Le rachat controversé du compte Cerfia par Pierre-Édouard Stérin – Une affaire à plus de 8 millions d’euros ?

Quel est le prix réel de cette acquisition ? Des rumeurs évoquent plus de 8 millions d’euros, un chiffre qui dépasse largement les estimations habituelles du marché.

Cette enquête plonge dans les méandres de cette transaction opaque, révélant une stratégie médiatique ambitieuse et des profits suspects.

Qui est Pierre-Édouard Stérin, l’homme derrière l’acquisition ?

Pierre-Édouard Stérin, né en 1974 à Évreux, est un entrepreneur français et milliardaire, classé parmi les 500 plus grandes fortunes de France avec une fortune estimée à 1,3 milliard d’euros.

Cofondateur de Smartbox et de Otium Capital, il dirige également la Fondation du Bien Commun, une organisation philanthropique. Catholique traditionaliste, Stérin est reconnu pour ses positions de droite conservatrice et son projet "Périclès", un plan de 150 millions d’euros sur dix ans visant à promouvoir des valeurs de droite et soutenir des candidats conservateurs, notamment du Rassemblement National (PORTRAIT. Pierre-Édouard Stérin, un milliardaire qui veut porter une droite conservatrice au pouvoir).

Ses critiques ouvertes d’Emmanuel Macron et sa ligne "antiwokiste" se traduisent par des investissements dans des médias comme MarmeladZ et une tentative avortée de rachat de Marianne (Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin s’offre des influenceurs en rachetant le groupe Marmeladz).

La chaîne opaque de propriété de Cerfia

L’enquête de Don Ambrosio révèle une structure complexe derrière Cerfia. Le média, dont le compte X (@CerfiaFR) affiche 1,272,238 abonnés, est contrôlé par DM NEWS SAS, elle-même dirigée par MEDIANE SAS, puis par ADVENTURE SARL, sous la houlette d’Adrien Aversa, fondateur de MarmeladZ.

Cette dernière, une agence d’influenceurs web, a été rachetée par Stérin en février 2024 via Otium Capital (Pierre-Édouard Stérin — Wikipédia).

Cette cascade de filiales semble conçue pour masquer la propriété réelle, une technique classique dans les acquisitions médiatiques controversées. Cependant, le prix exact de cette transaction reste un mystère, les sources publiques restant muettes (Le mystérieux Pierre-Edouard Stérin | France Inter).

Le prix de vente : une énigme entre estimations et rumeurs

Aucun chiffre officiel n’a été divulgué concernant le rachat de MarmeladZ ou de Cerfia. Pourtant, des rumeurs circulent sur X et dans certains cercles médiatiques, suggérant que les fondateurs de Cerfia auraient empoché plus de 8 millions d’euros.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons consulté de manière confidentielle plusieurs agences parisiennes de renom, de Havas à Publicis. Selon leurs estimations, basées sur l’audience et le nombre de followers (1,27 million), un compte X de cette envergure vaudrait entre 1,2 et, dans le meilleur des cas, 2,8 millions d’euros, en tenant compte de l’engagement et de la monétisation potentielle (Twitter Money Calculator – How Much Are Your Tweets Worth?, Twitter Account Worth - Tweet Hunter).

Cependant, les experts du secteur s’accordent à dire que le prix réel dépasse largement ces estimations, oscillant plutôt autour de 8 millions d’euros ou plus.

Cette disparité suggère que des intermédiaires ou des fondateurs ont pris une part substantielle des profits, profitant de la valeur stratégique de Cerfia pour Stérin.

Cette surévaluation pourrait refléter l’objectif politique du milliardaire : transformer Cerfia en une plateforme pour attaquer frontalement Macron et promouvoir ses idées conservatrices.

Réactions et controverses

La nouvelle a provoqué un tollé sur X. Des utilisateurs comme @AdSabrina01, @ArnouxRaphaele et @PauletaZlatan ont annoncé leur désabonnement, dénonçant une influence de l’extrême droite (Citizen Média X post replies).

Certains, comme @elbouchikhi_yas, ont critiqué la mainmise de l’argent sur les médias sociaux, tandis que @KochMathOlivier a relevé un biais dans la couverture, notamment l’absence de mentions sur Gaza ou l’Iran.

Cette polémique met en lumière les tensions autour de la propriété médiatique et la fragilité de la confiance publique face à des changements d’orientation politique (Pierre-Edouard Stérin : le milliardaire qui veut faire gagner l’extrême droite).

Implications pour les médias et la politique

L’acquisition de Cerfia s’inscrit dans une stratégie plus large de Stérin pour bâtir un empire médiatique aligné sur ses vues. Outre MarmeladZ, il a investi dans NEO et Factuel (1 million d’euros), et tenté d’acquérir Marianne, partageant une ligne éditoriale anti-Macron (Rachat de Marianne : De Smartbox à La Pataterie… Qui est Pierre-Édouard Stérin, le nouvel entrepreneur des médias ?).

Le projet "Périclès", révélé par L’Humanité, vise à investir 150 millions d’euros pour promouvoir des valeurs de droite, amplifiant les tensions politiques face au gouvernement Macron (Décryptage. Qui est Pierre-Édouard Stérin, le milliardaire qui finance un « plan » pour imposer les valeurs de droite ?).

Tableau récapitulatif des acquisitions médiatiques de Stérin

Analyse : Qui a empoché l’argent ?