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En avril dernier, en pleine tempête diplomatique avec la France, l’Azerbaïdjan a demandé à Interpol d’émettre une notice rouge contre Alexandre Benalla, ancien chargé de mission à l’Élysée et figure controversée de la scène politique française.
Cette révélation, mise en lumière par l'excellent journaliste Marc Endeweld dans un article exclusif publié sur son Substack, soulève une multitude de questions : pourquoi l’Azerbaïdjan, un pays du Caucase aux relations tendues avec Paris, s’en prend-il à Benalla ? S’agit-il d’une vendetta personnelle, d’un règlement de comptes économique ou d’une manœuvre politique visant à déstabiliser la France ? Dans cette enquête approfondie, nous allons décortiquer les éléments fournis par Marc Endeweld, explorer le passé trouble de Benalla, analyser le contexte des relations franco-azerbaïdjanaises et tenter de percer les véritables intentions de Bakou.
Pour saisir les enjeux de cette affaire, il faut d’abord plonger dans le climat de défiance qui caractérise les relations entre la France et l’Azerbaïdjan. Depuis plusieurs années, les deux pays s’opposent sur fond de conflit au Haut-Karabakh, une région disputée entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La France, co-présidente du Groupe de Minsk de l’OSCE – chargé de faciliter les négociations dans ce conflit –, a adopté une position perçue comme favorable à l’Arménie, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron. Lors de la guerre de 44 jours en 2020, qui a permis à l’Azerbaïdjan de reprendre une partie des territoires perdus, Paris a critiqué l’offensive militaire azerbaïdjanaise et appelé à un cessez-le-feu, une posture que Bakou a interprétée comme une prise de parti hostile.
EXCLUSIF - En plein conflit avec Paris, Bakou a demandé en avril qu'Interpol délivre une notice rouge contre Alexandre Benalla. Depuis, la diplomatie parallèle s'active en coulisses.
— Marc Endeweld (@marcendeweld) June 23, 2025
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Depuis, les relations bilatérales n’ont cessé de se détériorer. La France a dénoncé les atteintes aux droits humains en Azerbaïdjan, tandis que Bakou a accusé Paris de mener une campagne de désinformation et de soutenir des mouvements indépendantistes, notamment en Nouvelle-Calédonie. Des expulsions de diplomates et des échanges de sanctions ont encore envenimé la situation. C’est dans ce contexte explosif que survient la demande d’Interpol contre Benalla, un geste qui semble loin d’être anodin.
Avant d’examiner les motivations de l’Azerbaïdjan, il est essentiel de comprendre qui est Alexandre Benalla et pourquoi il pourrait être une cible. Benalla s’est fait connaître en France en 2018, lorsqu’une vidéo le montrant en train de frapper des manifestants lors d’une manifestation du 1er mai à Paris a déclenché un scandale retentissant. À l’époque chargé de mission à l’Élysée, il a été licencié dans la foulée et poursuivi en justice. L’affaire a révélé des dysfonctionnements au sein de l’entourage d’Emmanuel Macron et a terni l’image du président.
Mais l’histoire de Benalla ne s’arrête pas là. Après son départ de l’Élysée, il s’est reconverti dans le secteur privé, se lançant dans des activités de conseil et de sécurité. Ses ventures l’ont conduit en Afrique – notamment au Tchad et au Congo – et au Moyen-Orient, où il aurait mis à profit ses réseaux pour décrocher des contrats. Parmi les révélations troublantes, Mediapart a rapporté en 2018 que Benalla avait signé un contrat avec Farkhad Akhmedov, un oligarque russo-azerbaïdjanais proche du régime de Bakou. Ce lien, bien que peu documenté, pourrait être une clé pour comprendre l’intérêt de l’Azerbaïdjan à son égard.
Benalla a également été impliqué dans d’autres controverses, comme l’utilisation abusive de passeports diplomatiques après son départ de l’Élysée, ou des soupçons de trafic d’influence. Ces affaires ont fait de lui une figure à la fois vulnérable et potentiellement compromettante pour ses anciens employeurs.
