristique et un mélange parfait d’optimisme et d’amertume profonde, David Fincher raconte l’histoire d’un cynique qui s’éveille enfin à ses talents artistiques.

3. DA 5 BLOODS

Spike Lee a réalisé deux films fascinants en 2020, sortis sur deux services de streaming différents. Mais l’ambition de Da 5 Bloods est particulièrement impressionnante, tissant une histoire complexe de récriminations et de culpabilité centrée sur quatre vétérans noirs de la guerre du Vietnam. Fidèle à l’œuvre de Spike Lee, le film est tentaculaire, basculant souvent entre la comédie anarchique et le drame éviscéré dans la même scène.

4. TENET

Le dernier film de Christopher Nolan était-il le dernier blockbuster de tous les temps ? C’est possible. Si tel est le cas, Tenet est une étrange fin, un film d’action étrange, dense et rempli. Le protagoniste anonyme du film (John David Washington) a à peine une longueur d’avance sur l’intrigue, qui implique des méchants invisibles qui voyagent dans le temps et qui tentent de détruire notre présent en zappant les gens dans le passé.

5. NOMADLAND

Dans ses trois premiers films, Chloé Zhao a documenté l’Amérique marginale, racontant les histoires de personnes essayant de se tailler une existence dans l’Occident moderne hostile (si vous n’avez pas vu son film précédent, The Rider, c’est une bombe, vous pouvez y aller les yeux fermés). Son nouveau film, Nomadland, a été filmé avec une petite équipe et un casting d’acteurs pour la plupart non professionnels. La performance de Frances McDormand est un chef d’œuvre du genre. Elle joue Fern, une femme vivant avec sa camionnette après la récession de 2008 et passant d’une communauté à l’autre en quête d’indépendance. Chloé Zhao place les promesses manquées du rêve américain aux côtés de certaines de ses plus beaux plans. C’est à couper le souffle.

6. Je veux juste en finir

Le premier effort du réalisateur Charlie Kaufman en cinq ans était étrangement parfait pour Netflix; c’est le genre de film à voir à minuit, seul chez vous, une expérience si particulière que vous pourriez vous demander si vous avez tout rêvé. Basé sur le roman de Iain Reid, le film de Kaufman se concentre d’abord sur une jeune femme (Jessie Buckley) qui va rencontrer les parents de son nouveau petit ami (Jesse Plemons) à la campagne pour la première fois. Mais la balade du couple devient une nuit sombre pour l’âme, alors que les limites du temps semblent s’étirer et se rompre, et il devient plus difficile de dire si leur assemblage est réel ou imaginaire. Autrement dit, il s’agit d’un film de Charlie Kaufman – une expérience de cinéma stimulante qui dure des semaines et dévoile une nouvelle signification à chaque fois que vous le revoyiez.

https://www.youtube.com/watch?v=daUXWrBKi50

7. Never Rarely Sometimes Always

L’héroïne du film d’Eliza Hittman, Autumn (Sidney Flanigan), 17 ans, veut faire quelque chose d’apparemment ordinaire: mettre fin à une grossesse non désirée. Le film de Hittman se concentre sur la façon dont cet objectif nécessite un effort herculéen, étant donné que Autumn vit en Pennsylvanie, un État qui ne permet pas aux mineurs de se faire avorter sans le consentement de leurs parents. L’adolescente part donc en road trip avec sa cousine Skylar (Talia Ryder).

8. BACURAU

Le «western bizarre» brésilien unique est maintenant sur la chaîne Criterion. Il se déroule dans un «futur proche», dans une ville rurale qui s’est soudainement retrouvée effacée de toutes les cartes numériques, Bacurau est parfois comique, parfois horrible, passant de l’action sanglante à la comédie burlesque en passant par le drame social flippant. Sans vouloir gâcher une seule seconde de Bacurau, c’est un film parfait pour terminer 2020. Un film pour le XXIe siècle, avec une vision concentrée de l’apocalypse qui parvient d’une manière ou d’une autre à frapper une note d’espoir.

9. Le Nid

Situé dans la Grande-Bretagne des années 1980, le film de Sean Durkin est un drame familial avec un air d’horreur. C’est un film dans lequel le succès financier d’une famille présage une année de cupidité et de ruine émotionnelle. Jude Law et Carrie Coon font la meilleure performance de leur carrière. Ils jouent un couple qui emménage dans un manoir anglais dramatique, puis lutte pour maintenir leur situation financière. Sean Durkin réalisent un film de maison hantée dans lequel le fantôme paralyse l’ambition capitaliste. Même si le nid est un drame axé sur les personnages, Sean Durkin lui donne le paysage sonore d’un film d’horreur, faisant apparaître chaque grincement et chaque gémissement de la maison pour refléter les craintes croissantes du couple face à l’avenir.