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Le règne de Mimi Marchand touche t-il à sa fin ?

Le règne de Mimi Marchand touche t-il à sa fin ?

A la tête de Bestimage, l’agence de photos people qu’elle a fondée, « la reine des paparazzis » a vécu mille vies. Mais qui est vraiment Michèle Marchand ? « Complément d’enquête » a retrouvé un truand qui l’a bien connue dans les années 1980…

Avant de devenir la « papesse » de la presse people, responsable de scoops mémorables chez Voici ou Paris Match, et de conseiller le couple Macron, cette fille d’une coiffeuse de Vincennes a tour à tour été garagiste, patronne de discothèque. Femme de braqueur puis de policier, Mimi Marchand a aussi connu la prison, notamment pour une affaire de trafic de drogue.

Des liens avec le grand banditisme dans les années 1980 ?

Le 13 janvier 2022, « Complément d’enquête » revient sur le passé sulfureux d’une aventurière haute en couleur, une « affairiste » selon le mot d’un truand qui l’aurait bien connue dans les années 1980. Casier judiciaire chargé, pas tout à fait « rangé des bécanes », l’homme a requis l’anonymat pour livrer, dans la pénombre d’un parking, quelques confidences aux journalistes du magazine de France 2.

Chez les voyous, « elle ne s’est pas acoquinée avec des petits personnages »
Un familier du « milieu » qui aurait côtoyé Mimi Marchand dans les années 1980

dans « Complément d’enquête »

Cet ancien truand se souvient bien de cette petite blonde aussi à l’aise avec les policiers qu’avec ceux qu’ils traquent. Pas les petits délinquants, mais des figures du grand banditisme, selon cet homme qui ajoute que Mimi Marchand était « surtout intéressée, comme tous les gens qui sont dans ce milieu, par l’aspect financier de la chose ».

Des protections policières ?

Tout au long de son tumultueux parcours, Mimi Marchand est plusieurs fois passée par la case prison. La première fois, c’était en 1986, pour chèques sans provision. Au milieu des années 1990, elle a été arrêtée au volant d’une fourgonnette bourrée de haschisch en provenance du Maroc.

« Quand on fréquente des policiers de haut rang, c’est pas pour aller juste boire un café avec eux »

Dans cette affaire, son mari (un braqueur épousé à la sortie de son deuxième séjour derrière les barreaux) a été condamné à six ans pour trafic de stupéfiants ; elle-même n’a passé que deux mois en détention. Grâce à « certaines protections au niveau des services qui sont spécialisés dans le grand banditisme », telles que la Brigade de répression du banditisme (BRB), comme le pense notre témoin ?

« Mimi » Marchand est par ailleurs poursuivie depuis début juin pour son implication dans l’interview retentissante, diffusée mi-novembre par BFMTV et Paris Match, de Ziad Takieddine, au cours de laquelle le sulfureux intermédiaire avait retiré ses accusations contre Nicolas Sarkozy. Les magistrats du pôle financier du tribunal de Paris soupçonnent que cette rétraction a pu être achetée ou du moins téléguidée de manière frauduleuse.

Et puis il y a aussi l’affaire Griveaux-Pavlenski où les paparazzis de Mimi Marchand ont appelé la police pour organiser une interpellation sous leurs flashs.

En février 2020, Benjamin Griveaux se retire de la course à la mairie de Paris après la diffusion d’une vidéo intime. Quelques jours plus tard, Mimi Marchand vend à « Paris Match » les images de l’interpellation du couple impliqué dans cette affaire de sextape. Une « paparazzade » organisée avec l’aide de certains policiers ? Extrait de « Complément d’enquête » du 13 janvier 2022.

Benjamin Griveaux était bien parti pour décrocher la mairie de Paris. La Macronie croyait en lui, et Mimi Marchand, reine des paparazzis, amie et conseil en image du couple présidentiel, l’accompagnait dans sa communication (« Complément d’enquête » a retrouvé les factures dans ses comptes de campagne). Le couple Griveaux était mis en scène dans la presse people, la « méthode Mimi » fonctionnait… jusqu’au jour où tout explose avec la diffusion d’une vidéo intime. L’ancien porte-parole du gouvernement est contraint de jeter l’éponge.

Une vengeance de Mimi Marchand ?

