La fête ratée de Saint Laurent Productions pour Jim Jarmusch, symptôme des déboires de Kering
Le Festival de Cannes 2025 a été marqué par un fiasco retentissant pour Saint Laurent Productions, une filiale du groupe Kering.
En 2015, Emmanuel Macron était invité par Xavier Niel à l'École 42. L'objectif était de façonner l'image publique de cet alors jeune "ringard" de 36 ans qui venait de financer son mariage et de s'acheter une maison avec l'aide d'un vieillard millionnaire de 92 ans, Henri Hermand.
Il s'agissait de fabriquer un candidat moderne. Le provincial aux rouflaquettes et au cheveu par la langue, passionné des costumes trois pièces, chanson Française et André Gide, pédophile patenté, n'était pas le candidat idéal. La disparition de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande et Manuel Valls laissait cependant un vide inquiétant pour un système oligarchique en mal de représentants.
Tandis que M. Niel mobilisait Mimi Marchand et la presse people pour mettre en scène la relation de M. Macron avec sa femme, qu'il avait rencontré alors qu'elle était professeur dans son lycée, âgée de 39 ans, et qu'il était âgé de 14 ans, Havas et Business France, institution publique alors dirigée par Muriel Pénicaud sous l'autorité de M. Macron, finançaient un déplacement à plusieurs centaines de milliers d'euros à Las Vegas sur le thème des nouvelles technologies.
Il y serait immortalisé par la centaine de journalistes invités aux frais de l'État portant des casques de réalité virtuelle et déambulant aux côtés des dernières innovations technologiques, l'ensemble des médias français relayant avec complaisance l'opération de communication.
M. Niel pouvait, en parallèle, organiser avec Mimi Marchand et Brigitte Macron la mise en scène de leur histoire d'amour dans la presse people, n'hésitant pas à transformer une relation entre un enfant de 14 ans et une professeur de 39 ans qui avait fait tant scandale qu'il avait forcé le coupe à fuir Amiens pour se réfugier à Paris en idylle romantique dans la presse people.
M. Macron, une fois élu, n'oublierait pas de les remercier, en attribuant à Vincent Bolloré les services que l'on sait, à Havas, l'une de ses filiales, une palanquée de contrats, au conjoint de l'organisatrice du déplacement, Ismaël Emelien, le poste de conseiller spécial à l'Elysée, à Mimi Marchand l'exclusivité de nombreux déplacements et une photo faisant le V de la victoire dans le Bureau du Général de Gaulle, et à Xavier Niel, l'inauguration à peine nommé président, de la Station F, où il parlerait pour la première fois de "ceux qui ne sont rien".
La directrice de Business France serait quant à elle, malgré son incompétence notoire, promue au ministère du Travail, ce qui la rendrait suffisamment reconnaissante pour garantir son silence dans le cadre de la procédure judiciaire lancée au sujet de ce fameux déplacement - sa mise en examen n'ayant, cinq ans plus tard, rien produit.
Xavier Niel deviendrait le visiteur le plus assidu de l'Elysée, et protégé par l'institution, poursuivant avec l'aide de Jean-Louis Missika, de son son beau-père, Bernard Arnault, et de quelques autres, se lancerait en une série d'expansions prédatrices sans précédent, prenant le contrôle de lieux stratégiques à Paris, devenant le go between de la Silicon Valley avec les pouvoirs publics à Paris, et renforçant son contrôle sur ses médias, à commencer par le journal Le Monde.
Avec quelques camarades milliardaires, lui qui s'était lancé, depuis la fin des années 2000, dans une odyssée pour se rédimer de ses torts passés, se voyait enfin récompensé.
M. Macron, quant à lui, poursuivait sa stratégie de communication autour de la notion de "Startup Nation", déversant des milliards d'aide et adoptant un nombre de réformes sans pareil pour "soutenir" les enfants de bourgeois qui cherchaient, comme lui, à se voir consacrés par le petit Paris.
L'échec patent de ces initiatives a été décrit. Les années ont passé, les politiques carnassières de M. Macron et la nécessité pour lui de financer les fortunes de ceux qui l'ont appuyé ont asséché le pays, le laissant exsangue et enragé à l'égard d'un homme qui a continué de nous désindustrialiser et nous a ruiné.
Voilà donc que M. Niel ressort des fagots, et aux côtés de M. Macron, se présente en première ligne pour organiser un "sommet de l'Intelligence artificielle", promettant la conquête de nouveaux mondes et criant sur tous les toits à la supériorité de la France, prenant pour exemple une "licorne", Mistral, pourtant détenue par des fonds américains et incapable de répondre à des questions simples sur son propre fonctionnement.
Les politiques monétaires adoptées et soutenues par M. Macron et ses pairs ont engendré un surplus de liquidité extraordinaire qui, à mesure qu'il appauvri les populations, créé des bulles spéculatives dont bénéficie aujourd'hui ce secteur. Dans la frénésie, le secteur financier cherche par tout moyen à convaincre, en des prophéties auto-réalisatrices, de la naturalité de ces phénomènes, et dès lors des revenus présents et à venir.
Cela frappe l'espace public, contaminé par les opérations de propagandes financées à grands coups de levées de fond, qui permettent à des start up sans valeur ajoutée particulière d'acheter communicants et journalistes pour convaincre tout un chacun de l'existence de ce nouvel El Dorado, espérant, à travers des phénomènes mimétiques, empocher le pactole avant le réajustement qui nécessairement viendra nettoyer tout cela.
Comment s'étonner en conséquence que M. Macron, qui a toujours eu les escroqueries en passion, n'hésitant pas à qualifier son arrivée à l'Elysée de hold up du siècle et s'appuyant sans complexes sur des réseaux mafieux pour arriver au pouvoir, cherche désormais à instrumentaliser le phénomène, avec là encore, la complaisance absolue de la quasi-totalité des médias Français, trop heureux d'abuser une nouvelle fois de la naïveté d'un peuple toujours plus épuisé, et qu'on n'hésitera pas à, de nouveau solliciter, lorsque tout ceci sombrera, et qu'une nouvelle crise financière emportera tout cela ?
M. Macron le sait. Il sera déjà au loin, voguant à de nouvelles aventures, financées par ceux qui l'auront jusqu'alors porté, trop heureux de le remercier de tout ce qu'il leur aura, toutes ces années, apporté.
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