Dans le petit monde feutré de la tech française, où les start-ups fleurissent sous l’aile des milliardaires bien-pensants, un scandale vient d’éclater. Et comme par hasard, il est accueilli par un silence de plomb.
Imaginez la scène : un salon feutré du restaurant Laperouse, ce bastion de l'opulence parisienne niché sur la rive gauche de la Seine, où les lustres en cristal diffusent une lumière tamisée sur des nappes amidonnées et des couverts en argent massif.
638 000 dollars, des dîners annuels, une mailing-list privée avec Musk, Bezos, Brin, Page, Gates et Zuckerberg. Pendant que la décennie où il recrutait des mineures, Jeffrey Epstein était le plus gros donateur du think tank le plus prestigieux de la tech mondiale.
L’affaire La Rochebrochard : une omerta médiatique qui pue le soufre
Dans le petit monde feutré de la tech française, où les start-ups fleurissent sous l’aile des milliardaires bien-pensants, un scandale vient d’éclater. Et comme par hasard, il est accueilli par un silence de plomb.
Quinze jours après les révélations explosives de QG, média indépendant qui ose encore enquêter là où les autres ferment les yeux, pas un seul journaliste français n’a eu le courage de relayer l’information. Pas un. Zéro. Nada.
C’est une démonstration éclatante de la collusion entre pouvoir économique et presse aux ordres : quand Xavier Niel est dans le viseur, même les accusations de viol et de viol et de harcèlement sexuel disparaissent dans les abysses.
Rappelons les faits. Jean de La Rochebrochard, bras droit de Xavier Niel chez Kima Ventures et l’un de ses plus proches lieutenants, est accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel répété, de violences physiques et viol. Une plainte pour viol a été déposée.
Des témoignages glaçants décrivent des dîners professionnels transformés en traques, des messages explicites, des avances forcées, des rapports non consentis. Ce ne sont pas des rumeurs : ce sont des plaintes enregistrées et des récits recueillis avec rigueur.
Et Xavier Niel ? Informé depuis des mois – un salarié de son groupe de presse l’avait même alerté sur les « rumeurs MeToo » autour de son protégé –, il a répondu : « Je gère la situation. » Résultat : La Rochebrochard est toujours en poste, toujours protégé. Sa compagne, interrogée, nie toute violence. Classique.
Mais le vrai scandale, c’est l’omerta totale des grands médias. Quinze jours sans une ligne dans Le Monde (dont Niel est actionnaire), L’Obs, Télérama, BFMTV, France Inter ou Libération. Rien.
Pas un édito, pas un sujet, pas un entrefilet. Un mur. Une loi du silence qui sent le chantage économique et la peur de mordre la main qui nourrit (subventions, publicité Iliad, sauvetages financiers…).
Cette affaire n’est pas un accident. Elle s’inscrit dans un schéma bien rodé autour de l’empire Niel :
l’École 42, vitrine philanthropique cachant un harcèlement sexuel généralisé et un sexisme banalisé (déjà révélé par Mediapart en 2019) ;
les origines de la fortune du patron de Free, bâtie sur le Minitel rose et les sex-shops, avec une condamnation en 2006 et une ombre persistante de proxénétisme aggravé ;
et aujourd’hui, l’impunité offerte à l’un de ses lieutenants accusé des pires violences.
Sur X, la colère monte. Aude Lancelin, directrice de QG, résume parfaitement : « Pas un journaliste français n’a osé relayer nos informations concernant l’un des proches de Niel, accusé de viol et de harcèlement sexuel par plusieurs femmes. Pas un seul. C’est une démonstration. »
Cette omerta n’est pas de la prudence journalistique. C’est de la soumission. Quand un proche de Niel est accusé de viol, on ferme les yeux. Quand des femmes brisent enfin le silence, on les enterre leur parole. Et les victimes se demandent si ça vaut encore le coup de parler.
Chez Apar.tv, on ne se taira pas. On exige que la justice aille au bout de la plainte pour viol. On exige des explications publiques de Xavier Niel. On exige que la profession journalistique sorte enfin de sa léthargie complice.
Parce que le silence face à de tels faits n’est pas neutre : il est coupable.
La France mérite mieux que des médias à genoux devant les milliardaires.
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