Quelques jours plus tard, « les diaboliques qui ont fait chuter le candidat » et leur interpellation font la une de Paris Match… photos et vidéo à l’appui. Un « scoop » fourni par l’agence de Mimi Marchand, Bestimage. Alexandra de Taddeo et Piotr Pavlenski sont mis en examen pour atteinte à l’intimité de la vie privée : d’une liaison avec le candidat, elle avait conservé une vidéo intime, lui l’a diffusée sur internet. Le couple a raconté à « Complément d’enquête » que cet épisode serait, selon eux, le fruit d’une vengeance de Mimi Marchand.

« Je crois comprendre qu’il y a eu, à un moment ou à un autre, corruption et entente entre des policiers et Mimi Marchand, ses paparazzis, ses ‘barbouzes’… et qu’ils se sont mis d’accord pour organiser ces ‘paparazzades’. Et vendre, ensuite, les photos aux médias ». Alexandra de Taddeo à « Complément d’enquête »

Le lendemain de la démission du candidat, tous deux se cachent, mais sont interpellés sous les flashs, dans le 16e arrondissement… Comment les photographes de Mimi Marchand font-ils pour être toujours au bon endroit, au bon moment ? Ont-ils été prévenus par les policiers ?

Violation du secret professionnel

Dans cette affaire, ce serait plutôt l’inverse, comme le raconte Mimi Marchand lors de son audition devant la police des polices, dont « Complément d’enquête » a pu consulter le procès-verbal. « Le couple sort, et [le photographe] me dit qu’il a appelé les flics qui n’étaient pas là (…) et ce afin qu’ils soient interpellés. Puis sur la voie publique, ils font les photos de l’interpellation. »

Un officier de police a été suspendu : il aurait rédigé un faux procès-verbal de surveillance. Michèle Marchand et son photographe, eux, sont poursuivis pour recel de violation du secret professionnel.

Et puis « Mimi » Marchand sait faire aussi taire les voix qui dérangent ses protégés (l’affaire Zoé Sagan ne peut pas encore sortir au grand jour). Prenons l’exemple de la victime d’un de ses « coups tordus » qui raconte une campagne de presse qu’elle aurait organisée pour décrédibiliser sa parole. Les journalistes de « Complément d’enquête » ont rencontré Omar Harfouch dans son hôtel particulier.

En 2001, ses révélations faisaient rebondir le scandale qui touchait l’agence Elite : à l’époque, de très jeunes mannequins auraient été abusés par certains responsables. Omar Harfouch a dénoncé le directeur d’Elite France, visé depuis par une enquête pour viol. L’homme d’affaires libanais est bientôt convié à un « déjeuner coup de pression » avec le patron de l’agence et « une dame qui s’appelait Mimi Marchand », présentée comme son « attachée de presse et amie intime ». Il en fait le récit à « Complément d’enquête ».

« Elle est impressionnante, intimidante. J’ai eu peur. Elle me dit : ‘Tu n’as plus le droit de parler à la presse. Tu ne peux parler avec personne à partir d’aujourd’hui. Tu ne passes que par moi.’ Genre ‘tu fermes ta gueule, et tu fais ce que je te demande de faire’. » Omar Harfouch, ancien dirigeant de l’agence Elite à « Complément d’enquête »

Omar Harfouch refuse de céder et quitte le restaurant. Michèle Marchand aurait alors manœuvré pour le faire taire – ce qu’elle conteste fermement.

Pour le discréditer, l’homme d’affaires la soupçonne d’avoir transmis à des journalistes une note d’Interpol… l’accusant de proxénétisme et de trafic de drogue. Mais le document est un faux grossier : le cabinet Intelynx, censé avoir envoyé le fax, n’a jamais employé personne du nom de son signataire. Mieux : Omar Harfouch est inconnu d’Interpol, affirment ses services.

Une « fake news » reprise sur des plateaux de télé quatre ans plus tard

Les fausses accusations arrivent à faire illusion, et sont reprises notamment dans un article de L’Express. Quelques années plus tard, Omar Harfouch est encore confronté à ces accusations sur le plateau d’une émission de M6 où il est invité. « A chaque fois que je veux avancer dans la vie, se plaint-il, on me ressort Marc-Olivier Fogiel en train de me dire ‘Vous êtes recherché par Interpol’, alors que c’est un faux. »

Contacté par les journalistes de « Complément d’enquête », l’actuel patron de BFM TV affirme avoir simplement repris les informations disponibles dans la presse à l’époque. Omar Harfouch, lui, dit avoir « appris à [s]es dépens que Mimi Marchand est une femme à ne pas avoir à dos ». Selon lui, cette femme qui « peut tuer n’importe qui médiatiquement » aurait « en partie réussi, pendant des années, à [l]e tuer ».


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