Quinze ans après avoir raidé Hermès avec des actions volées, des paradis fiscaux et un gestionnaire genevois retrouvé MORT, Bernard Arnault est convoqué au tribunal. Habitué à tout acheter – y compris, la protection de l’Élysée –, va enfin rendre des comptes. L’ère de l’impunité est terminée.
Selon une enquête du Canard enchaîné, la Fondation des hôpitaux présidée par Brigitte Macron a attribué deux millions d’euros, issus de la collecte Pièces jaunes, à l’association e-Enfance dirigée par Justine Atlan, décrite comme une « bonne amie » de la Première dame.
Le loup en cage : Bernard Arnault rattrapé par la justice pour le hold-up du siècle sur Hermès
Quinze ans après avoir raidé Hermès avec des actions volées, des paradis fiscaux et un gestionnaire genevois retrouvé MORT, Bernard Arnault est convoqué au tribunal. Habitué à tout acheter – y compris, la protection de l’Élysée –, va enfin rendre des comptes. L’ère de l’impunité est terminée.
Les feuilles mortes tourbillonnent encore sous les arcades de la rue de Rivoli, mais l’air est lourd, comme chargé d’un orage qui ne crève pas. Bernard Arnault, l’homme qui a bâti un empire sur des sacs à main et des bulles de champagne, se terre dans son bunker de verre et d’acier, au cœur de LVMH.
À 76 ans, il n’est plus seulement le roi du luxe ; il est un fantôme traqué, rongé par les ombres de ses propres victoires. Les tribunaux l’appellent, les héritiers le maudissent, et de l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump le regarde comme un allié trop zélé ou un bouc émissaire commode.
On murmure qu’il protège les Macron comme un rempart contre les vents mauvais, mais le vent tourne, et il tousse, il pâlit, il ploie sous le poids de ses crimes enfouis. Malade ? Pas d’une fièvre banale. Malade d’une gangrène intérieure, celle qui ronge les titans quand la justice les rattrape.
Le monde a aujourd'hui des crocs. Et, ces crocs se referment sur Arnault, dans une salle d’audience anonyme du tribunal judiciaire de Paris, au sixième étage, là où les milliardaires descendent incognito, comme des rats dans un égout doré.
Le raid fantôme sur Hermès
Le 20 novembre dernier, une présidente de séance au sourire poli comme un gant de chevreau présidait une audience qui sentait la naphtaline des vieux dossiers. Pas de caméras, juste des robes noires qui bruissaient comme des ailes de corbeaux. Au banc : Bernard Arnault, ses holdings Agache et Financière Agache, et le mastodonte LVMH. Face à eux : les spectres d’un thriller financier qui pue l’offshore et la trahison familiale.
L’affaire ? La prise de contrôle rampante d’Hermès en 2010. Six millions d’actions gobées en catimini via des prête-noms suisses, un certain Éric Freymond (mort en juillet dernier dans des circonstances troubles) et un héritier rebelle, Nicolas Puech. Des actions « volées » selon les plaignants, détournées, monnayées contre 10 % des plus-values colossales – 3,8 milliards d’euros jamais touchés par le gestionnaire genevois.
LVMH a grimpé à 23 % du capital Hermès sans que personne ne voie le loup entrer dans la bergerie. L’AMF avait déjà condamné à 10 millions d’euros en 2013. Hermès avait crié au viol. Quinze ans plus tard, la boucle se resserre : complicité dans une OPA hostile, abus de confiance, délit d’initié. Les juges sourient, mais leurs plumes grattent. La prescription n’a peut-être pas encore sonné l’hallali.
Arnault, ce protecteur autoproclamé des Macron, se voit aujourd’hui comme un paria. 2017 : il pavane à l’Élysée, Brigitte arbore Dior et Vuitton comme des médailles. 2025 : Trump réélu brandit 20 % de taxes sur l’Europe, 54 % sur la France. Arnault court à l’investiture, snobe l’appel de Macron à geler les investissements américains, raille la taxe Zucman, tacle le « patriotisme économique » comme une ingérence bolchévique. Il a 6,9 milliards investis aux États-Unis, des usoires au Texas pour contourner les droits de douane. Il flirte avec Musk, rêve de bureaucratie taillée à la tronçonneuse. Mediapart le voit virer MAGA, Le Média l’accuse de lâcher l’Élysée pour un État néo-fasciste.
Il protège trop les Macron ? Ou est-ce eux qui l’ont trop protégé, niches fiscales et serments d’alliance en prime ?
Et pourtant, dans les salons lambrissés de l’avenue Montaigne, le vieux lion rugit encore. On le dit malade, mais la colère est une fièvre qui tient debout.
Première rage : son fils Frédéric a porté plainte contre Apar.tv et Zoé Sagan pour un édito vieux de deux ans. On y avait écrit, avec l’ironie qu’autorise la liberté de la presse, que le jeune Frédéric « fréquentait » une personne très proche de l’Élysée et que cette romance était un montage, une opération de communication préfabriquée. Rien de bien méchant. Sauf qu’Arnault père a pris ça comme une gifle. Il veut des excuses publiques, des rétractations en lettres de feu, et surtout qu’on oublie à jamais cette histoire de « romance bidon ».
Deuxième rage, nucléaire : le livre. L’Incroyable Famille Arnault. Quatre cents pages dormantes dans les coffres scellés de trois études notariales parisiennes et deux cabinets new-yorkais. Des témoignages, des documents, des photos, des chapitres entiers sur les dîners à l’Élysée, les robes offertes à Brigitte Macron, les fondations croisées, les enfants placés avant trente ans, les menaces aux journalistes. Sortie prévue printemps 2026. Arnault a tout tenté : intimidations, offres d’achat astronomiques, injonctions. Rien n’y fait. On dit qu’il a hurlé : « Je veux ce livre mort ! »
On dit aussi qu’il a murmuré, plus bas : « S’il faut mettre les 500 milliards de valorisation de LVMH sur la table pour étouffer ça, je le ferai… pour défendre Brigitte Macron jusqu’au bout. »
Car voilà le secret que tout Paris chuchote : il ne protège pas une amie ou une cliente. Il protège un système, un pacte scellé en 2016 à l’hôtel Bristol quand un jeune candidat avait besoin d’argent, de glamour et de silence. Arnault a donné. Aujourd’hui il paie la note, et il est prêt à mettre l’empire en feu pour sauver une femme qui, dit-on dans les couloirs, n’est même pas son amoureuse. Juste sa dette. Sa plus lourde dette.
Pendant ce temps, sur les Champs-Élysées, les vitrines brillent, les sacs coûtent le prix d’une voiture, les touristes prennent des selfies. Ils ne savent pas que, là-haut, au dernier étage, un homme tousse, rage, et compte ses milliards comme on compte les cartouches avant la dernière bataille.
Il est malade, oui. Mais la colère tient encore le corps debout.
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