Dans son article intitulé « L’Azerbaïdjan à l’assaut de Benalla », Marc Endeweld révèle que l’Azerbaïdjan a sollicité Interpol en avril pour émettre une notice rouge contre Benalla. Une notice rouge, rappelons-le, est une alerte internationale demandant aux forces de l’ordre de localiser et arrêter une personne en vue de son extradition. Selon Endeweld, cette démarche intervient « en plein conflit diplomatique avec Paris », ce qui suggère une motivation plus politique que judiciaire.
Les motifs exacts de la demande ne sont pas précisés dans l’article, mais des soupçons de fraude ou de corruption liés aux activités de Benalla après l’Élysée sont évoqués. Endeweld note également que cette offensive s’inscrit dans une série d’actions azerbaïdjanaises visant à répondre aux « attaques » de la France. Il mentionne enfin qu’une « diplomatie parallèle » s’est activée depuis, laissant entendre que des négociations discrètes pourraient être en cours pour désamorcer la situation.
Pourquoi l’Azerbaïdjan cible-t-il Benalla ? Deux hypothèses principales émergent.
Le lien entre Benalla et Farkhad Akhmedov offre une piste intrigante. Akhmedov, un milliardaire d’origine azerbaïdjanaise ayant fait fortune dans le gaz, est connu pour ses relations étroites avec le régime d’Ilham Aliyev. Si Benalla a effectivement travaillé pour lui, comme l’a rapporté Mediapart, il est possible que cette collaboration ait mal tourné. Une fraude présumée, un contrat non honoré ou des informations sensibles détenues par Benalla pourraient avoir poussé Bakou à agir. Dans cette optique, la notice rouge serait une tentative de récupérer des fonds, d’obtenir des aveux ou de neutraliser une menace.
Cependant, cette hypothèse soulève des questions. Pourquoi l’Azerbaïdjan impliquerait-il Interpol, un outil international, pour une affaire privée ? Cela semble disproportionné, sauf si l’enjeu dépasse le simple différend commercial.
Une explication plus plausible réside dans le contexte géopolitique. En ciblant Benalla, une figure associée à Emmanuel Macron, l’Azerbaïdjan pourrait chercher à embarrasser la France et à exercer une pression indirecte. Cette stratégie s’inscrirait dans une logique de guerre hybride, où des outils juridiques et médiatiques sont utilisés pour déstabiliser un adversaire. En exposant les scandales d’un ancien proche du président français, Bakou pourrait discréditer Paris sur la scène internationale et répondre aux critiques françaises sur les droits humains ou le Haut-Karabakh.
Cette hypothèse est renforcée par le timing de la demande – avril, une période de tensions accrues – et par les accusations réciproques qui circulent entre les deux pays. La notice rouge pourrait aussi être une carte à jouer dans des négociations secrètes, l’Azerbaïdjan laissant planer la menace d’une extradition pour obtenir des concessions de la France.
Marc Endeweld souligne qu’une « diplomatie parallèle » s’est mise en branle depuis la demande d’Interpol. Cela suggère que l’affaire ne se joue pas uniquement sur la scène publique. Des intermédiaires – lobbyistes, hommes d’affaires ou diplomates officieux – pourraient tenter de trouver un compromis. Du côté français, protéger Benalla pourrait être une priorité, non pas par loyauté, mais pour éviter qu’il ne révèle des informations compromettantes sous la pression d’une extradition. Du côté azerbaïdjanais, l’objectif pourrait être de maximiser l’effet de levier tout en évitant une escalade ouverte.
Cette diplomatie de l’ombre est typique des crises impliquant des États aux relations tendues mais interdépendantes. L’Azerbaïdjan, riche en pétrole et gaz, reste un partenaire économique pour l’Europe, tandis que la France cherche à maintenir son influence dans le Caucase et à soutenir l’Arménie sans rompre totalement avec Bakou.
L’affaire Benalla dépasse le cadre d’un simple fait divers. Elle s’inscrit dans une lutte d’influence où plusieurs acteurs ont un rôle à jouer :
Sur le plan intérieur, l’affaire pourrait raviver les critiques contre Emmanuel Macron en France, en rappelant les zones d’ombre de son premier mandat. À l’international, elle met en lumière les limites d’Interpol, parfois utilisé comme un outil politique par des régimes autoritaires.
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