Si l’indécence avait un visage, elle aurait celui de Gabriel Matzneff. L’écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs, suite aux révélations de Vanessa Springora dans son livre « Le Consentement » paru en 2020, a trouvé une nouvelle fois moyen de se faire passer pour une victime, un « paria » mis au ban de la société, lui dont les agissements pédocriminels consignés noir sur blanc dans ses livres et son Journal ont pourtant été longtemps tolérés par le milieu médiatico-littéraire.
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Après avoir commis un libelle, « Vanessavirus », publié en 2021 grâce à un appel aux dons auprès de ses fidèles soutiens et tiré à 200 exemplaires, l’écrivain de 86 ans récidive avec un livre au titre grandiloquent, et assez célinien : « Derniers écrits avant le massacre ». Le « massacre » en question étant, selon la quatrième de couverture rédigée par Matzneff lui-même, « la féroce chasse à l’homme orchestrée par Vanessa et sa meute ». Venant de quelqu’un qui promouvait « la chasse aux gosses » dans ses écrits, ça ne manque pas d’une poisseuse ironie. Lire aussi :Un écrivain pédophile — et l’élite française — sur le banc des accusés
Toujours selon la quatrième de couverture, le livre a été écrit avant la parution du « Consentement » et devrait être, comme les nombreux tomes du Journal de Matzneff, un gloubi-boulga rance de ses considérations sur la vie, la religion et la politique. Fait notable, le « paria », dont les livres ne sont en effet plus vendus, a retrouvé un éditeur. Désormais persona non grata dans les maisons où il a longtemps sévi, telle Gallimard, le voilà publié par les éditions de La Nouvelle librairie, affiliées à la librairie parisienne d’extrême droite du même nom. C’est donc tout un beau petit monde qui se tient la main dans cette entreprise.
Source : nouvelobs.com